Bac+5 en finance : l’algorithme de France Travail lui propose un emploi de Père Noël à Reims

Selon le témoignage recueilli, la bénéficiaire a trouvé cette suggestion « absurde », mais précise qu’elle n’est « pas un cas isolé » selon les retours d’autres jeunes diplômés. La famille dénonce un manque d’écoute des conseillers, alors que la plateforme met en avant le recours aux suggestions automatiques du site pour générer ce type de proposition, rapporte l’Union.

France Travail confirme que l’offre de Père Noël n’émane pas d’une recommandation directe d’un conseiller, mais relève du fonctionnement de l’algorithme censé rapprocher les profils candidats des disponibilités d’emplois locaux. L’agence précise que dix-sept autres offres, jugées plus adaptées par le candidat, ont également été transmises.

Le système d’appariement utilisé par France Travail repose sur la base des informations renseignées lors de la création du profil utilisateur : niveau d’étude, compétences, localisation et aspirations. Dans le cas présent, l’offre jugée inadaptée est le fruit d’une automatisation, et non d’un choix humain délibéré, affirme l’agence. La direction locale recommande une personnalisation accrue du profil et une veille régulière pour filtrer les propositions, selon l’Info.re.

France Travail rappelle que les suggestions issues de son espace personnel ne doivent pas être prises au pied de la lettre et incite les candidats à signaler toute anomalie ou inadéquation via la plateforme pour améliorer le traitement algorithmique.

La communication institutionnelle précise également que « le respect du niveau de qualification et des projets des demandeurs d’emploi reste une priorité », bien que le volume d’offres à pourvoir et la pénurie dans certains secteurs mènent parfois à de tels écarts entre candidature et suggestions concrètes.

La mère de la candidate évoque un sentiment de déclassement et un sentiment de « gâchis » au vu des efforts entrepris durant le cursus universitaire de sa fille. « L’essentiel des offres portait sur des métiers administratifs ou éloignés de la finance », explique-t-elle, ajoutant que le cas a été relayé par plusieurs médias nationaux.

Pour la jeune diplômée, cette expérience illustre un manque d’adéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail : « Non, ça ne fait pas rire, surtout après avoir travaillé dur pendant cinq ans », rapporte-t-elle.

Un non-sens selon sa mère : «Je trouve ça énorme de proposer ce poste à une jeune femme de 23 ans, qui plus est d’1,60 mètre, qui a fait 5 années d’études, pas en animation, non… dans la banque. Je trouve qu’on marche sur la tête.»