Vladimir Poutine envisage de reprendre les essais nucléaires russes
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé mercredi qu’il n’écartait pas la possibilité de relancer les essais nucléaires russes si les États-Unis s’engageaient dans la même voie.

Le président russe Vladimir Poutine assiste à une cérémonie de remise de prix au Kremlin, le 4 novembre 2025.
Photo: MAXIM SHIPENKOV/POOL/AFP via Getty Images
Cette mise en garde fait suite aux déclarations de Donald Trump, son homologue américain, qui a enjoint le Pentagone de « commencer à tester » les armes nucléaires américaines.
Lors d’une réunion de son Conseil de sécurité retransmise à la télévision, Vladimir Poutine a confié aux instances compétentes la mission de « tout mettre en œuvre pour recueillir des informations supplémentaires sur cette question et de présenter des propositions concertées sur le lancement éventuel de travaux préparatoires en vue d’essais nucléaires ».
Qualifiant de « question sérieuse » la rhétorique américaine, M. Poutine a signalé que la Russie n’exclurait aucune option si Washington franchissait ce pas, rappelant que les États-Unis n’avaient plus procédé à aucune détonation nucléaire depuis 1992, et que le dernier test russe remontait à 1990, avant la chute de l’URSS.
Les regards tournés vers l’Arctique
Intervenant à ses côtés, le ministre de la Défense Andreï Belooussov a estimé « approprié de commencer immédiatement la préparation d’essais nucléaires à grande échelle », désignant l’archipel de la Nouvelle-Zemble dans l’Arctique comme site potentiel.
Selon lui, la nouvelle doctrine américaine représenterait « une augmentation considérable du niveau de menace militaire pour la Russie » et justifierait le maintien d’un arsenal dissuasif opérationnel en toutes circonstances. « Nous devons maintenir notre potentiel nucléaire afin de rester prêts à infliger des dommages inacceptables à l’ennemi en toutes circonstances », a-t-il insisté.
Le traité sur la sellette
Vladimir Poutine a tenu à rappeler le respect par la Russie de ses engagements au titre du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, tout en prévenant qu’une violation par d’autres États contraindrait Moscou à une réplique « appropriée ».
Dans l’entourage du Kremlin, le chef du renseignement extérieur, Sergueï Narychkine, a souligné avoir sollicité des clarifications auprès des diplomates américains quant à la portée exacte des déclarations de Donald Trump à propos du nucléaire.
Les propos échangés entre Washington et Moscou raniment le spectre de la confrontation nucléaire, dans un contexte mondial déjà marqué par l’incertitude. Tandis que les puissances affichent leurs postures, la communauté internationale observe avec inquiétude la possible escalade vers une nouvelle ère de tensions stratégiques.

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