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Quand le zoo devient un miroir de nos contradictions

Un zoo devrait nous rappeler que nous faisons partie de la Création. Au lieu de cela, il révèle souvent à quel point nous nous en sommes éloignés.

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Des visiteurs se promènent dans la foire rurale d’Otisville, dans l’État de New York, le 27 juillet 2024. Cara Ding/Epoch Times

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Durée de lecture: 10 Min.

Ma vie, aujourd’hui, est principalement paysanne. Elle n’a rien du calme ou du romantisme que l’on imagine lorsqu’on pense à la vie à la ferme. Elle est exigeante, physique, souvent épuisante. Les animaux n’attendent jamais que cela m’arrange. La météo ne se soucie pas de mes mauvaises nuits. Les canalisations gèlent, les animaux s’échappent, les clôtures cèdent et les tâches s’accumulent plus vite que je ne peux les accomplir. Il n’y a pas de week-end. Pas d’heure où la journée s’achève. Il n’y a que la responsabilité et les exigences du jour.

Il y a quelques années, je menais une vie très différente. Je passais l’essentiel de mon temps à l’intérieur de restaurants du Sud de la Californie, sur Sunset Boulevard, à Culver City ou à Pasadena. Désormais, mes journées sont rythmées par les tâches, les enfants, la terre et les animaux qui dépendent de nous. Ce basculement a transformé ma manière de voir le monde, et je l’ai ressenti très profondément lors d’une récente visite au zoo avec mes enfants.

Ce qui m’a surprise, ce ne sont pas les animaux. Ce sont les gens.

De stand en stand, j’entendais des parents expliquer des choses à leurs enfants avec une assurance totale… et une exactitude presque nulle. Un homme a dit à son fils que la plante devant eux n’était pas un arbre parce que son écorce était verte, et que « les vrais arbres ont de l’écorce brune ». Un autre enfant a demandé comment les girafes survivent à l’hiver au Texas, et son père lui a répondu qu’elles se mettent à pousser du poil. Elles en ont, certes, mais sans chauffage ni abri, elles ne survivraient jamais à une forte gelée. Pourtant le garçon a accepté la réponse, parce qu’elle sonnait comme une certitude.

En avançant dans le zoo, j’ai remarqué autre chose. Une femme derrière le comptoir de la boutique de souvenirs m’a reprise quand je lui ai dit « Merci, madame ». Elle m’a expliqué qu’elle s’identifie au pronom neutre anglais “they/them”. Au Texas, « sir » et « ma’am » sont simplement des formules de respect. Il n’existe pas de troisième option communément admise, et chacun tâtonne pour s’adapter à un langage qui change plus vite que le sens.

L’adolescent qui nous a vendu du pop-corn portait de l’eye-liner, du vernis à ongles, et avait les cheveux teints. Rien d’inhabituel désormais. Une proportion surprenante de moins de 30 ans semble incertaine à propos de ce qui fut longtemps l’une des vérités les plus simples de l’existence : être homme ou femme. Aujourd’hui, c’est devenu une question, non plus une réalité.

Pendant ce temps, mes enfants, fidèles à leur nature sauvage, ne comprenaient pas pourquoi tout cela avait quelque chose d’étrange. Ils ne comprenaient pas pourquoi ils devaient rester sur les allées désignées. Ils ne comprenaient pas pourquoi ils n’avaient pas le droit d’uriner contre un arbre.

« Mais l’azote, c’est bon pour les arbres », m’a dit mon fils.

« Je sais », lui ai-je répondu. « Mais nous sommes en ville, et ici les gens considèrent que c’est un crime. »

Il a ri, croyant que je plaisantais. Je ne plaisantais pas.

Ma fille voulait grimper sur les rochers à côté d’un pont, parce qu’elle savait qu’elle pouvait les franchir d’un saut. Je lui ai dit qu’elle devait rester sur le pont. Elle a demandé pourquoi, car dans son esprit, les règles ne correspondaient pas à la réalité. Je lui ai expliqué que cet endroit était conçu pour la sécurité et le contrôle, non pour apprendre à se déplacer sur un terrain réel. Elle a soupiré et a traversé le pont comme quelqu’un que l’on aurait rétrogradé.

Ma petite de deux ans s’était accroupie derrière une poubelle et se balançait d’un côté à l’autre avec le sérieux d’un prédateur. Je lui ai demandé ce qu’elle faisait. Elle m’a murmuré qu’elle chassait un gros écureuil. Je lui ai demandé pourquoi il était gros, et sans hésiter elle a répondu : « Pop-corn. »

Mes enfants plus âgés demandaient pourquoi la lionne était seule. Où était le mâle ? Pourquoi les animaux de troupeau n’étaient-ils pas gardés en troupeaux ? Leurs questions étaient ancrées dans la nature et la réalité, non dans l’inconfort ou l’idéologie. J’en ai ressenti une fierté soudaine. Au moins chez nous, le lien avec la Création n’a pas été coupé.

En observant ce zoo, une évidence s’est imposée : la confusion est partout. Confusion sur l’identité. Confusion sur la nature. Confusion sur la force, et même sur le simple bon sens.

Puis une autre réflexion est apparue. Nous ne sommes plus une culture qui admire la résilience ou la capacité. Nous ne sommes plus une culture de survie. Nous sommes une culture qui amortit les plus faibles.

Dans une vie paysanne, nous reflétons la nature. Nous vivons avec le monde naturel, non au-dessus ni au-delà de lui. Les plantes cherchent la lumière. Les animaux protègent leurs petits. Tout dans la nature tend vers la force. Rien ne prospère en devenant plus fragile.

Pourtant, nombre d’hommes aujourd’hui semblent se tourner vers la douceur. Vers la fragilité. Vers quelque chose qui ressemble davantage à la vulnérabilité qu’à la responsabilité. La force est traitée comme suspecte plutôt que nécessaire. Mais sans force, il n’y a pas de survie. Ni à la ferme. Ni dans une famille. Ni dans une civilisation.

Cette vérité est devenue encore plus claire quelques jours plus tôt, lorsque deux jeunes hommes d’une société de déménagement sont venus aider quelqu’un à quitter notre propriété. Ils étaient gentils, mais nerveux du début à la fin. Au bout de quelques minutes, l’un m’a chuchoté : « Est-ce que votre mari a des armes ? » Je lui ai répondu oui, mais que tant qu’il ne faisait rien qui donne envie à mon mari d’en utiliser une, tout irait bien. Ils n’ont pas ri.

Ils scrutaient le ciel comme des animaux de proie. « Il va bientôt faire nuit. Nous devrions partir », disaient-ils.

Ils m’ont demandé si les vaches au bout de la route étaient extrêmement vieilles. Ils les décrivaient comme grises, avec la peau lâche et le dos voûté, et en concluaient qu’elles étaient âgées et faibles. Je leur ai expliqué que c’étaient des Brahman, de jeunes femelles reproductrices conçues pour tolérer la chaleur. Ils ont quand même insisté sur le fait que je devais me tromper.

En voyant mes chèvres, ils ont demandé si quelqu’un pourrait les voler. Je leur ai répondu que personne ne parcourt la campagne en voiture pour voler des chèvres. L’un d’eux a dit : « Mais c’est beaucoup de viande. » Je lui ai dit que c’était une quantité convenable, puis je lui ai demandé s’il savait transformer une chèvre en viande. Il ne savait pas. Je lui ai donc dit que je n’étais pas inquiète.

L’un d’eux a fini par me demander ce que je faisais de mes journées. Il m’a demandé si je « me détendais juste ici ». Je lui ai expliqué qu’il y avait tellement de travail qu’il ne s’interrompait jamais. Ils sont repartis sans recueillir la signature requise et ont dû revenir, parce que la peur avait pris le pas sur le travail bien fait.

Toutes ces scènes m’ont révélé quelque chose que je ne peux plus ignorer. Nous élevons des gens qui connaissent mieux les écrans que la terre. Qui font confiance aux systèmes mais pas à eux-mêmes. Des gens déconnectés du monde même qui les fait vivre.

Sans Dieu, sans but, sans nature, sans vérité, l’homme perd son orientation.

Un zoo devrait nous rappeler que nous faisons partie de la Création. Au lieu de cela, il a révélé combien nous nous en sommes éloignés.

Nous appartenons à ce monde. Nous avons été créés intentionnellement. Et il est temps de réapprendre à vivre en conséquence.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.