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Sanctions américaines contre une raffinerie et un port chinois dans une nouvelle offensive contre le commerce pétrolier iranien

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La plate-forme pétrolière offshore de Forouzan, à 100 km au sud de l'île de Khark dans le golfe Persique, 13 mars 2000

Photo: ATTA KENARE/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Les États-Unis ont imposé une nouvelle série de sanctions à des dizaines d’individus, d’entreprises et de navires liés au commerce énergétique de l’Iran, intensifiant le blocus d’une des principales sources de revenus de Téhéran.
Le département du Trésor américain a annoncé le 9 octobre avoir désigné plus de 50 cibles, principalement basées aux Émirats arabes unis, à Hong Kong et en Chine. Selon les autorités américaines, ces entités favorisaient l’expédition de pétrole brut iranien et la vente de gaz de pétrole liquéfié en dépit des sanctions.
« Ces acteurs ont permis collectivement l’exportation de milliards de dollars de produits pétroliers, offrant des revenus essentiels au régime iranien et à son soutien aux groupes terroristes menaçant les États-Unis », a indiqué le Trésor.
Parmi les parties sanctionnées figurent 32 pétroliers dits « shadow fleet » battant pavillon de plusieurs pays. Le Trésor accuse les exportateurs iraniens de recourir fréquemment à des transferts complexes et en plusieurs étapes – transitant d’un navire à l’autre dans le golfe Persique ou au large de Singapour et de la Malaisie – afin de masquer l’origine réelle du pétrole.
Le Trésor a également sanctionné Jincheng Petrochemical, une raffinerie de la province chinoise du Shandong, pour avoir importé des millions de barils de brut iranien depuis 2023. L’entreprise aurait ainsi reçu plus d’une douzaine de cargaisons, d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars, via des navires de la shadow fleet dont certains figuraient déjà sur la liste noire américaine.
Un opérateur de terminal à Rizhao, également situé dans le Shandong, a lui aussi été sanctionné pour avoir réceptionné plus d’une douzaine de cargaisons de la shadow fleet, transférant ainsi plusieurs millions de barils de brut iranien en Chine.
Les mesures annoncées le 9 octobre constituent la quatrième vague de sanctions depuis le début de l’année. Ces nouvelles désignations viennent s’ajouter aux centaines de personnes, sociétés et navires déjà sanctionnés pour leur implication dans les échanges énergétiques entre l’Iran et la Chine.
Selon ces mesures, tous les biens et droits détenus par les parties visées aux États-Unis – ou contrôlés par un citoyen ou une entreprise américaine – devront être gelés et signalés au département du Trésor chargé des sanctions.
D’après le Trésor, ces actions s’inscrivent dans la continuité d’une série d’ordres et de directives émanant du président Donald Trump, incluant notamment un mémorandum sur la sécurité nationale publié en février, réinstaurant officiellement la politique de « pression maximale » visant à empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire et à limiter sa capacité de financement des groupes terroristes internationaux.
La note présidentielle ordonne, entre autres, au Trésor et au département d’État de « réduire à zéro les exportations de pétrole iranien, notamment vers la République populaire de Chine ». Elle demande également au Trésor d’empêcher l’Iran d’utiliser le système financier irakien pour contourner les sanctions et de s’assurer que les États du Golfe ne servent pas de plaques tournantes pour le transit du pétrole iranien.
Les recettes pétrolières issues de la Chine constituent un appui vital pour Téhéran, qui resserre ses liens avec Pékin dans le cadre d’un bloc anti-occidental émergent.
Dans un rapport publié en août, l’Agence américaine d’information sur l’énergie a estimé que l’Iran a tiré 43 milliards de dollars de ses ventes pétrolières en 2024, soit 1 milliard de plus qu’en 2023. L’agence précise que l’année dernière, l’Iran a exporté 1,44 million de barils quotidiens vers la Chine, ce qui représente la quasi-totalité de ses exportations totales estimées à 1,48 million de barils par jour.
Des observateurs estiment que la poursuite des importations chinoises démontre que les acheteurs locaux considèrent les avantages du pétrole iranien à prix réduit comme supérieurs aux risques encourus face aux sanctions. Selon un rapport du Service de recherche du Congrès publié en mars, la plupart de ces acheteurs chinois sont de petites raffineries semi-indépendantes, dites « teapot », à l’image de Jincheng Petrochemical, qualifiées de « difficiles à identifier et hors d’atteinte du système financier américain », ce qui limite l’efficacité des sanctions de Washington.