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« On a donné le permis de tuer à cet homme » : un an après la mort du gendarme Éric Comyn, sa veuve dénonce l’impunité

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Un gendarme tient une photo d’Eric Comyn lors d'une cérémonie d'hommage, cinq jours après qu'il ait été mortellement renversé lors d'un contrôle routier par un conducteur ayant déjà été condamné à plusieurs reprises, à Nice, le 2 septembre 2024.

Photo: Crédit photo VALERY HACHE/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

La veuve d’Éric Comyn – gendarme de 54 ans mortellement percuté après un refus d’obtempérer lors d’un contrôle routier – s’était exprimée lors d’une cérémonie d’hommage à son mari, quelques jours après le drame. Elle a de nouveau pris la parole dans un entretien accordé au Point.
Cela fait un an jour pour jour qu’Éric Comyn a perdu la vie. Sa veuve, Harmonie Comyn, a confié à nos confrères sa peine, sa force de résilience, mais aussi sa colère à l’égard de la justice française et du multirécidiviste d’origine cap-verdienne ayant causé la mort de son époux à Mougins (Alpes-Maritimes), le 26 août 2024.
« Je voudrais que cela serve à quelque chose »
« Mon mari ne reviendra pas, ça c’est un fait. Je le vis avec beaucoup de tristesse et quand même avec beaucoup de résilience. Pour autant, je voudrais que cela serve à quelque chose », a d’abord lancé la veuve du gendarme, avant de poursuivre : « C’est mon combat aujourd’hui, c’est mon combat pour mon époux, c’est mon combat pour mes enfants. J’aspire à ce que mon mari ne soit pas mort pour rien. »

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Face aux contestations de l’homme mis en examen pour le meurtre de son mari, Harmonie Comyn a indiqué auprès de l’hebdomadaire que cet individu voulait « tuer du flic ». « Peut-être pas forcément tuer mais en tout cas le blesser, et il l’a tué. Donc, ma conviction, c’est celle-là, c’est qu’il voulait bouffer du flic », a-t-elle pointé.
« Aucune raison pour qu’il ne l’ait pas vu »
Elle a expliqué que les examens techniques effectués par trois experts sont d’une « qualité exceptionnelle ». « Ils montrent avec une modélisation en 3D qu’effectivement, avec l’étude du véhicule, qu’il n’y a pas eu de freinage », détaille-t-elle, avant de préciser que l’individu a foncé sur son mari délibérément.

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« Tous les témoignages concordent, tous les témoins qui étaient sur place, tout était clair, il y avait assez de lumière, il y avait des cônes de sécurité, mon mari avait le gilet, […] ils étaient sous un projecteur, il n’y a aucune raison, aucune raison, pour qu’il ne l’ait pas vu », a-t-elle affirmé, remettant en cause la parole du suspect et demandant que l’affaire soit requalifiée en homicide involontaire.
« Les victimes prennent réellement à perpétuité »
« Quand on parle de perpétuité, la perpétuité n’a que le nom. Nous on prend réellement à perpétuité, les victimes prennent réellement à perpétuité, mais lui, qu’est-ce qu’il va prendre ? Il va prendre 10 ans ! Et alors même pas. Si ça se trouve il va peut-être faire 5-6 ans, et il sera libéré », a-t-elle lâché, soulignant au passage que l’homme avait déjà commis des refus d’obtempérer et avait également agressé des agents des forces de l’ordre.

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« Je pense sincèrement, mais vraiment du fond du cœur, qu’on a donné le permis de tuer à cet homme. Je pense sincèrement que la justice a été le fossoyeur de mon époux, et de notre famille bien évidemment », a-t-elle encore signifié. Et de conclure : « Il faut arrêter de banaliser, il faut arrêter cette impunité. On n’a pas que des droits, on a aussi des devoirs. […] De par la justice j’attends qu’il soit réellement puni et qu’il fasse le maximum qu’il puisse faire. »
Le 28 août 2024, quelques jours après le décès de son mari, lors d’une cérémonie d’hommage, Harmonie Comyn avait déjà dénoncé la complaisance de la justice française, déclarant que la France avait tué son mari « par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance ». « 1981 n’aurait jamais dû exister », avait-elle encore lancé, en référence à l’abolition de la peine de mort. Des propos qui lui avaient valu de nombreux messages de soutien sur X, mais aussi certains très virulents. Pour l’heure, l’enquête sur la mort d’Éric Comyn est toujours en cours.