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Sept leçons de sagesse pour une vie meilleure, selon les grands philosophes
Il y a quinze ans, j’ai perdu mon emploi. Le moment ne pouvait pas être plus mal choisi. Ma femme et moi venions d’acheter notre première maison, et nous attendions notre premier enfant.

"La Mort de Socrate"
Photo: 1787 par Jacques-Louis David
Rédacteur en chef d’une petite publication, j’avais refusé de censurer un article que nous nous apprêtions à publier (il concernait les agissements politiques douteux d’un homme politique en vue). Supprimer l’article aurait été facile, mais je n’ai pas pu m’y résoudre. Cela me paraissait moralement inacceptable. J’avais donc préparé une lettre de démission, en espérant ne pas avoir à m’en servir. (Ce fut pourtant le cas.)
Perdre son emploi n’a rien d’un moment agréable. Mais pour moi, étrangement, cela le fut. D’abord parce que cette décision s’est finalement révélée très bénéfique sur le plan professionnel. Mais surtout, parce que j’avais défendu une conviction. Et cela me rendait fier – une fois la douleur passée.
1. Faire ce qui est juste
Je ne m’en rendais pas compte sur le moment, mais cet épisode fut déterminant dans ma construction personnelle. Le grand penseur romain Cicéron considérait que faire ce qui est juste, malgré les conséquences, constitue une dimension essentielle de la vertu.
« Celui qui sacrifie son devoir à la facilité est comme celui qui abat le mât de son navire pour échapper à la tempête », écrivait Cicéron (106–43 av. J.-C.) dans Des devoirs. « Il est sauvé pour un instant, mais naufragé pour toujours. »
La leçon est simple : face aux grandes décisions, il faut rester fidèle à ses principes, même si cela a un coût.
Voici six autres stratégies issues des grands philosophes pour vous aider à construire une vie meilleure.
2. Gouvernez votre vie intérieure, pas celle des autres
Platon (428–347 av. J.-C.) affirmait que « la première et la plus grande des victoires est celle que l’on remporte sur soi-même ». Le philosophe grec considérait qu’il était « honteux et vil » de se laisser dominer par ses désirs intérieurs.
Cinq siècles plus tard, Épictète exhortait à tourner son énergie vers l’intérieur. Il estimait que le bonheur naît de la modération des désirs et du choix de plaisirs qui ne nous asservissent pas. Il voyait, avec justesse, dans cette attitude une voie vers la liberté – intérieure autant qu’extérieure. Après tout, celui qui se maîtrise lui-même ne peut être aisément dominé par les autres.
Aujourd’hui, beaucoup dépensent leur énergie à vouloir réparer le monde, tout en négligeant leur propre vie intérieure. C’est une erreur. Commencez par vous conquérir vous-même. Mais souvenez-vous : c’est bien plus difficile qu’il n’y paraît.
C.S. Lewis écrivait dans Mere Christianity : « Nul homme ne sait à quel point il est mauvais tant qu’il n’a pas sérieusement essayé d’être bon. »

Une femme en méditation à Kiev, en Ukraine, le 7 novembre 2023. (Oleksii Pidsosonnyi/Epoch Times)
« C’est le désir naturel de tout homme d’améliorer sa condition lorsqu’il est assuré de jouir des fruits de son propre travail », observait le philosophe Adam Smith dans La Richesse des nations.
Smith voyait dans le travail une source de dignité et d’indépendance. Créer de la valeur forge à la fois le caractère et la communauté, et représente l’une des plus authentiques expressions de la liberté humaine.

Un serveur travaille dans un restaurant à Tijuana, au Mexique, le 5 juillet 2024. (Guillermo Arias/AFP via Getty Images)
4. Recherchez votre propre bonheur
Oscar Wilde observait un jour : « L’altruiste est celui qui laisse les autres vivre leur vie, sans intervenir. »
Cette citation remet l’individu à sa juste place et nous rappelle une vérité essentielle : vous êtes le seul maître de votre vie. Ni le groupe, ni l’État ne doivent en décider à votre place. Dans une société libre, c’est à chacun de choisir ce qu’il veut et ce qu’il valorise. Ce n’est pas de l’« égoïsme » – c’est un bien social. Le philosophe John Stuart Mill notait que la société prospère lorsque les individus sont libres de choisir leurs propres actions et de poursuivre leurs rêves.
« Dans la mesure où se développe son individualité, chaque personne devient plus précieuse à ses propres yeux, et donc plus capable d’être précieuse pour les autres », écrivait Mill dans De la liberté.
Choisir sa propre voie – « la poursuite du bonheur », selon les mots immortels de Thomas Jefferson – est au cœur de la dignité humaine et de l’épanouissement personnel. Ne laissez personne choisir à votre place, mais choisissez avec discernement et acceptez la responsabilité que cette liberté implique.
5. Cultivez la vertu comme une habitude (surtout l’humilité)
Aristote pensait que la vertu n’était pas quelque chose que les dirigeants pouvaient imposer. En réalité, elle suppose un choix. Il affirmait également que la vertu se manifeste et se développe à travers nos actions.
« Nous devenons justes en accomplissant des actes justes, modérés en accomplissant des actes mesurés, courageux en accomplissant des actes courageux », écrivait le philosophe dans L’Éthique à Nicomaque.
Aujourd’hui, la vertu est souvent mal comprise. Beaucoup voudraient vous faire croire que vos convictions suffisent à faire de vous une personne vertueuse. C’est faux. La vertu s’acquiert. Nous le devenons non par la croyance, mais par la pratique. Consacrez-vous donc aux quatre vertus cardinales – la prudence, la justice, la force d’âme et la tempérance – et n’oubliez pas d’y ajouter l’humilité, que saint Augustin appelait « le fondement de toutes les autres vertus ».
6. Affrontez la mort pour mieux vivre
Le philosophe romain Sénèque (4 av. J.-C. – 65 apr. J.-C.) affirmait que la tragédie de la vie ne réside pas dans sa brièveté, « mais dans le fait que nous en gaspillons une grande partie. (…) Il faut donc se préparer à la mort chaque jour. »
Ces mots peuvent sembler macabres, mais ils sont empreints d’une grande sagesse. On l’oublie aisément, mais la mort fait partie de la vie. Nous ne perdons pas seulement ceux que nous aimons ; nous quitterons, nous aussi, cette terre. Dans la revue First Things, la cinéaste Caylan Ford écrivait que faire face à cette réalité procure de véritables bienfaits.
« La conscience de la mort nous ramène à l’humilité face à notre vanité, notre orgueil et notre mépris des autres, et dissipe l’illusion que nous contrôlons notre destin », notait-elle.
Comme de nombreux penseurs grecs, l’empereur romain Marc Aurèle estimait qu’il était irrationnel de craindre la mort, la plus naturelle des choses. Platon, quant à lui, rapporte que Socrate accueillit la mort avec sérénité, malgré la condamnation injuste qui l’avait frappé.
« Je pense qu’un homme qui a véritablement consacré sa vie à la philosophie a sans doute raison d’affronter la mort avec sérénité », déclare Socrate dans le Phédon de Platon.
En regardant la mort en face et en acceptant notre condition mortelle, nous apprenons à vivre pleinement – et avec davantage de sagesse.

(Budimir Jevtic/Shutterstock)
7. Se lever du bon pied
Mon pasteur dit que la première chose qu’il fait le matin est de se mettre à genoux pour prier. C’est une habitude que j’ai tenté d’adopter, sans grand succès. Si je partage cette anecdote, c’est pour une raison : tout le monde connaît l’expression « se lever du mauvais pied ». Il se trouve que la manière (et le moment) dont nous sortons du lit a réellement son importance.
C’est un cliché, mais se lever tôt a son importance. Les bienfaits d’un réveil matinal sont bien établis, notamment une réduction du risque de dépression. Mais la manière dont on se lève compte presque autant que l’heure à laquelle on le fait. Marc Aurèle jugeait cela si essentiel qu’il s’y préparait chaque jour.
« Lorsque tu t’éveilles le matin, dis-toi : les gens avec qui j’aurai affaire aujourd’hui seront indiscrets, ingrats, arrogants, malhonnêtes, jaloux et revêches. Ils sont ainsi parce qu’ils ne distinguent pas le bien du mal », écrivait-il dans Pensées pour moi-même.
Les êtres humains ont besoin de sommeil, certes, mais la discipline qui consiste à se lever chaque matin et à se consacrer – corps et esprit – à ce que l’on fait est tout aussi essentielle. Père de trois enfants, je peux témoigner qu’être présent le matin auprès d’eux – leur préparer le petit-déjeuner, les habiller, les aider à se préparer pour la journée – est indispensable à l’équilibre d’une famille.

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