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Évacuations de GazaouisParis reprend discrètement ses évacuations de Gazaouis vers la France
La France a discrètement repris ses opérations d’évacuation de Gazaouis vers son territoire national, après plusieurs mois de suspension consécutifs après la découverte de publications antisémites par une étudiante gazaouie arrivée en France via cette voie.

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Photo: ABDOLRAHMAN RASHAD/Middle East Images/AFP via Getty Images
Le Quai d’Orsay l’a confirmé en début de semaine : une vingtaine de Palestiniens, pour la plupart des étudiants boursiers, ont quitté la bande de Gaza dimanche dans des conditions de sécurité et de confidentialité maximales. Depuis avril 2025, près de 500 personnes auraient été ainsi accueillies en France dans le cadre de ce programme spécial, mené en collaboration avec les autorités israéliennes et sous la supervision d’une cellule de crise dédiée à Jérusalem, selon Le Figaro.
Cette reprise survient alors que la pression s’accentuait sur les autorités françaises, confrontées à la détérioration rapide de la situation humanitaire à Gaza.
« Ces opérations, qui mobilisent l’ensemble des services de l’État et reposent sur le soutien de notre réseau diplomatique, dépendent des autorisations locales à obtenir pour quitter l’enclave et transiter jusqu’en France », a précisé une source diplomatique proche du Quai d’Orsay, soulignant les conditions « d’une extraordinaire difficulté sur le terrain » et « le risque très élevé pour les évacués comme pour les équipes chargées des convois », selon i24news.
Processus d’évacuation sous haute surveillance
Le dispositif, rendu possible par une coordination entre le Quai d’Orsay, le ministère de l’Intérieur et le réseau diplomatique français, repose sur la validation de listes d’éligibles : ressortissants français, ayants droit, chercheurs, boursiers ou agents de l’Institut français local, ainsi que certaines « personnalités palestiniennes ayant un lien avec notre pays ».
Chaque évacuation nécessite l’obtention d’autorisations locales, un premier filtrage par les services de sécurité israéliens, l’instruction de visas par le consulat, et des vérifications administratives sur les fichiers de police en France.
La source diplomatique citée par i24news précise que « le nombre de Gazaouis initialement prévus pour cette opération a finalement été revu à la baisse au dernier moment, la France n’étant pas parvenue à réunir toutes les autorisations nécessaires à temps ».
Les évacués qui n’ont pas pu embarquer lors de ce convoi devraient bénéficier d’une prochaine opération, en fonction des développements locaux et des capacités logistiques françaises.
Les raisons du gel des évacuations
Le programme d’évacuation avait été brutalement gelé cet été, après la révélation de posts à caractère antisémite publiés sur les réseaux sociaux par une étudiante gazaouie récemment évacuée et titulaire d’une bourse « France Excellence » du gouvernement français.
La polémique avait éclaté à l’été 2025 après la révélation de plusieurs messages relayés sur les réseaux sociaux par une étudiante gazaouie, Nour Attaalah, récemment arrivée en France pour intégrer Sciences Po Lille. Ses publications, dont certaines appelaient à tuer les juifs ou glorifiaient Hitler, ont conduit à l’annulation de son inscription, puis à l’ouverture d’une enquête pour « apologie du terrorisme » et « apologie de crime contre l’humanité ».
Face à l’ampleur de cette controverse, le gouvernement a suspendu toutes les évacuations de Gazaouis vers la France en attendant un examen des procédures et la réévaluation des profils déjà accueillis.
D’après le Quai d’Orsay, « tous les profils qui sont entrés en France ont fait l’objet d’une nouvelle vérification » et le « processus est désormais conduit dans la plus grande vigilance afin que les personnes évacuées respectent scrupuleusement les valeurs et principes de la République ».
Modalités pratiques et dimension humanitaire
Le centre de crise du consulat de France à Jérusalem, placé en première ligne du dispositif, attribue la priorité aux cas les plus urgents, évalués au cas par cas en lien avec les associations humanitaires mobilisées.
Selon les éléments recueillis auprès de la diplomatie française, les opérations sont tributaires de la situation sécuritaire sur place et soumises à de nombreux aléas politiques. « Ces opérations […] dépendent des autorisations locales à obtenir pour sortir de l’enclave puis transiter jusqu’à la France », a indiqué une source officielle.
À ce jour, plus de 500 personnes auraient pu être ainsi exfiltrées, sous réserve de validation des contrôles de sécurité à chaque étape. Le dispositif, qui fonctionne dans la plus grande discrétion, devrait se poursuivre « au gré des possibilités de terrain et des accords entre les différentes parties », alors que la situation sur place reste hautement instable.
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