Logo Epoch Times

Recommandation

plus-iconPrix Nobel de la paix

María Corina Machado brave l’interdiction de voyager et arrive à Oslo quelques heures après la remise du Nobel de la paix

Sa fille, Ana Corina Sosa, a accepté le prix Nobel de la paix en son nom.

top-article-image

La lauréate du prix Nobel de la paix María Corina Machado salue des partisans depuis le balcon du Grand Hotel, à Oslo (Norvège), dans la nuit du 11 décembre 2025. Machado est arrivée à Oslo quelques heures après que le prix de la dirigeante de l’opposition vénézuélienne a été reçu en son nom par sa fille.

Photo: Odd Andersen/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 7 Min.

La dirigeante de l’opposition vénézuélienne, María Corina Machado, n’a pas assisté à la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix à Oslo, en Norvège, le 10 décembre, a indiqué le directeur de l’Institut Nobel norvégien, tout en confirmant qu’elle était arrivée à Oslo quelques heures après la cérémonie, alors que régnait l’incertitude sur sa localisation en raison de menaces de mort proférées par le régime Maduro.
Kristian Berg Harpviken, directeur de l’Institut Nobel, a déclaré le 10 décembre à la chaîne publique norvégienne NRK que Mme Machado « n’arrivera pas à temps pour assister » à la cérémonie du jour ni aux autres événements.
Il a ajouté qu’il ignorait si elle se rendrait en Norvège ultérieurement et qu’il n’avait aucun indice laissant penser qu’un événement imprévu serait survenu.
La fille de Mme Machado, Ana Corina Sosa, a accepté le prix en son nom.
Mme Sosa a également prononcé, au nom de sa mère, une allocution dans laquelle Mme Machado affirmait que le prix revêtait une profonde signification pour le Venezuela comme pour le reste du monde.
« Ce prix rappelle au monde que la démocratie est essentielle à la paix », a‑t‑elle relayé, la voix brisée par l’émotion. « Et plus que tout, ce que nous Vénézuéliens pouvons offrir au monde, c’est la leçon forgée au fil de ce long et difficile parcours : pour avoir une démocratie, il faut être prêts à se battre pour la liberté. »
Ancienne candidate de l’opposition à l’élection présidentielle, Mme Machado a été distinguée par le prix Nobel de la paix le 10 octobre « pour son travail inlassable en faveur des droits démocratiques du peuple vénézuélien », selon le Comité Nobel norvégien.
À l’approche de l’élection présidentielle vénézuélienne de 2024, le régime socialiste du président Nicolás Maduro aurait ciblé des opposants politiques, réels ou supposés.
Âgée de 58 ans, Mme Machado est frappée depuis 2014 par une interdiction de sortie du territoire imposée par le régime Maduro. Elle n’était plus apparue en public depuis janvier, par crainte pour sa sécurité, mais a bravé cette interdiction pour la cérémonie.
Le Comité Nobel l’a décrite dans un communiqué du 10 octobre comme « une militante courageuse et résolue de la paix » qui « maintient vivante la flamme de la démocratie au milieu d’une obscurité croissante ».
Mme Machado est réapparue en public pour la première fois en onze mois sur le balcon de l’emblématique Grand Hotel d’Oslo, vers 2h30 du matin jeudi, après avoir fui le Venezuela par bateau. Sa fuite vers l’île caribéenne de Curaçao, dans une zone où la marine américaine a récemment renforcé sa présence, aurait été retardée par de mauvaises conditions météorologiques.

Secret et défis sécuritaires

Mme Machado a été écartée de la course contre M. Maduro pour la présidentielle de 2024. Elle est entrée dans la clandestinité et n’avait plus été vue en public depuis janvier.
M. Harpviken a déclaré, le 10 décembre, qu’il avait « de bonnes raisons » de ne pas connaître la localisation de Mme Machado, rapporte NRK.
« J’ignore où elle se trouve actuellement, et il y a de bonnes raisons à cela. Nous avons affaire à un régime répressif prêt à utiliser absolument tous les moyens contre l’opposition », a‑t‑il expliqué.
Selon lui, ce sont des questions logistiques qui ont empêché Mme Machado de parvenir à Oslo dans les délais. Il a souligné qu’il s’était avéré encore plus complexe que prévu de la transporter en toute sécurité jusqu’en Norvège.
« Elle vit tout simplement sous la menace de mort du régime », a insisté M. Harpviken.
Il a également précisé que le danger « s’étend au‑delà des frontières du Venezuela, de la part du régime et de ses alliés à travers le monde ».
L’Institut a annulé, le 9 décembre, une conférence de presse prévue avec Mme Machado avant la cérémonie.

La fille de la responsable politique vénézuélienne María Corina Machado, Ana Corina Sosa Machado, reçoit le prix Nobel de la paix en son nom lors de la cérémonie à l’Hôtel de ville d’Oslo, en Norvège, le 10 décembre 2025. (Rune Hellestad/Getty Images)

La candidature de Trump

Le choix de Mme Machado a suscité un débat international, notamment après que le président américain Donald Trump a reçu un large soutien pour son bilan diplomatique.
De nombreux responsables de l’administration Trump, ainsi que plusieurs dirigeants étrangers, ont plaidé pour que le président américain obtienne le prix Nobel de la paix, au titre de ses efforts, durant son second mandat, pour contribuer à mettre fin à plusieurs conflits armés.
En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, en septembre, M. Trump a affirmé avoir mis fin à « sept guerres » depuis son retour à la Maison‑Blanche en janvier : entre le Cambodge et la Thaïlande, le Kosovo et la Serbie, la RD du Congo et le Rwanda, le Pakistan et l’Inde, Israël et l’Iran, l’Égypte et l’Éthiopie, et l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Certains alliés de M. Trump, dont le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, ont plaidé pour une reconnaissance de dernière minute après son rôle dans la conclusion d’un cessez‑le‑feu entre Israël et le Hamas.
M. Trump a indiqué à des journalistes, le 10 octobre, qu’il avait parlé avec Mme Machado au téléphone le jour où elle avait appris qu’elle recevrait le Nobel.
« La personne qui a effectivement obtenu le prix Nobel a appelé aujourd’hui, elle m’a appelé, et m’a dit : “Je l’accepte en votre honneur, car c’est vous qui le méritiez vraiment” », a‑t‑il rapporté depuis le Bureau ovale. « C’était un geste très élégant. »
La Fondation Nobel a indiqué que 338 candidats avaient été nommés cette année, dont 244 personnes et 94 organisations. Le prix est remis chaque année à Oslo.
Quatre présidents latino‑américains sont présents à Oslo pour témoigner leur soutien à Mme Machado : le président équatorien Daniel Noboa Azin, le président panaméen José Raúl Mulino, le président argentin Javier Milei et le président paraguayen Santiago Peña.
Reuters a contribué à cet article.
Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.

Articles actuels de l’auteur