Logo Epoch Times

« Cela aurait pu arriver à n’importe qui » : le meurtre d’une Ukrainienne déclenche un débat sur les défaillances de la justice

top-article-image

La porte-parole Karoline Leavitt s'adresse aux journalistes à la Maison-Blanche. À côté d'elle, une photo de l'Ukrainienne Iryna Zarutska, qui a été mortellement agressée à Charlotte.

Photo: Saul Loeb/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 7 Min.

Le meurtre dans une rame de tramway d’une jeune Ukrainienne en Caroline du Nord, aux États-Unis, a suscité une onde de choc dans le pays, non seulement en raison de la brutalité des faits, mais aussi des interrogations soulevées sur la gestion des récidivistes et la sécurité publique.
La famille d’Iryna Zarutska, 23 ans, a demandé aux autorités de prendre des mesures « complètes » pour renforcer la sécurité dans les transports en commun. « Nous sommes anéantis. Iryna est venue aux États‑Unis pour trouver la sécurité — et elle y a perdu la vie de la manière la plus cruelle qui soit », écrit la famille. « Cela aurait pu frapper n’importe quel passager présent dans la rame ce soir‑là. »
Le 22 août, Iryna Zarutska a été mortellement poignardée lors d’un trajet en tramway sur la Lynx Blue Line à Charlotte, la plus grande ville de l’État de Caroline du Nord. Le 29 août, Decarlos Brown, 34 ans, a été inculpé du meurtre de la jeune Ukrainienne, arrivée aux États‑Unis en 2022 en tant que réfugiée. Selon l’acte d’accusation, il aurait porté plusieurs coups de couteau à la victime.
Une caméra de surveillance à bord a filmé l’attaque. La diffusion des images la semaine passée a provoqué l’indignation d’une large partie de l’opinion publique : l’homme aurait, sans raison apparente, frappé la jeune femme assise devant lui. Plusieurs personnes se trouvaient dans la rame au moment de l’agression.
Un suspect connu des tribunaux
Le cas est d’autant plus sensible que M. Brown, que certaines sources décrivent comme souffrant de schizophrénie, comptait 14 condamnations à son actif. Toutes n’étaient pas liées à des violences, mais il a notamment purgé une peine de cinq ans pour vol à main armée. Selon le rapport de police, il recevait des soins cliniques pour une blessure à la main avant son arrestation le 28 août.
La maire démocrate de Charlotte, Vi Lyles, a fait une déclaration après la publication des images, qualifiant la mort d’Iryna — qui était venue en 2022 pour suivre une formation de vétérinaire — de « perte insensée et tragique ». Elle a assuré partager les inquiétudes de nombreux habitants sur la sécurité en ville et s’est dite déterminée à « faire tout ce qui est possible pour protéger nos concitoyens et garantir que chacun se sente en sécurité à Charlotte ».
Les Républicains de Caroline du Nord reprochent aux Démocrates leur laxisme envers les auteurs d’actes violents
Des élus républicains ont, en revanche, dénoncé une tolérance des Démocrates à l’égard des délinquants violents. Ils s’interrogent sur les raisons pour lesquelles une personne au lourd passé judiciaire et présentant un danger potentiel considérable était restée en liberté. Le député Brad Knott a reproché à la maire sur X de refuser « de condamner la violence insensée, épouvantable et évitable ». Le conseiller présidentiel Stephen Miller a accusé les Démocrates d’avoir organisé l’administration pour « protéger les criminels de la prison », en réaction à des questions sur les libérations successives de Brown après ses arrestations.
Un cadre légal complexe en Caroline du Nord
La Caroline du Nord fait partie des États américains qui ont adopté une loi dite « loi sur les récidivistes ». Cela signifie que la loi prévoit des mesures permettant de condamner à de longues peines d’emprisonnement les personnes qui ont été condamnées à plusieurs reprises pour des délits d’une certaine gravité. Cependant, la Caroline du Nord n’applique pas automatiquement la « règle des trois fautes ».
La raison pour laquelle la loi sur les récidivistes (Habitual Felon Act) n’a pas conduit à l’incarcération de Decarlos Brown Jr. après plusieurs condamnations pourrait désormais faire l’objet d’un examen politique approfondi de l’affaire. L’une des raisons possibles est que toutes les condamnations n’ont pas été prononcées pour des délits entraînant automatiquement une aggravation de la peine. Plusieurs condamnations de Brown concernaient notamment des vols, des vols à l’étalage ou des cambriolages. Les 14 condamnations s’étalaient sur une période allant de 2007 à aujourd’hui.
Une autre raison possible pourrait être les prédispositions de Brown en matière de santé. Celles-ci auraient pu inciter les tribunaux à prononcer des sanctions sous forme de thérapies plutôt que de peines privatives de liberté pour punir ses fautes. Selon USA Today, il y aurait eu en janvier un incident au cours duquel une personne aurait appelé la police depuis l’hôpital où M. Brown était hospitalisé. Cependant, celle-ci n’a pris aucune mesure après que Brown a déclaré qu’on lui avait donné des « substances artificielles » pour le calmer.
Depuis octobre 2023, une loi sur l’intégrité avant le procès (Pretrial Integrity Act) est en vigueur en Caroline du Nord. Elle stipule qu’en cas de crimes violents, c’est un juge et non un magistrat qui fixe les conditions de libération. Cette mesure vise à empêcher les récidivistes connus de commettre de nouveaux délits.
L’enquête confiée au bureau de la procureure générale
Entre-temps, la procureure générale Pam Bondi a annoncé qu’elle allait prendre en charge l’enquête sur l’agression au couteau à Charlotte.
Certains membres du Congrès de Caroline du Nord souhaitent également demander la destitution de la juge Teresa Stokes. Ils la tiennent pour responsable du fait que M. Brown était en liberté malgré le danger qu’il représentait.
Reinhard Werner écrit pour Epoch Times sur l'économie, les dynamiques sociales et les questions géopolitiques. Il s'intéresse particulièrement aux relations internationales, aux migrations et aux conséquences économiques des décisions politiques.

Articles actuels de l’auteur