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plus-iconPsychologie du poids

Au-delà de la volonté : la clé qui détermine réellement le succès de la perte de poids

Se considérer comme une personne en bonne santé pourrait être le chaînon manquant pour perdre du poids durablement. Se voir comme une personne qui “manque de volonté” ou qui est “trop émotionnelle avec la nourriture” est bien plus qu’une pensée décourageante : cela façonne l’identité. Et lorsque notre identité se rigidifie, changer ses habitudes devient beaucoup plus difficile.

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Photo: Epoch Times/Shutterstock

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Durée de lecture: 10 Min.

Les recherches montrent que la clé d’une perte de poids durable repose bien davantage sur un changement d’identité que sur la seule force de volonté. Quand on commence à se percevoir comme une personne en bonne santé, les choix sains suivent naturellement, transformant les efforts temporaires en résultats pérennes.
Cela semble trop simple ? Pour les experts et chercheurs, cette bascule intérieure est pourtant essentielle.

Le problème d’identité que vous ignoriez peut-être

Les étiquettes que nous utilisons ne décrivent pas seulement qui nous sommes : elles participent activement à ce que nous devenons.
« Savoir quoi faire n’est pas le problème », explique à Epoch Times Layne Norton, docteure en sciences de la nutrition et coach sportive reconnue. Les obstacles majeurs sont psychologiques : ils touchent aux émotions et à la manière dont chacun se voit. « Le changement ne vient pas de la connaissance : il vient quand on travaille sur qui l’on est et pourquoi l’on agit ainsi. »
Les personnes qui se voient comme “incapables de changer” peinent à installer de nouvelles habitudes, car leurs actions sont constamment en conflit avec leur identité. À l’inverse, celles qui se perçoivent comme capables de faire des choix santé persévèrent, même face aux obstacles.
La différence apparaît jusque dans les mots utilisés. Une personne à identité fixe dira : « J’essaie de perdre du poids. » Une personne au changement d’identité amorcé dira : « Je suis quelqu’un qui prend soin de son corps. » Cette nuance prédit souvent qui réussira à maintenir ses résultats sur le long terme.
Ces évolutions identitaires ne surgissent pas du jour au lendemain. Beaucoup commencent à se sentir différents après quelques mois réguliers, mais la sensation profonde d’“être une personne en bonne santé” se construit généralement sur six à douze mois.

On ne devient pas nouveau sans laisser partir l’ancien

« La transformation physique exige une transformation mentale. On ne peut pas avoir l’une sans l’autre », insiste Norton. « On ne construit pas une nouvelle vie en traînant ses vieilles habitudes derrière soi. Il faut accepter de les laisser partir. »
Changer peut ressembler à une perte, surtout lorsque l’alimentation, les routines ou les habitudes sociales portent une forte charge émotionnelle. « Beaucoup s’accrochent à des habitudes malsaines non pas par ignorance, mais parce que le confort paraît plus sûr que le changement », ajoute Norton. « Pour évoluer, il faut accepter l’inconfort : c’est là que la croissance commence. »
L’acteur américain Ethan Suplee, connu pour une transformation physique spectaculaire, ayant perdu plus de 45 kg grâce à un régime sans sucre, utilise souvent l’expression : « J’ai tué mon clone aujourd’hui. » Le “clone” représente son ancien lui, coincé dans ses habitudes malsaines. Chaque séance d’entraînement, chaque repas plus équilibré devient une manière de se libérer de cette version passée pour choisir la personne qu’il veut être.
La perfection n’est pas la règle. « Vous allez faire des erreurs, c’est humain », rappelle Norton. « L’important, c’est de les reconnaître, de comprendre pourquoi, puis d’avancer. »

Pourquoi la seule volonté vous fait échouer

Norton résume clairement : « Quand c’est juste un objectif, vous le faites même sans en avoir envie. On n’a pas toujours envie d’aller travailler, mais on y va parce qu’il le faut : l’exercice, c’est pareil. »
De nombreuses études montrent que les changements fondés sur l’identité sont plus durables que ceux reposant sur les règles, la discipline ou la force de volonté.
Une analyse menée sur 14 études a révélé que le fait d’appartenir à une communauté soutenante et de s’approprier une identité renforcée socialement réduit la stigmatisation et soutient les efforts de maintien du poids à long terme.
Une étude de 2023 portant sur un programme numérique de perte de poids sur un an a montré que l’auto-suivi régulier et l’accompagnement personnalisé renforçaient l’engagement et la gestion du poids, surtout chez ceux ayant établi très tôt des habitudes solides — exactement le type d’expérience répétée et encadrée qui consolide l’identité de “personne en bonne santé”.
La recherche sur la perte de poids durable indique également que ceux qui maintiennent leur transformation décrivent une bascule identitaire « du sentiment de restriction vers un nouveau soi libéré ». Le changement tient dans l’identité, pas dans la seule volonté.
Norton l’observe chez ses clients : « Ceux qui gardent leurs résultats expliquent souvent qu’ils ont dû développer une nouvelle identité – de nouvelles amitiés, de nouvelles habitudes, de nouveaux lieux. »

Le piège de la honte qui vous maintient bloqué

« Beaucoup abordent la perte de poids dans un état de honte, et cette posture les enferme dans leurs anciens schémas », déplore Norton. « Je refuse que mes clients se parlent ainsi. La honte n’amène pas le changement — elle fige. »
La honte est d’ailleurs associée à une moins bonne santé cardiométabolique et à l’évitement des soins. Se sentir “pas assez bien” pousse à l’auto-sabotage, ramenant vers des routines familières, confortables mais nocives.
Une mentalité “tout ou rien” accentue cet auto-sabotage. Après un simple biscuit, certains se disent : « J’ai tout gâché », abandonnant leurs objectifs. À l’inverse, une personne qui se voit comme fondamentalement saine mangera ce biscuit, le replacera dans un ensemble de milliers de choix, et continuera sans culpabilité.

Comment modifier votre identité

Une identité saine améliore la réussite minceur en transformant les actions forcées en comportements naturels, tandis que l’auto-sabotage provient souvent d’une mauvaise image de soi et de déclencheurs émotionnels.
L’auto-sabotage apparaît généralement lorsque les routines saines s’effritent — souvent par manque d’organisation autour des repas, de l’activité physique ou du repos.
Bonne nouvelle : il existe des stratégies concrètes et efficaces pour rompre ce cycle.

Reformulez vos écarts de manière rationnelle

Plutôt que « J’ai échoué », demandez-vous : « Pourquoi cela est-il arrivé ? » Ce passage du blâme à la curiosité facilite le retour sur la bonne voie. Avec la pratique, cette question devient automatique, rendant les rechutes moins probables.

Identifiez vos déclencheurs émotionnels

Stress, culpabilité, peur de réussir… Dès qu’on reconnaît ce qui pousse aux choix malsains, il devient plus simple de les éviter.

Pratiquez l’auto-compassion grâce au journal

Notez ce que vous faites chaque jour et concentrez-vous sur l’amélioration, pas sur la perfection. Quelques lignes sur ce qui a été positif et ce qui pourrait être meilleur demain renforcent la motivation et l’identité en construction.

Préparez votre environnement pour réussir

Éliminez les tentations et facilitez l’accès aux aliments sains. Quand votre environnement reflète votre nouvelle identité, les bons choix deviennent presque automatiques. Planifiez vos repas, organisez vos soirées et priorisez les aliments riches en protéines et en fibres.

Ancrez des habitudes régulières

Heure de coucher stable, activité physique quotidienne, gestion du stress : ces piliers soutiennent votre identité et disent : « Voilà qui je suis maintenant. »

Posez des limites claires

Savoir dire « non merci » avec calme protège votre énergie et vous permet de privilégier le sommeil, les repas maison et le mouvement.

Voici une brève grille d’auto-évaluation pour suivre vos progrès :

Perception de soi

Remarquez lorsque vous rebondissez plus vite — en quelques heures ou un jour plutôt qu’en semaines. Notez quand « J’ai échoué » devient rare, remplacé par « De quoi ai-je besoin ? »

Environnement

Observez lorsque votre organisation — repas, activité, sommeil — rend les choix sains naturels et spontanés.

Routines

Repérez quand vous protégez votre temps par des limites sereines qui favorisent sommeil, cuisine maison et mouvement.

Identité

Notez quand votre discours intérieur devient positif et proactif. Quand vous “prenez soin de votre santé”, plutôt que “d’essayer d’être en bonne santé”.
On peut être une personne en bonne santé et manger un dessert à l’occasion. On peut aimer le sport et parfois sauter une séance.
Grâce à une planification consciente, à des limites posées avec sérénité et à l’auto-compassion, il devient possible de sortir des cycles d’auto-sabotage et de construire des habitudes durables. Sans jamais rechercher la perfection.
Sheridan Genrich, BHSc., est une nutritionniste clinique et naturopathe dont la pratique de consultation depuis 2009 s'est spécialisée dans l'aide aux personnes aux prises avec des troubles digestifs, des dépendances, des troubles du sommeil et de l'humeur. Au cours de ses études universitaires en médecine complémentaire, Sheridan a développé une passion pour la compréhension des neurosciences comportementales et des déséquilibres intestin-cerveau. Depuis lors, elle a obtenu de nombreuses certifications postuniversitaires en nutrigénomique, en théorie polyvagale des traumatismes et en d'autres approches de guérison nutritionnelle utilisant les principes de la « nourriture d'abord ». En tant que personne très sensible qui a appris à s'épanouir à nouveau après des années d'adversité extraordinaire, Sheridan croit que les gens peuvent libérer leur potentiel inné et guérir avec les bons outils et le bon soutien. Elle se tient activement au courant des recherches fondées sur des preuves tout en intégrant des approches ancestrales personnalisées et alignées sur les rythmes de la nature.

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