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Un groupe de défense des droits de l’homme exhorte la Chine à lever l’interdiction de sortie du territoire frappant une mère et son enfant

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Un garde regarde par la fenêtre d'un couloir à l'intérieur d'un centre de détention à Pékin, en Chine, le 25 octobre 2012.

Photo: Ed Jones/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Une mère chinoise et son jeune enfant né aux États-Unis se voient interdire de quitter la Chine après un voyage en famille l’année dernière, marquant un autre cas où Pékin a empêché des étrangers et des ressortissants chinois de quitter le pays.
Le 7 août, la fondation Dui Hua, un groupe de défense des détenus en danger en Chine, basé à San Francisco, a évoqué la situation critique de la famille Gao – des résidents permanents américains, Gao Zhen et son épouse Zhao Yaliang, et leur fils de sept ans, Gao Jia, un citoyen américain originaire de New York.
L’aîné de la famille Gao et son jeune frère, Gao Qiang, sont connus sous le nom de « frères Gao » pour leurs œuvres d’art critiques à l’égard du Parti communiste chinois (PCC). Une œuvre particulièrement connue est une statue en bronze représentant l’ancien dirigeant du PCC, Mao Zedong, agenouillé, la main droite sur la poitrine, avec une expression de tristesse.
En août dernier, Gao Zhen a été arrêté pour « diffamation envers les héros et les martyrs de Chine » lors d’un voyage familial. La fondation a souligné que cette accusation reposait sur la loi sur la protection des héros et des martyrs, entrée en vigueur en 2018, alors même que ses œuvres moquant le régime chinois avaient été créées avant 2009.
Mme Zhao et son fils n’ont pas été autorisés à quitter la Chine depuis l’arrestation de M. Gao. La fondation s’est interrogée sur les raisons pour lesquelles Pékin a choisi de leur imposer une interdiction de sortie du territoire, soulignant qu’aucun d’eux n’a été accusé d’un crime ni recherché dans le cadre d’une enquête criminelle menée par les autorités chinoises.
Dans l’impossibilité de retourner aux États-Unis, Gao Jia, âgé de sept ans, « n’a pas pu aller à l’école pendant une année entière », a ajouté la fondation.
« C’est une chose d’imposer une interdiction de sortie à des Américains adultes comme des banquiers ou des employés du gouvernement, c’en est une autre d’imposer une interdiction de sortie à un jeune enfant », a déclaré dans un communiqué John Kamm, directeur exécutif de la Fondation Dui Hua.
Le mois dernier, le régime chinois a annoncé qu’il avait imposé une interdiction de sortie à Mao Chenyue, directeur général de Wells Fargo basé à Atlanta, accusant le banquier d’être « impliqué dans une affaire criminelle ».
En juillet également, le Département d’État américain a confirmé qu’un employé de l’Office américain des brevets et des marques s’était vu interdire de quitter la Chine après s’y être rendu à titre personnel.
En septembre de l’année dernière, la fondation estimait qu’il y avait « plus de 300 Américains soumis à des mesures coercitives en Chine » et « plus de 30 soumis à une interdiction de sortie ».
La fondation a déclaré que le traitement réservé par la Chine au jeune Gao Jia viole la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, que la Chine a signée en 1990 et ratifiée deux ans plus tard.
En ce qui concerne M. Gao, la fondation a fait savoir qu’il devrait être jugé et condamné « dans les semaines à venir » et a averti qu’il pourrait se voir infliger une longue peine de prison, malgré son plaidoyer de non-culpabilité.
« Accuser quelqu’un d’un crime qui n’en était pas un au moment où l’infraction présumée a eu lieu », a déclaré M. Kamm, « constitue une violation d’un principe fondamental de justice, le principe de non-rétroactivité de la loi. »
Le gouvernement chinois doit cesser de persécuter la famille Gao. Il doit libérer Gao Zhen, lever l’interdiction de sortie du territoire qui pèse sur Gao Jia et sa mère et les autoriser à rentrer aux États-Unis.
L’organisation à but non lucratif basée à New York, la Human Rights Foundation (HRF), a envoyé une lettre datée du 31 octobre de l’année dernière au consulat général de Chine à New York, exigeant la libération immédiate et inconditionnelle de M. Gao.
La lettre, rédigée par Roberto González, responsable de la défense des intérêts de la HRF, affirme que ses œuvres d’art « sont incroyablement nécessaires pour éduquer le monde sur la vérité relative à l’héritage dictatorial de Mao ».
Mao a incité les Gardes rouges, qui étaient des lycéens et des étudiants chinois, à persécuter ceux identifiés comme « ennemis de classe » du régime communiste, au milieu de la Révolution culturelle qui a duré 10 ans jusqu’à la mort de Mao en 1976.
M. González a également soutenu que Pékin devrait abroger la loi sur la protection des héros et des martyrs pour « sauvegarder la liberté artistique en Chine ».
« Sa détention n’est pas seulement une violation de ses droits, mais un abus de pouvoir flagrant et une attaque contre les libertés humaines fondamentales de tous les Chinois qui ont le droit de connaître la vérité sur le dictateur Mao Zedong », peut-on lire dans la lettre.
Frank Fang est un journaliste basé à New York. Il couvre les nouvelles en Chine et à Taiwan. Il est titulaire d'une maîtrise en science des matériaux de l'Université Tsinghua à Taiwan.

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