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« Bien sapée » grâce aux frais de représentation : la maire du VIIIe prête à rembourser les 36.000 euros de notes de frais

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La maire du 8e arrondissement de Paris, Jeanne d'Hauteserre.

Photo: Crédit photo LUCAS BARIOULET/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Après une séquence télévisée qui a enflammé les réseaux sociaux, Jeanne d’Hauteserre, maire (LR) du VIIIe arrondissement de Paris, a annoncé son intention de restituer près de 36 000 euros de frais de représentation dépensés en vêtements. Une décision inédite, qui intervient après une polémique grandissante sur le sujet.

Invitée samedi sur le plateau de BFMTV, Jeanne d’Hauteserre s’exprimait sur les frais de représentation alloués aux maires d’arrondissements parisiens lorsqu’elle a lâché une phrase devenue virale.

« Je profite de l’occasion pour remercier tous nos concitoyens »
« Effectivement, j’ai cette image de maire toujours bien sapée, toujours élégante », a indiqué l’élue, soulignant que « chaque maire a une enveloppe de 990 euros par mois qu’il peut utiliser comme il veut ». « Moi, j’ai préféré m’acheter des fringues pour être bien sapée », a-t-elle lancé.

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Selon les informations de France Info, l’élue Les Républicains a dépensé 35 779,65 euros entre 2020 et 2024 pour ses tenues, achetées notamment chez The Kooples, Carven, Maje ou encore Ralph Lauren.
Sur le plateau de la chaîne d’information, Jeanne d’Hauteserre a tenté de relativiser : « Je comprends tout à fait qu’une personne qui gagne 1 200 euros par mois soit choquée qu’on ait droit à 990 euros de frais de représentation. » Elle a poursuivi : « Et je profite de l’occasion pour remercier tous nos concitoyens qui travaillent et qui nous permettent d’avoir ces indemnités. »
Des révélations qui ont immédiatement suscité un flot de réactions indignées, tant sur les réseaux sociaux qu’au sein de la classe politique. Plusieurs internautes ont qualifié ces propos de « lunaires ». D’autres se sont offusqués d’assister à une déconnexion totale entre les élus et leurs administrés.
Une volonté de remboursement inédite

Face à l’ampleur de la polémique, l’élue du VIIIe a annoncé, mardi 7 octobre, dans les colonnes du Parisien, son intention de rembourser intégralement les sommes perçues.

« Ces dépenses sont légales mais elles choquent nos concitoyens. Je vais saisir les services juridiques de la Ville pour voir dans quelle mesure ce remboursement est possible et comment il faut procéder », a-t-elle expliqué, ajoutant : « Si la commission de déontologie accepte, je serai la première élue à procéder ainsi. J’espère que d’autres suivront. »
Une démarche saluée, à demi-mot, à l’Hôtel de Ville, où l’on assure qu’une solution administrative pourra être trouvée. Reste à savoir si la commission de déontologie jugera cette restitution recevable : la réglementation actuelle ne prévoit pas explicitement de mécanisme pour rembourser des frais engagés, d’autant plus lorsqu’ils entrent dans un cadre légal.
D’autres élus parisiens n’ont pas échappé aux critiques sur leurs frais de représentation. Outre Anne Hidalgo, le maire (PS) du XVIIIe, Éric Lejoindre, a lui aussi été épinglé par Enzo Morel, fondateur du mouvement citoyen Saccage Paris. Ce dernier a saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), chargée de garantir la transparence des institutions.