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Commémorant le massacre de Tiananmen, les militants se préparent à la chute du PCC

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Des personnes participent à une veillée aux chandelles commémorant l'anniversaire du massacre de la place Tiananmen au mémorial des victimes du communisme à Washington, le 4 juin 2025.

Photo: Madalina Vasiliu/Epoch Times

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Durée de lecture: 12 Min.

WASHINGTON — Des militants ont organisé une veillée commémorative le soir du 4 juin pour rendre hommage aux manifestants prodémocratie morts sur la place Tiananmen en Chine il y a 36 ans, tout en exhortant le monde à demander des comptes au régime responsable de ces meurtres.
Cet événement, au cours duquel les autorités chinoises ont utilisé des chars et des armes à feu pour écraser et tuer des milliers de civils non armés qui réclamaient des réformes politiques, est désormais connu sous le nom de massacre de la place Tiananmen de 1989, un sujet fortement censuré en Chine par le Parti communiste chinois (PCC).
L’occasion est donnée de commémorer les personnes tuées lors de cet événement « horrible », a estimé Eric Patterson, président-directeur général de la Fondation pour la mémoire des victimes du communisme, qui a organisé la veillée. Mais plus encore, a-t-il ajouté, c’est l’occasion de souligner les raisons d’espérer.
« Nous rappelons qu’en Roumanie, en Hongrie, en Pologne et dans de nombreux autres pays, les mensonges et le non-respect de la loi du communisme ont été abandonnés », a-t-il déclaré, soulignant que ce qui est arrivé à ces régimes communistes lui donne l’espoir qu’« un jour nouveau viendra en Chine à un moment donné ».
Rushan Abbas, directrice exécutif de l’association de défense des droits des Ouïghours, basée à Washington, a déclaré que l’incident de 1989 avait montré ce que le régime chinois « était capable de faire ».
« Aujourd’hui, la dépression sévit dans les cellules noires du Tibet, dans les rues de Hong Kong et dans les camps de concentration du Xinjiang », a rappelé Mme Abbas lors de la veillée.
« Le long bras noir de la Chine nous atteint même ici, dans le pays de la liberté et la patrie des braves, à travers des menaces et une répression transnationale qui traverse les frontières. »
Les méthodes du PCC évoluent, ses cibles se déplacent, mais l’objectif reste le même : obéissance sans vérité, silence sans paix, poursuites sans responsabilité. Tandis que le PCC s’emploie discrètement à remplacer la liberté et la démocratie par un régime autoritaire, le monde a été habitué à traiter ses abus comme un bruit de fond.
En représailles aux propos de Mme Abbas concernant les mauvais traitements infligés par Pékin aux Ouïghours, les autorités chinoises ont arrêté sa sœur, Gulshan Abbas, en Chine en septembre 2018 et l’ont condamné à 20 ans de prison en mars 2019.
« Honorons ceux qui ont perdu [leur vie] avec la vision d’un monde meilleur, un monde où il y aura des comptes à rendre pour la tragédie de la place Tiananmen et où justice sera rendue aux Ouïghours, aux Tibétains, aux dissidents chinois, aux Hongkongais, aux pratiquants de Falun Gong et à tous ceux qui se voient refuser la liberté », a déclaré Mme Abbas.

Rushan Abbas, fondatrice de la Campagne pour les Ouïghours, s’exprime lors d’un événement commémorant le massacre de la place Tiananmen qui a eu lieu en Chine le 4 juin 1989, au Mémorial des victimes du communisme à Washington le 4 juin 2025. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

Marquant cette journée, le représentant Chris Smith (Parti républicain – New Jersey) a présenté un projet de loi visant à utiliser des sanctions et des outils juridiques pour lutter contre la censure du régime chinois et pour protéger les citoyens américains et les résidents légaux de l’intimidation exercée par des agents chinois.
« Survivre au PCC »
Rowena He, historienne et auteure du livre Exilés de Tiananmen : Voix de la lutte pour la démocratie en Chine, était étudiante à Guangzhou, dans le sud-est de la Chine, au moment du massacre. Elle a raconté être retournée sur son campus le lendemain, portant un brassard noir en signe de deuil, et s’être fait dire par son professeur que si elle ne l’enlevait pas, « personne » ne la protégerait.
Hong Kong a organisé chaque année une veillée de grande ampleur pour commémorer cet anniversaire jusqu’en 2019, date à laquelle Pékin a renforcé son contrôle sur la ville et que les autorités de Hong Kong ont interdit de tels rassemblements en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin. Plusieurs organisateurs de ces veillées ont purgé des peines de prison.
Se souvenir de ce qui s’est passé en 1989 ne concerne pas seulement les victimes et les participants aux manifestations, a-t-elle souligné à Epoch Times.

Rowena He, chercheuse principale à l’Institut Civitas, s’exprime lors d’un événement commémorant le massacre de la place Tiananmen qui a eu lieu en Chine le 4 juin 1989, au Mémorial des victimes du communisme à Washington le 4 juin 2025. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

« La vérité n’est toujours pas révélée et justice n’est pas rendue », a-t-elle déclaré.
Le régime a déployé une dissimulation autour de l’incident de la place Tiananmen, et quelque chose de similaire s’est produit à nouveau pendant la pandémie de Covid-19, lorsque les médecins ont voulu avertir du danger du virus, a-t-elle expliqué dans son discours.
« C’est devenu une violation des droits de l’homme pour tout être humain sur Terre », a-t-elle ajouté. « Ne me dites pas que les droits de l’homme et Tiananmen ne concernent qu’eux, la Chine. Il s’agit d’ici. Il s’agit de nous. Il s’agit de maintenant. »
Piero Tozzi, directeur du personnel de la Commission bipartite du Congrès américain et de l’exécutif sur la Chine, a affirmé que le massacre de Tiananmen offre une leçon sur ce que le monde aurait pu faire.
« La nature du régime s’est révélée il y a 36 ans ; c’est le même régime qui est au pouvoir aujourd’hui », a déclaré M. Tozzi à Epoch Times. « La différence, cependant, c’est qu’il est bien plus puissant, économiquement et militairement. »
En 2000, le Congrès des États-Unis a adopté une loi accordant à la Chine le statut permanent de nation la plus favorisée, désormais connu sous le nom de relations commerciales normales permanentes, ouvrant ainsi la voie à l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce. Ce statut a ouvert le marché américain aux produits chinois, avec des avantages commerciaux, notamment des droits de douane réduits.
« Nous pouvions vraiment briser ce régime, mais nous les avons aidés à s’en sortir », a déclaré M. Tozzi. « Ce monstre a grandi. »

Piero Tozzi, directeur du personnel de la Commission exécutive du Congrès des États-Unis sur la Chine, lors d’un événement commémorant le massacre de la place Tiananmen qui a eu lieu en Chine le 4 juin 1989, au Mémorial des victimes du communisme à Washington le 4 juin 2025. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

« À l’heure actuelle, il s’agit d’une menace existentielle, non seulement pour les États-Unis, mais pour le monde entier. »
Frances Hui, qui a obtenu l’asile aux États-Unis en septembre 2021, a expliqué avoir cru à la propagande du PCC sur « la fierté nationale de la Chine » avant de découvrir le massacre à l’âge de 10 ans.
Le fait d’avoir appris l’existence de cet événement lui a ouvert les yeux, a témoigné Mme Hui à Epoch Times.
« J’ai réalisé que, comme en Chine, il y a de nombreuses années, les gens aspiraient à une Chine démocratique et que, tout comme nous, les Hongkongais, nous nous sommes battus pour ça pendant toutes ces années », a-t-elle poursuivi.
Mme Hui est désormais coordinatrice du plaidoyer pour la Fondation du Comité pour la liberté à Hong Kong.
Les Hongkongais ont essayé de se souvenir de la place Tiananmen à travers des veillées, et maintenant qu’elles sont interdites, d’autres dans le monde libre doivent « continuer à assumer cette responsabilité, à se souvenir de ce jour », a affirmé Mme Hui.
« Parce que tant que nous nous en souviendrons, la justice viendra un jour, même s’il s’agit évidemment d’une justice tardive », a-t-elle assuré à Epoch Times.
David Yu, président du conseil d’administration de l’Association commémorative du massacre du 4 juin, a noté que même si le régime chinois peut sembler puissant, il est actuellement confronté à de nombreux problèmes internes qui sont « irréconciliables ».

David Yu, directeur exécutif de l’Association commémorative du massacre du 4 juin, prend la parole lors d’un événement commémorant le massacre de la place Tiananmen, qui a eu lieu en Chine le 4 juin 1989, au Mémorial des victimes du communisme à Washington, le 4 juin 2025. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

« Ils sont en train de s’étouffer et vous ne les voyez pas », a-t-il indiqué à Epoch Times. Ce n’est qu’une question de temps avant que ces questions n’explosent, a-t-il ajouté, et « le jour où elles exploseront n’est pas si loin ».
David Yu a terminé son discours en exprimant sa confiance dans l’effondrement éventuel du PCC, et Frances Hui lui a fait écho, affirmant qu’elle croyait qu’elle « survivrait au PCC ».
« Aucune gouvernance n’est éternelle, et je pense que les régimes autoritaires ne conduisent qu’à une seule fin, leur propre disparition », a conclu Mme Hui. « Nous devons donc nous y préparer. »
Eva Fu est rédactrice pour Epoch Times à New York spécialisée dans les relations entre les États-Unis et la Chine, la liberté religieuse et les droits de l'homme.

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