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Toujours fatigué ? Et si la cause se trouvait dans votre sang… et dans votre assiette ?

Des chercheurs pensent avoir trouvé la cause de cette somnolence qui touche tant de personnes au quotidien. Vous dormez huit heures par nuit mais avez encore besoin de café ? Le problème pourrait venir de votre sang. Une vaste étude récente publiée dans The Lancet eBioMedicine révèle que les personnes présentant des taux plus élevés de certaines molécules sanguines – notamment les acides gras oméga-6, que l’on trouve surtout dans les noix, les graines et les huiles végétales – étaient nettement moins susceptibles de souffrir de somnolence diurne excessive (SDE).

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Photo: Illustration par Epoch Times, Shutterstock

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Durée de lecture: 7 Min.

La somnolence diurne excessive touche 20 % de la population en France et augmente le risque de développer une hypertension, une maladie cardiaque ou un diabète. Si l’insomnie et l’apnée du sommeil en sont souvent responsables, cette recherche suggère que la manière dont l’organisme métabolise les aliments, les hormones et le stress pourrait aussi contribuer à cette fatigue persistante en journée. « Nous commençons à comprendre comment et pourquoi la SDE survient, les signes précoces qui peuvent l’annoncer, et ce que nous pouvons faire pour aider les patients », explique le chercheur principal Tariq Faquih dans un communiqué de presse.

Ce qui se passe dans votre sang

Les chercheurs ont constaté que les personnes ayant davantage de sept métabolites sanguins spécifiques étaient plus alertes au cours de la journée.
Ils ont analysé des échantillons de sang de plus de 6000 adultes âgés en moyenne de 48 ans, mesuré les niveaux de métabolites et les ont comparés à la somnolence rapportée par les participants.
L’un des liens les plus forts avec une moindre somnolence diurne concernait les acides gras oméga-6. Ces graisses, déjà connues pour leurs effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire et cérébrale, aident également l’organisme à produire la mélatonine – l’hormone qui favorise le sommeil –, ce qui facilite l’éveil après une bonne nuit de repos. Des recherches antérieures ont montré qu’une consommation accrue d’acides gras oméga-3 et oméga-6 pouvait aider à s’endormir plus rapidement.
Une autre molécule présente à un niveau plus élevé chez les personnes plus alertes est la sphingomyéline – un type de graisse que l’on retrouve dans presque toutes les cellules, notamment dans le système nerveux. Elle joue un rôle clé dans la signalisation hormonale et pourrait contribuer à réguler l’horloge interne, qui contrôle les cycles veille-sommeil. Le corps peut produire la sphingomyéline, mais elle est également apportée par certains aliments, comme les œufs et les produits laitiers, qui peuvent en augmenter les niveaux.

De petits changements, des effets réels

Les améliorations observées n’étaient pas spectaculaires, mais elles restaient significatives. Pour chaque augmentation standard de ces métabolites bénéfiques, les participants obtenaient environ un tiers à un demi-point de mieux sur l’échelle de somnolence d’Epworth (ESS), un outil largement utilisé pour mesurer la propension à s’assoupir dans la vie quotidienne (lecture, trajet en voiture, etc.).
L’échelle ESS va de 0 à 24. Un score de 11 ou plus est considéré comme excessif, et environ 15 % des participants atteignaient ce seuil.
« Une variation de 2 points sur l’ESS est généralement considérée comme cliniquement significative », précise la professeure de médecine du sommeil Susan Redline, qui a supervisé l’étude.
« Les personnes présentant une somnolence modérée rapportent souvent que cela affecte leur fonctionnement quotidien à des degrés divers », ajoute dans un courriel à Epoch Times Tariq Faquih.

Des différences entre les sexes

Les liens entre les métabolites sanguins et la somnolence se sont révélés plus marqués chez les hommes. Par exemple, chez eux, des niveaux élevés de tyramine O-sulfate – un composé issu de la dégradation d’aliments comme les fromages affinés et les viandes séchées – étaient associés à une somnolence accrue. Ce composé était également lié à une moindre qualité du sommeil et à un endormissement retardé, probablement parce qu’il perturbe certaines voies biologiques impliquées dans le sommeil, notamment celles de la mélatonine.
Chez les femmes, les associations étaient moins nettes. Les chercheurs suggèrent que les fluctuations hormonales liées au cycle menstruel, à la grossesse ou à la ménopause peuvent masquer ces relations.
Cependant, dans de plus grandes études européennes menées pour confirmer les résultats, les femmes ayant des taux plus élevés d’oméga-6 et d’oméga-3 – présents dans les poissons gras comme le saumon, ainsi que dans les fruits à coque et les huiles – étaient également moins susceptibles de souffrir de somnolence diurne, ce qui montre que les graisses saines sont bénéfiques pour les deux sexes.

Et maintenant : l’alimentation peut-elle aider à traiter la SDE ?

Les chercheurs estiment que leurs découvertes pourraient mener à de nouvelles approches pour traiter la fatigue chronique, en particulier des solutions axées sur la nutrition, les compléments ou des médicaments ciblant ces voies métaboliques clés.
Aujourd’hui, les traitements de la somnolence diurne consistent à stimuler le cerveau pour favoriser l’éveil, grâce à des médicaments sur ordonnance ou à des thérapies contre l’apnée du sommeil, comme les appareils à pression positive continue (PPC). Ces solutions augmentent certains « messagers de l’éveil » dans le cerveau, mais ne visent pas à améliorer la nutrition ni le métabolisme de l’organisme. « Notre étude suggère que l’alimentation et la génétique peuvent jouer un rôle important dans la SDE », souligne TariqFaquih, tout en précisant que d’autres recherches sont nécessaires pour savoir si augmenter volontairement ces métabolites pourrait réduire la somnolence dans la vie réelle.
Les chercheurs reconnaissent toutefois certaines limites : le dosage des métabolites reste complexe, et le fait de se baser sur des déclarations personnelles plutôt que sur des études cliniques du sommeil laisse des zones d’ombre.
La prochaine étape consistera en des essais cliniques afin de déterminer dans quelle mesure les changements alimentaires peuvent influencer le niveau d’énergie quotidien.
« Mener un essai clinique serait une avancée majeure et permettrait de comprendre à quel point ces métabolites et leurs effets influencent la SDE », conclut Tariq Faquih.
Cara Michelle Miller est rédactrice indépendante et éducatrice en santé holistique. Elle a enseigné au Pacific College of Health and Science à New York pendant 12 ans et a dirigé des séminaires de communication pour les étudiants en ingénierie de la Cooper Union. Elle écrit maintenant des articles axés sur les soins intégratifs et les modalités holistiques.

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