Pourquoi les grandes puissances ne participeront pas à la cérémonie du Nobel cette année

L'ICAN a remporté le prix Nobel de la paix pour sa campagne de dix ans visant à débarrasser le monde de la bombe atomique alors que des crises alimentées par le nucléaire tournaient autour de la Corée du Nord et de l'Iran, le 6 octobre 2017 à Genève.
Photo: FABRICE COFFRINI / AFP / Getty Images
Contrairement à l’usage, les ambassadeurs des puissances nucléaires, hormis la Russie, ne participeront pas à la cérémonie Nobel qui a couronné cette année les efforts contre ces armes de destruction massive, a indiqué jeudi l’Institut Nobel.
« Ils ont visiblement reçu l’instruction de marquer leurs réserves vis-à-vis de l’ICAN et du traité d’interdiction » des armes nucléaires, a déclaré à l’AFP le directeur de l’Institut Nobel, Olav Njølstad.
Le Nobel de la paix avait été attribué le 6 octobre à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), une coalition d’ONG qui a œuvré en faveur d’un traité historique d’interdiction de l’arme atomique, signé en juillet par 122 pays.
Sa portée reste essentiellement symbolique car les puissances nucléaires ont toutes refusé d’y adhérer.
Lors d’une rencontre à l’Institut la semaine dernière, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne l’ont informé de leur décision conjointe d’être représentés par leur numéro deux à l’ambassade.
« Généralement, les grandes puissances, au moins occidentales, envoient leur ambassadeur », a dit M. Njølstad. « Par principe, nous souhaitons que toutes les ambassades à Oslo envoient leur plus haut représentant mais nous devons nous résigner à ce que, parfois, pour des considérations politiques, différents pays s’abstiennent de participer ou choisissent de le faire à un niveau moindre ».
Soulignant que le traité d’interdiction de l’arme atomique survenait « à une période de danger accru en termes de prolifération nucléaire », l’ambassade des États-Unis a confirmé son niveau de participation.
« Ce traité ne rendra pas le monde plus pacifique, ne se traduira pas par l’élimination d’une seule arme nucléaire ni n’améliorera la sécurité d’un seul État », a-t-elle affirmé dans une déclaration à l’AFP.
Sans évoquer nommément la Corée du Nord, elle a souligné que « ce traité ignore les défis sécuritaires actuels qui rendent la dissuasion nucléaire nécessaire » et répété l’attachement des États-Unis au Traité de non-prolifération de 1968, outil juridique privilégié de Washington en la matière.
Les ambassadeurs de Chine, d’Inde, du Pakistan et d’Israël devraient aussi être absents pour différentes raisons, tandis que la Corée du Nord n’a pas d’ambassade à Oslo.
R.B avec AFP
Articles actuels de l’auteur
19 janvier 2018
La France a décidé que la jihadiste sera jugée en Syrie









