Olivier Faure exhorte Sébastien Lecornu à « renoncer au 49.3 »

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a exhorté mercredi le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, à renoncer à l’usage de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote de l’Assemblée. Selon lui, ce geste serait la preuve que « la méthode change » par rapport aux précédents gouvernements.

Invité de France Info, Olivier Faure a écarté toute participation du Parti socialiste à l’exécutif. « Il n’y a aucun scénario où le Parti socialiste participe à l’équipe gouvernementale », a-t-il déclaré. Tout en affirmant ne pas refuser le dialogue avec le nouveau chef du gouvernement, il a précisé qu’il ne donnerait pas « un chèque en blanc » sans connaître les orientations, notamment en matière budgétaire. « Je ne veux pas une plateforme commune qui nous amènerait à gouverner ensemble. Nous ne gouvernerons pas ensemble », a-t-il insisté.

Olivier Faure a prévenu qu’en cas de continuité avec les politiques menées depuis huit ans, il voterait la censure. « Si j’ai le sentiment que nous sommes baladés et si la réponse du gouvernement est la même que celle qui est formulée depuis huit ans, alors je censurerai et donc nous irons vraisemblablement vers une dissolution », a-t-il affirmé.

Le premier secrétaire a rappelé que c’était au Premier ministre « de dire ce qu’il prend dans ce que nous avons proposé ». Le Parti socialiste a présenté fin août à Blois un budget alternatif, incluant un retour sur la réforme des retraites et la création d’une « taxe Zucman » sur les plus hauts patrimoines.

« Je refuse toute forme de budget qui irait chercher à prélever des économies sur les malades, sur les chômeurs, sur les travailleurs, sur les jeunes, sur les retraités, comme c’était le cas précédemment », a-t-il insisté. Pour lui, la taxe sur les hauts patrimoines constitue l’une « des réponses possibles » que pourrait reprendre Sébastien Lecornu.

Olivier Faure avait réclamé la désignation d’un Premier ministre de gauche pour remplacer François Bayrou, renversé lundi lors d’un vote de confiance. La nomination de Sébastien Lecornu n’a pas surpris le dirigeant socialiste, mais elle suscite selon lui « de l’incompréhension ».

« Au fond, Sébastien Lecornu à Matignon, c’est Emmanuel Macron à Matignon, c’est les mêmes », a-t-il tranché, rappelant que les deux responsables ont « tout entrepris ensemble depuis huit ans ».