Vote de confiance du 8 septembre : Éric Lombard veut rassurer les patrons sur la continuité budgétaire

Éric Lombard, ministre de l'Économie et des Finances.
Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images
Le ministre de l’Économie Éric Lombard a annoncé jeudi que les entreprises seraient préservées dans le budget 2026, lors de son intervention devant la Rencontre des Entrepreneurs de France organisée par le Medef au stade Roland-Garros. Il a assuré que le budget serait prêt dans les délais, malgré l’incertitude entourant le vote de confiance du 8 septembre.
Les garanties spécifiques aux entreprises
Face aux dirigeants économiques, Éric Lombard a détaillé les mesures qui ne figureront pas dans le prochain budget. « Il n’y aura pas de surtaxe sur l’impôt sur les sociétés », contrairement au budget 2025, a-t-il déclaré. Le ministre a également confirmé le maintien du crédit impôt-recherche, qu’il considère comme devant être « sanctuarisé », ainsi que la préservation du pacte Dutreil, qui exonère à 75% les transmissions d’entreprises familiales.
Les allègements de charges sociales, qualifiés d’« extrêmement importants » par le ministre, seront également maintenus. Concernant l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), réclamé par certaines formations politiques, Éric Lombard l’a « complètement écarté », estimant qu’il a eu « des effets assez nocifs dans notre pays ».
Les inquiétudes du patronat
Ces annonces répondent aux préoccupations exprimées par le patronat français. Comme pour le budget 2025, les chefs d’entreprises redoutent que le gouvernement doive céder aux demandes de l’opposition pour éviter une censure parlementaire. Patrick Martin, président du Medef, avait d’ailleurs exprimé mercredi son opposition à toute contribution supplémentaire des entreprises, déjà confrontées à la concurrence internationale.
Les dirigeants craignent particulièrement les négociations avec le Parti socialiste, susceptible d’exiger une participation accrue des Français les plus aisés et des entreprises à l’effort budgétaire.
Un « partage de l’effort » entre catégories de population
Malgré ces garanties aux entreprises, Éric Lombard n’exclut pas un « partage de l’effort » pour 2026. Celui-ci concernerait « les différentes catégories de Français, salariés et fonctionnaires, ceux qui travaillent et ceux qui sont retraités et notamment entre ceux qui sont privilégiés par leur travail ou par les successions ».
Le ministre a rappelé les mesures déjà prévues pour 2026 : gel des prestations sociales, des rémunérations de fonctionnaires et des retraites. Dans le cadre de ce budget qu’il qualifie de « difficile pour les Français », il estime qu’il y « aurait démocratiquement un problème » si l’effort n’était pas réparti entre différentes catégories.
Calendrier budgétaire maintenu malgré l’incertitude politique
Interrogé sur l’impact potentiel du vote de confiance du 8 septembre, qui semble actuellement défavorable à François Bayrou, Éric Lombard s’est montré confiant. « Je suis convaincu que nous aurons pour 2026, et dans les délais, un budget », a-t-il affirmé.
Le ministre a précisé que les équipes travaillent sur ce budget depuis plusieurs mois et qu’il est « quasiment prêt ». Il sera transmis au Parlement début octobre, « quel que soit le résultat du vote ». En cas de changement de gouvernement, les nouveaux responsables reprendraient les dossiers en cours.
Éric Lombard justifie cette assurance par la réalité parlementaire : « Il n’y a pas de majorité à l’Assemblée nationale et donc le texte qui sera voté sera le fruit d’un compromis qui sera passé entre les partis du socle commun et les partis de gouvernement avec lequel nous dialoguons en permanence ».
Situation financière jugée maîtrisée
Sur le plan économique, le ministre a écarté tout risque de crise financière. Il s’appuie sur la croissance enregistrée au deuxième trimestre et considère que le pays « est riche, se développe et est géré ». « Nous n’avons aucune difficulté à financer notre économie », a-t-il assuré.
Concernant les finances publiques de 2025, Éric Lombard a confirmé l’objectif d’un déficit public à 5,4% du PIB, après 5,8% en 2024. « Les recettes sont là, les dépenses sont maîtrisées », a-t-il conclu, affichant sa confiance dans la trajectoire budgétaire française.

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