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Politique énergétique contradictoire : l’UE fustigée par Donald Trump pour ses importations de pétrole russe

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Le président Donald Trump dans la salle du Cabinet de la Maison-Blanche, le 26 août 2025.

Photo: Chip Somodevilla/Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Le président américain Donald Trump est intervenu jeudi 4 septembre lors d’une visioconférence organisée à l’initiative de Volodymyr Zelensky et réunissant une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement.
Il a reproché aux Européens une attitude « à deux visages » dans le conflit en Ukraine, les appelant à durcir la pression économique sur la Chine tout en dénonçant la poursuite des achats de pétrole russe.
Donald Trump a rappelé à l’UE ses engagements dans le cadre de l’accord sur les tarifs douaniers
La visioconférence, organisée depuis Paris à l’occasion d’une visite de Volodymyr Zelensky à l’Élysée, devait examiner des pistes pour mettre fin au conflit qui ravage l’Ukraine depuis 2022. Le président américain a mis l’accent sur ce qu’il a qualifié d’incohérence européenne : d’un côté une posture de confrontation à l’égard de Moscou, de l’autre des importations énergétiques qui, selon lui, contribuent au financement de l’effort de guerre russe.
Selon un communiqué ultérieur de la Maison-Blanche, M. Trump a insisté sur « l’obligation pour l’Europe de cesser d’acheter le pétrole russe qui finance la guerre ». Il a chiffré à « 1,1 milliard d’euros par an » (1,28 milliard de dollars) les recettes que la Russie tire de ces ventes d’hydrocarbures.
M. Trump a également exhorté les dirigeants européens à accroître la pression économique sur Pékin, la Chine soutenant également les efforts militaires de la Russie. Il a rappelé la promesse inscrite dans l’accord commercial conclu fin juillet, où l’Union européenne s’était engagée à acheter pour 750 milliards de dollars de produits énergétiques américains.
Les pays du BRICS s’unissent contre les États-Unis
L’intervention de M. Trump intervient dans un contexte d’incertitude autour d’un possible face‑à‑face direct entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. Mi‑août, le président américain avait rencontré successivement les deux chefs d’État aux États‑Unis ; chacun avait affiché une certaine ouverture en faveur d’un accord de paix, le président américain se proposant comme médiateur. Toutefois aucun sommet bilatéral concret n’a encore été fixé, et les combats, y compris des frappes de drones, se poursuivent, faisant fréquemment des victimes civiles.
Le locataire de la Maison‑Blanche a par ailleurs exprimé ses inquiétudes face au rapprochement politique et économique observé entre les grandes puissances du Sud, notamment la Russie, la Chine et l’Inde. Selon lui, le récent sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et la parade militaire organisée mercredi à Pékin pour le 80anniversaire de la capitulation du Japon ont accentué ces dynamiques.
Un ton conciliant pour l’Inde
Dans un message publié sur Truth Social, Donald Trump avait accusé Vladimir Poutine et les dirigeants chinois et nord-coréen, Xi Jinping et Kim Jong-un, de « conspirer » contre les États-Unis. Jeudi, le président américain a également déclaré avoir « perdu » la Russie et l’Inde au profit de la Chine. Concernant l’Inde, il a néanmoins précisé vendredi :
« Je serai toujours un ami de Narendra Modi. C’est un excellent Premier ministre. Il est formidable. Nous serons toujours amis, mais je n’aime pas ce qu’il fait en ce moment. »
Washington a récemment instauré des droits de douane de 50 % sur certains produits indiens, pointant la décision de New Delhi de maintenir des approvisionnements énergétiques en provenance de Russie.
M. Trump a menacé d’étendre les sanctions aux principaux partenaires commerciaux de la Russie si les efforts en faveur d’un règlement du conflit n’avançaient pas.
Les États-Unis restent optimistes quant à la fin de la guerre en Ukraine
Malgré l’absence de progrès concrets vers une rencontre directe entre MM. Poutine et Zelensky, il affiche un optimisme de principe quant à une issue du conflit : « Il y aura une fin », a‑t‑il déclaré à CBS News, reconnaissant toutefois que celle‑ci n’est pas « imminente ».
« Quelque chose va arriver, mais ils ne sont pas encore prêts. Mais quelque chose va arriver. Nous y parviendrons. »
De son côté, le commissaire européen à l’énergie, Dan Jørgensen, a réaffirmé vendredi l’objectif de la communauté de se passer des livraisons de pétrole russe à partir de 2028. Washington n’a, selon lui, pas demandé de précipiter cette échéance.
La France est le deuxième importateur européen de gaz liquéfié
Des oppositions persistent au sein de l’Union. La Hongrie et la Slovaquie, qui reçoivent quotidiennement entre 200 000 et 250 000 barils de pétrole russe via le pipeline Druzhba, s’opposent à ce calendrier, conditionnant leur accord à des garanties par des engagements contraignants sur l’approvisionnement énergétique.
Cependant, après la Hongrie, la France apparaît comme le deuxième importateur européen de gaz russe. D’après des chiffres publiés dans le journal Die Welt, Paris a importé pour 239 millions d’euros de gaz naturel liquéfié russe rien qu’en juillet — des achats aujourd’hui légaux faute de sanctions LNG — et, globalement, l’UE continue d’acheter environ 10 % des combustibles fossiles russes.
Reinhard Werner écrit pour Epoch Times sur l'économie, les dynamiques sociales et les questions géopolitiques. Il s'intéresse particulièrement aux relations internationales, aux migrations et aux conséquences économiques des décisions politiques.

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