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Cerf tué chez Luc Besson« Ils l’ont massacré devant ma mère » : deux chasseurs jugés pour avoir tué un cerf chez Luc Besson
Deux chasseurs sont jugés ce mardi 9 décembre devant le tribunal d’Argentan, dans l’Orne, pour avoir tué un cerf dans la propriété de Luc Besson. L’affaire avait suscité une vive émotion et entraîné une plainte du réalisateur, dénonçant une « boucherie ».

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Photo: Pixabay
Le 21 février dernier, un cerf s’était réfugié sur le parvis de la maison de Luc Besson, dans sa propriété de 160 hectares qu’il partage avec sa mère Danielle. Deux chasseurs s’y sont introduits pour achever l’animal, sous les yeux de cette dernière.
« C’est de la boucherie »
Ce 9 décembre, deux prévenus, âgés de 33 et 41 ans, comparaissent pour « chasse non autorisée sur un terrain clôturé et à l’aide d’un engin prohibé », rapporte RMC. Armés de couteaux de 30 à 40 centimètres, ceux-ci s’étaient introduits dans le jardin de Luc Besson malgré les demandes de la mère du réalisateur de quitter les lieux.
Peu après les faits, le cinéaste avait raconté à BFMTV : « Le cerf n’était pas blessé… Ils l’ont massacré devant ma mère, devant sa porte… C’est de la boucherie. » « Ça fait des années que ça dure, les chasseurs sont très énervés parce que […] je ne veux pas qu’on chasse sur ma propriété », avait ajouté le réalisateur du film Le Grand Bleu. Affirmant « n’avoir rien contre les chasseurs », il avait cependant précisé vouloir « que les cerfs aient au moins un îlot de sécurité ».
Luc Besson avait également signifié auprès de la chaîne d’information que ce jour-là correspondait au dernier jour de chasse et les chasseurs étaient arrivés à 9 heures « très excités » : « Ils ont lâché des dizaines et des dizaines de chiens. J’ai été obligé de dire au personnel qui travaille sur le site de ne pas sortir de toute la journée. » Une enquête préliminaire avait été ouverte immédiatement après les faits.
Ils risquent trois ans de prison et 30.000 euros d’amende
De son côté, la préfecture de l’Orne avait confirmé une « intrusion irrégulière », soulignant qu’il ne s’agissait pas d’une battue administrative, mais d’une action organisée par des sociétés de chasse. « La préfecture n’encourage pas cette pratique et ne la tolère pas », avait-elle martelé.
Le représentant de la préfecture avait quant à lui précisé que l’on constatait « de longue date » une « surpopulation » de cerfs dans ce massif forestier, provoquant « 40 % des dégâts agricoles » d’origine animale dans l’Orne.
« Ce déséquilibre important porte atteinte à la biodiversité, la préfecture a donc missionné le président des louvetiers de France pour effectuer un audit et faire une proposition, en accord avec les chasseurs, les agriculteurs, et les propriétaires terriens, dont les représentants de M. Luc Besson », avait ajouté la préfecture, mentionnant que « suite à ce rapport, la société de chasse a été chargée de cette régulation ».
Les deux chasseurs encourent de lourdes sanctions : selon le Code de l’environnement, ils risquent jusqu’à trois ans de prison et 30.000 euros d’amende.

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