Allocation sociale unique : des associations demandent des clarifications au gouvernement
Une quarantaine d'associations de lutte contre la précarité ont exhorté mercredi le gouvernement à apporter des clarifications sur le projet d'allocation sociale unique, au cœur d'un texte de loi qui doit être déposé en décembre.

Photo: PHILIPPE HUGUEN/AFP via Getty Images
Une quarantaine d’associations de lutte contre la précarité ont exhorté mercredi le gouvernement à apporter des clarifications sur le projet d’allocation sociale unique, au cœur d’un texte de loi qui doit être déposé en décembre.
« On attend du gouvernement de manière assez urgente qu’il en dise plus et qu’il explique véritablement si ce projet est une brique d’une stratégie de lutte contre la pauvreté ou si c’est une brique supplémentaire dans sa recherche d’économies », a déclaré Delphine Rouilleault, présidente du collectif Alerte qui réunit 37 associations de lutte contre la pauvreté.
Des associations en alerte
« On n’a pas d’opposition de principe à une réforme de l’organisation des prestations sociales si elle permet de favoriser l’accès aux droits et si bien évidemment, elle ne conduit pas à réduire ces prestations », a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse à Paris.
Mais « dans la période de contraintes budgétaires très fortes et compte tenu de la complexité de ce chantier, on sait très bien qu’une réforme de cette ampleur-là ne peut pas ne pas avoir de conséquences significatives pour une partie des bénéficiaires si elle n’est pas accompagnée d’un investissement financier conséquent ».
Une promesse de campagne relancée
Cette allocation sociale unique, qui fusionnerait plusieurs prestations sociales (RSA, prime d’activité…), est une ancienne promesse de campagne du président Emmanuel Macron, destinée notamment à lutter contre le taux de non-recours à certaines aides.
La mise en place de cette réforme a été relancée par le Premier ministre Sébastien Lecornu mi-novembre, lorsqu’il a annoncé qu’un projet de loi serait déposé en décembre en Conseil des ministres.
Le chef du gouvernement a assuré qu’il s’agissait de faire des économies « non pas sur les bénéficiaires » mais « des économies de gestion ».
Un calendrier jugé intenable
Les associations, qui ont indiqué qu’elles seraient reçues le 3 décembre par le ministre du Travail et des Solidarités Jean-Pierre Farandou, ont émis de sérieux doutes sur le calendrier retenu.
« Ca n’est absolument pas possible d’envisager une réforme d’une telle importance, qui a autant d’impact sur les plus fragiles de notre pays qui puisse être présentée en 15 jours », a estimé Christophe Robert, délégué général de la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre).
Le collectif Alerte demande donc un report, sauf « si M. Farandou nous dit le 3 décembre qu’il met 10 milliards sur la table pour lutter contre le non-recours, qu’il n’y aura pas de perdants et qu’on intègre les jeunes de moins de 25 ans », a-t-il ajouté.

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