Des bêtes vivantes découpées, voire décapitées ou brûlées : un abattoir de la Nièvre suspendu après une vidéo choc de L214
Un abattoir de Cosne-Cours-sur-Loire (Nièvre) a été temporairement suspendu mercredi par la préfecture, à la suite d’une enquête de l’association de défense des animaux L214. Celle-ci dénonce, vidéo à l’appui, des scènes d’une extrême violence : des bêtes découpées, voire décapitées ou brûlées au chalumeau alors qu’elles étaient encore vivantes, « sous les yeux des services vétérinaires ».

Photo: LIONEL BONAVENTURE/AFP via Getty Images
L214 décrit une série de mauvais traitements dans cet établissement d’abattage conventionnel. Selon l’association, « la grande majorité des moutons sont découpés encore en vie (testicules pour les mâles, et pattes avant), des vaches décapitées encore en vie et des cochons brûlés vifs au chalumeau »
Des sévices filmés dans l’abattoir
Dans sa plainte déposée mercredi auprès de la procureure de Nevers pour « actes de cruauté, sévices graves et mauvais traitements aux animaux », l’association détaille des comportements jugés inacceptables : « Des opérateurs frappent les animaux, les insultent, crient » et « s’acharnent sur les cochons avant l’étourdissement, avec de nombreux coups d’aiguillon électrique et des jets d’eau puissants dans le visage ».
L214 accuse par ailleurs les autorités de passivité : « Les règles minimales applicables lors de la mise à mort des animaux sont systématiquement violées. Pourtant, les services vétérinaires de l’État sont présents sur place, mais ils laissent faire. »
L’association exige la fermeture immédiate de l’abattoir et réclame à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, « un plan de contrôle des abattoirs ».
Cédric Villani en soutien à l’association
« Ce fleuve de souffrances n’est possible que parce que les services vétérinaires de l’État et la direction de l’abattoir, responsables d’agir, ne le font pas », déplore le mathématicien Cédric Villani, porte-voix de cette enquête, cité dans un communiqué de L214.
Contactée par l’AFP, la préfecture de la Nièvre a indiqué que l’établissement faisait déjà l’objet d’un « contrôle permanent » par les services en charge de la réglementation relative à la protection animale. « Néanmoins, au vu des éléments visionnés » dans la vidéo transmise par L214, elle a décidé « la suspension temporaire de l’activité de l’abattoir ».
Une enquête administrative et judiciaire en cours
« Les constats de non-conformité qui apparaissent sur la vidéo feront l’objet d’une analyse approfondie par les services de la préfecture, en lien avec le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Souveraineté alimentaire », a précisé la préfecture dans un communiqué, sans davantage de commentaires « étant donné l’enquête judiciaire en cours ». Sollicité par l’AFP, l’abattoir n’a pas donné suite.

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