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Banque de la démocratie : François Bayrou veut introduire davantage de « justice » dans le système de financements des partis

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Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

François Bayrou s’est dit jeudi « déterminé à proposer la banque de la démocratie », qui pourrait selon lui être « adossée à la Caisse des dépôts et consignations », et qui doit permettre aux partis politiques de se financer.
Cette banque doit « prendre en charge le prêt que vous auriez obtenu autrement auprès de banques privées », a expliqué sur LCI le Premier ministre dont c’est un cheval de bataille depuis longtemps. M. Bayrou, qui « espère présenter ce projet avant l’automne », y voit une manière d’introduire davantage de « justice » dans le système de financements des partis, alors que certaines formations, à commencer par le Rassemblement national, éprouvent des difficultés à obtenir des prêts pour leurs campagnes.
« Drague lourdingue »
Le député Rassemblement national Sébastien Chenu a dénoncé vendredi la « drague lourdingue » de François Bayrou à l’endroit de son parti, après les annonces du Premier ministre sur la banque de la démocratie et sur le scrutin proportionnel.
Ces mesures permettraient à M. Bayrou d’éviter la censure sur le budget en obtenant la mansuétude du parti à la flamme. « Une technique » qui lui a « permis de durer six, huit mois » a expliqué le député RN mais qui « ne marche pas ».
M. Chenu a dénoncé l’attente depuis « huit ans » de la banque de la démocratie, un cheval de bataille de M. Bayrou qui avait tenté de la mettre en place en 2017, lors de son éphémère passage au ministère de la Justice.

Sébastien Chenu. (LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images)

« Des démarches parfois humiliantes à l’égard de banques privées »
Le but de cette banque serait, selon François Bayrou, de soutenir financièrement les partis politiques et les syndicats « pour que le financement de la vie politique ne dépende pas [exclusivement] de banques privées », rapporte le JDD. Il s’agirait d’un établissement public « placé sous le contrôle du Parlement ».
Son parti, explique M. Bayrou, avait eu à subir « des démarches parfois humiliantes à l’égard de banques privées » en vue d’obtenir un prêt, d’après nos confrères du JDD. Le Premier ministre avait fait de cette modernisation de la vie politique française, une des conditions de son ralliement à la candidature d’Emmanuel Macron en 2017.
Emmanuel Macron n’a pas tenu ses promesses
Interrogé par Cnews sur les perquisitions au siège du RN, le maire de Béziers Robert Ménard (DVD), a affirmé que le RN est obligé de « flirter souvent avec la ligne rouge » car Emmanuel Macron n’a pas tenu ses promesses sur l’instauration d’une banque de la démocratie. D’après lui, ce n’est pas « normal qu’un parti qui fasse 30% des voix ait autant de mal à trouver de l’argent ». Donc, il se procure « de l’argent comme il peut ».

Le maire de Béziers Robert Ménard. (LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images)

« Un refus de toutes les banques européennes » à accorder un prêt au RN
Marine Le Pen avait ainsi été accusée par ses détracteurs politiques de complaisance envers la Russie de Vladimir Poutine,  pour avoir souscrit un prêt de plus de six millions d’euros auprès d’une banque tchéco-russe. Un emprunt contracté par le RN « pour le financement de ses activités politiques et pour assurer sa participation aux élections », face « aux refus de toutes les banques européennes au premier rang desquelles les banques françaises de lui accorder un prêt », s’était alors défendu Marine Le Pen, d’après le JDD.