Ukraine et défense : le RN est critiqué à la fois par Emmanuel Macron et par la gauche

Photo: JUSTIN TALLIS/POOL/AFP via Getty Images
Le Rassemblement national, qui a réaffirmé lundi son hostilité à une défense européenne et au « partage » de la dissuasion nucléaire, est sous le feu des critiques des socialistes et d’Emmanuel Macron, qui accuse Marine Le Pen d’« amateurisme ».
« Ces sujets ne souffrent pas d’amateurisme », a lancé le chef de l’État dans un entretien au Figaro, à l’adresse de la cheffe de file du Rassemblement national. Elle avait vivement réagi à sa proposition d’« ouvrir la discussion » sur une dissuasion nucléaire à l’échelle européenne, après l’affrontement verbal entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump vendredi à Washington, qui a renforcé les doutes sur l’engagement de Washington sur le Vieux continent.
« Mme Le Pen n’est pas sérieuse. Sinon, elle ou M. Bardella seraient venus à la réunion au format Saint-Denis que j’ai faite la semaine dernière avec les partis. L’un était à Washington pour découvrir que M. Steve Bannon (ex-conseiller de M. Trump, NDLR) faisait des saluts nazis. Quant à Mme Le Pen, je comprends qu’elle était en vacances… », a-t-il ajouté.
« Partager le bouton nucléaire avec des États européens » relèverait d’une « trahison nationale », a appuyé lundi sur RTL le président du RN Jordan Bardella.
La France doit retrouver « des capacités de défense »
« Je pense qu’il faut que la France retrouve la voie d’une diplomatie libre, indépendante et qu’elle retrouve surtout des capacités de défense », a-t-il appuyé.
Le gouvernement a insisté de son côté, pendant le week-end, sur le fait que la décision d’usage du feu nucléaire resterait exclusivement celle du président français, même si un dialogue était engagé avec d’autres Européens.
De son côté, l’ex-président François Hollande a aussi attaqué Marine Le Pen sur son positionnement, à la fois sur Donald Trump et Vladimir Poutine.
« Marine Le Pen (…) est à la fois liée à Donald Trump et liée à Vladimir Poutine. Donc je comprends qu’elle soit assez satisfaite de ce qui se passe aujourd’hui », a-t-il commenté sur France Inter.
« Ce sont ses deux parrains et ses deux références qui se trouvent aujourd’hui en train de discuter ensemble », a-t-il poursuivi, appelant « à une prise de conscience politique qui doit nous permettre, en 2027, d’écarter » Marine Le Pen, « l’amie des deux partenaires qui sont prêts à dépecer l’Ukraine ».
« Personne n’a trouvé ça normal »
Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure s’est interrogé sur la perception qu’a eue Marine Le Pen de l’altercation entre les présidents américain et ukrainien dans le Bureau ovale.
« Personne n’a trouvé ça normal à part Marine Le Pen. Je suis désolé de constater qu’elle est la seule à avoir cette vision là des choses », a-t-il dit sur franceinfo.
« Que des dirigeants de nations puissent se parler avec passion, qu’il puisse y avoir des frictions, qu’il puisse y avoir des mots durs, après tout, c’est assez normal », avait estimé Marine Le Pen samedi.

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