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Sébastien Delogu

« Ramener le peuple au pouvoir » : Sébastien Delogu officialise sa candidature pour la mairie de Marseille

Le député insoumis Sébastien Delogu annonce son entrée dans la course à la mairie de Marseille. Fort de sa connaissance intime de la cité phocéenne, l’élu entend, selon ses mots, « ramener le peuple au pouvoir » dans la deuxième ville de France, théâtre d’une bataille politique où la gauche s’avance éclatée face à une droite rassemblée et à un Rassemblement national conquérant.

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Sébastien Delogu (LFI) lève le poing lors d’une rencontre avec les électeurs du Nouveau Front Populaire en juillet 2024.

Photo: MATTHIEU DELATY/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

« Je connais la moindre rue de Marseille par mon ancien travail de chauffeur de taxi et le fait d’avoir grandi dans cette ville, j’ai vu tout le clientélisme, la corruption », confie-t-il à l’AFP. « Les gens dans la rue me disent ‘dégagez ce système’. »

Une campagne en rupture dans une gauche morcelée

À l’instar de Lyon et Paris, La France insoumise fait ici le choix de l’indépendance. Sébastien Delogu, tout en se disant ouvert à une « union des gauches » au second tour, engrange le soutien de Sébastien Barles, adjoint au maire chargé de la transition énergétique, et de son mouvement écologiste-citoyen Vaï, ainsi que du parti REV (Révolution écologique pour le vivant), associé au député Aymeric Caron.

De son côté, l’actuel maire sortant Benoît Payan, divers gauche, n’a pas encore officialisé sa candidature. S’il se lance, il devrait pouvoir compter sur le rassemblement des socialistes, communistes et écologistes. L’union écologique et citoyenne du « Printemps marseillais », portée jadis par ce dernier, devait incarner la rupture avec « le système de droite ». Mais Sébastien Delogu dénonce une cogestion de la ville aux côtés de Martine Vassal, présidente divers droite de la métropole, et questionne l’efficacité de l’équipe sortante. « C’est une honte de voir une ville aussi sale et de voir un maire qui dit +c’est pas moi+. Certes, 80% des compétences de la ville de Marseille sont à la métropole, mais est-ce qu’aujourd’hui il s’est retroussé les manches pour se battre pour la propreté ? »

Entre ancrage nord et ambitions nouvelles

Solidement réélu dès le premier tour en 2024 dans les quartiers Nord, Sébastien Delogu devra désormais convaincre les quartiers plus aisés du Sud, misant sur une « union populaire » et un programme écologique soulignant le défi des transports dans une ville nantie de seulement deux lignes de métro.

Coutumier des éclats médiatiques – du drapeau palestinien brandi à l’Assemblée à l’appui apporté à un blocus lycéen controversé –, le député a vu son engagement jugé parfois outrancier : récemment condamné pour violences envers deux cadres de l’Éducation nationale (faits qu’il conteste), il a également été visé par une enquête sur des documents privés diffusés dans une affaire sociale. Les investigations, à ce jour, se poursuivent.

Inspiré par l’ascension de Zohran Mamdani outre-Atlantique – ce démocrate de l’aile gauche du parti ayant conquis la mairie de New York malgré des débuts très modestes –, Sébastien Delogu espère incarner un renouveau. « Il avait trois-quatre mesures phares qui lui ont permis de faire comprendre au peuple que c’était un maire qui allait réellement s’occuper des problèmes », analyse l’Insoumis.

L’annonce de sa candidature intervient sur fond d’émotion, alors que Marseille a été secouée par l’assassinat d’un deuxième frère d’Amine Kessaci, figure écologiste et militante contre le narcobanditisme. « C’est effroyable. Je travaille depuis le début de mon mandat, main dans la main, avec le collectif des familles de victimes pour alerter et agir. À présent, malheureusement, un cap est franchi », confie Sébastien Delogu.