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Protection de l’enfance : plus de 1.700 prédateurs sexuels déjà en poste démasqués en quelques mois

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Une manifestation sur la protection et les droits de l'enfant appelée par le collectif "Les 400000", sur l'Esplanade du Souvenir français à Paris, le 15 mai 2025.

Photo: LEO VIGNAL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Une plateforme numérique révolutionne la protection des mineurs en France. Depuis mercredi, ce système d’attestations d’honorabilité s’étend à l’ensemble du territoire français, imposant un contrôle systématique de tous les professionnels et bénévoles travaillant auprès des enfants.
Les chiffres révélés par Sarah El-Haïry, Haute-Commissaire à l’Enfance, sont édifiants : **près de 2.000 personnes déjà en poste ont été identifiées comme présentant un danger pour les enfants**. Ces individus, condamnés pour des infractions graves incluant la détention d’images pédocriminelles, exerçaient au quotidien au contact de mineurs vulnérables.
« Ce ne sont pas des personnes sanctionnées pour excès de vitesse, mais bien des prédateurs condamnés qui n’ont rien à faire auprès de nos enfants », insiste la Haute-Commissaire.
Comment fonctionne cette attestation salvatrice ?
Le principe est simple mais redoutablement efficace : chaque professionnel doit désormais obtenir une attestation prouvant l’absence de condamnation au casier judiciaire ou d’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijais).
Les secteurs concernés :
– Protection de l’Enfance : personnels des foyers et assistants familiaux
– Petite enfance : professionnels des crèches et assistants maternels
– Nouveauté : les personnes de plus de 13 ans vivant au domicile des assistants familiaux
Une expérimentation concluante
Testé depuis septembre 2024 dans six départements pilotes, puis étendu à 23 autres en mars, le dispositif affiche des résultats impressionnants :
– 342.000 attestations délivrées
– 65% concernent la petite enfance
– 1.733 refus, dont 80% dans la Protection de l’Enfance
– Près de 1% des professionnels de l’ASE écartés
L’Aide sociale à l’enfance : une cible privilégiée des prédateurs
Les établissements de l’Aide sociale à l’enfance concentrent la majorité des refus d’attestation. « Les foyers de l’ASE sont malheureusement une cible pour les personnes malveillantes », constate Pierre-Alain Sarthou, directeur de la Cnape qui fédère 180 associations du secteur.
Ce taux alarmant s’explique par la vulnérabilité particulière des enfants placés, proies faciles pour des individus mal intentionnés cherchant délibérément à s’approcher d’eux.
Un soulagement pour les gestionnaires d’établissements
Adrien Morfoisse, directeur de l’association Chanteclerc accueillant 1.200 jeunes en Mayenne, témoigne : « Avant, nous demandions systématiquement la vérification du casier judiciaire au département. Souvent sans réponse. Nous embauchions quand même par manque de personnel. »
Les avantages du nouveau système :
– Délivrance automatique en trois jours maximum
– Responsabilité transférée au candidat qui doit prouver son honorabilité
– Vérification simple pour l’employeur via la plateforme
– Accès à des informations que les employeurs ne pouvaient consulter auparavant
Un dispositif en cours d’extension
Le déploiement se poursuit avec l’examen d’un million de personnes déjà en poste. Mais l’ambition va plus loin avec un calendrier des extensions prévues  qui concerne en 2026 les candidats à l’adoption et prochainement les secteurs du handicap et des personnes âgées
« La protection des enfants commence par le contrôle des adultes qui les entourent »
Sarah El-Haïry rappelle une donnée cruciale : parmi les détenteurs d’images pédocriminelles, « la proportion de passage à l’acte est importante ». D’où l’importance de bloquer ces individus avant qu’ils ne puissent approcher des enfants.
Cette plateforme marque un tournant décisif : « La protection des enfants commence par le contrôle des adultes qui les entourent », conclut la Haute-Commissaire. Un principe de bon sens qui aurait dû être appliqué depuis longtemps.
Au service des plus vulnérables : des licenciements à la clé
Pour Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération des entreprises de crèches, ce dispositif représente « un outil pratique, rapide et fiable, qui effectue des recherches qu’aucun employeur ne pouvait réaliser seul ».
Reste désormais aux employeurs à assumer leur responsabilité : licencier pour motif personnel les 1.700 individus identifiés comme dangereux. Une décision qui ne souffre aucune hésitation quand il s’agit de protéger nos enfants.
Avec AFP