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Mater Dei, la première académie classique d’Irlande
Portée par un couple d’universitaires, la Mater Dei Academy entend réconcilier foi, culture et excellence académique. Dans une Irlande sécularisée, cette école indépendante s’inspire des modèles américains pour refonder une pédagogie classique centrée sur la personne et la transmission.

Pratique musicale à l'Académie Mater Dei.
Photo: Pádraig Cantillon-Murphy
« Mater Dei a été la première école classique indépendante fondée en Irlande », rappelle son fondateur, non sans un certain étonnement.

Padraig Cantillon-Murphy (en haut à dr. a fondé l’académie Mater Dei à Cork, en Irlande. (Pádraig Cantillon-Murphy)
Le désenchantement d’un enseignant
De retour en Irlande en 2010 après des années d’études et de travail à l’étranger, le couple inscrit ses deux aînés à l’école. Aujourd’hui parents de neuf enfants, âgés de deux à dix-sept ans, ils découvrent un paysage scolaire profondément transformé. Les établissements, à peine catholiques de nom, semblent avoir perdu tout lien avec les valeurs traditionnelles, la littérature et l’histoire nationale. « Le niveau académique n’était pas celui que nous attendions d’un système public, et les valeurs que nous souhaitions transmettre à nos enfants n’y figuraient tout simplement plus », explique-t-il.

Pause dans le hurling, un sport de plein air irlandais ancestral. (Pádraig Cantillon-Murphy)
Une alliance transatlantique
Pour leur part, Padraig et Grace se sont rencontrés lors des Journées mondiales de la jeunesse en 2005. Leur relation s’est approfondie quelques mois plus tard à Boston, où ils étudiaient tous deux au MIT. Leur premier fils est né deux semaines seulement avant la cérémonie de remise des diplômes de doctorat de Padraig. Un professeur réputé les invite alors chez lui, en compagnie d’un autre couple d’universitaires éminents. Grace écrira plus tard sur Instagram : « Ce qui m’a le plus marquée, c’est à quel point ces couples s’intéressaient davantage à leurs familles qu’à leurs réussites professionnelles. J’ai compris que nos accomplissements familiaux surpassent nos succès de carrière. »
Contrairement à son mari, Grace avait reçu une éducation classique. Elle s’en inspire lorsqu’elle commence à instruire leurs enfants à domicile, puis s’intéresse aux programmes américains d’enseignement classique, comme Memoria Press. Aujourd’hui, elle supervise les cursus d’éducation à domicile développés par Mater Dei, intégrant certains éléments issus de ces modèles américains.

Visite d’une galerie à Dublin. (Pádraig Cantillon-Murphy)
Un apprentissage centré sur la personne
Ancrés dans leur foi et leur culture, ces élèves incarnent l’espoir d’un renouveau. « Certains veulent devenir médecins ou avocats, d’autres artisans ou agriculteurs. Ce n’est pas une éducation pour l’élite », insiste-t-il. « Qu’ils deviennent docteurs, fermiers ou parents de famille nombreuse importe peu. L’essentiel est qu’ils soient formés pour la vie, et non simplement entraînés pour un métier. Trop d’écoles modernes préparent à l’emploi plutôt qu’à l’existence. »
Un pari sur l’avenir
Le succès de Mater Dei pousse aujourd’hui ses fondateurs à chercher un site plus vaste. « Nous avons identifié une belle propriété, mais il faudra lever près de deux millions d’euros pour la financer », reconnaît Padraig.

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