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L’UE propose d’approfondir ses liens avec l’industrie de défense de l’Ukraine

Andrius Kubilius, commissaire européen à la Défense, a déclaré que si l’Ukraine a besoin de l’UE, l’UE a besoin des innovations de défense de Kyiv « encore davantage ».

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Le Parlement européen à Strasbourg, en France, le 12 mars 2025.

Photo: Frederick Florin/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Le 25 novembre, l’Union européenne (UE) a proposé une intégration plus profonde de son industrie de défense avec l’Ukraine, alors que les négociations se poursuivent au sujet du plan de Donald Trump pour mettre fin à la guerre entre Kyiv et Moscou.
L’industrie de défense de l’Ukraine « a besoin de nous », a dit Andrius Kubilius, commissaire européen à la Défense, au Parlement européen à Strasbourg, « mais nous avons besoin des innovations de défense de l’Ukraine encore davantage ».
Il a souligné que permettre à l’Ukraine d’accéder au programme européen d’investissement dans la défense (EDIP) « rend possible l’acquisition d’équipements de défense dans, avec et pour l’Ukraine ».
M. Kubilius a fait ces commentaires avant que les législateurs européens votent pour approuver un programme de 1,5 milliard d’euros, dont 300 millions d’euros sont destinés à l’Instrument de soutien à l’Ukraine.
La législation a été adoptée par 457 voix contre 148, avec 33 abstentions, et doit maintenant être transmise aux États membres pour une approbation formelle avant d’entrer en vigueur.
« Ce programme représente une avancée majeure pour la sécurité du continent européen et le développement de notre industrie de défense », a déclaré le député européen français François-Xavier Bellamy.
« Après des décennies de dépendances dangereuses qui menaçaient la souveraineté de nos démocraties et la protection de nos pays, le programme EDIP va inverser la dépendance aux importations qui prévalait en Europe. »
Les dépenses de défense dans l’UE devraient atteindre environ 381 milliards d’euros cette année, portant ces dépenses à 2,1 % du PIB pour la première fois depuis le début de la collecte des données, selon les données officielles de l’UE.
Les États membres sont encouragés à acheter une grande partie de leur équipement militaire au sein du bloc, en travaillant principalement avec des fournisseurs européens — dans certains cas avec l’aide de l’UE, afin de réduire les prix et d’accélérer les commandes.
Dans le cadre de la feuille de route de l’initiative Préserver la paix — Préparation à la défense 2030, les pays de l’UE devraient n’acheter de l’équipement à l’étranger que lorsque les coûts, les performances ou les retards d’approvisionnement rendent cela préférable.
Andrius Kubilius a expliqué que les entreprises de défense basées dans l’UE peuvent demander des allégements fiscaux et d’autres incitations financières pour financer les projets européens de défense d’intérêt commun « qu’aucun État membre ne peut jamais construire seul, mais qui protégeront l’ensemble de l’Europe ». Comme, par exemple, Eastern Flank Watch — l’Initiative de défense contre les drones — ou le Bouclier spatial.
La participation d’entreprises ukrainiennes à ces projets « nous permet d’injecter l’innovation militaire ukrainienne dans l’industrie européenne de défense », a-t-il ajouté.
Cette initiative intervient alors que les négociations se poursuivent au sujet du plan de paix proposé par Washington pour l’Ukraine, qui a émergé la semaine précédente.
Des parties du plan ont suscité la controverse, notamment la suggestion que l’Ukraine cède à la Russie la Crimée, la totalité des régions de Louhansk et de Donetsk, et que la ligne de démarcation dans les régions de Kherson et Zaporijjia soient gelées le long de la ligne de contact, ce qui signifierait leur reconnaissance de facto comme étant sous le contrôle de Moscou.
Le plan inclut également la disposition selon laquelle l’Ukraine inscrira dans sa constitution qu’elle n’adhérera pas à l’OTAN, tandis que l’OTAN inclura dans ses statuts une disposition disant que l’Ukraine ne sera pas admise à l’avenir. Le plan limiterait également la taille des Forces armées ukrainiennes à 600 000 personnes et permettrait à la Russie de réintégrer le G8.
Le 23 novembre, Washington et Kiev ont annoncé qu’ils avaient « actualisé et affiné » le cadre de paix pour mettre fin à la guerre lors de discussions à Genève, en Suisse, après des critiques affirmant que la proposition précédente était trop favorable au Kremlin. Cependant, ces modifications ne sont pas encore rendues publiques.
Les dirigeants européens se sont réunis pour discuter de l’Ukraine le 24 novembre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen déclarant après la réunion que « même si du travail reste à accomplir, il existe désormais une base solide pour avancer ».
Moscou, de son côté, a laissé entendre que tout plan de paix pour l’Ukraine doit refléter les accords conclus entre Vladimir Poutine et Donald Trump lors de leur sommet en Alaska.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que la Russie accueillait favorablement la version initiale du plan, selon le média d’État russe TASS.
« Nos évaluations restent valides dans le sens où les dispositions clés du plan (initial) de Trump reposent sur les accords conclus à Anchorage lors du sommet russo-américain en août de cette année. Et ces principes sont généralement reflétés dans le plan que nous avons accueilli favorablement. »
M. Lavrov a ajouté par la suite que Moscou avait reçu une copie du plan amendé « par des canaux officieux » et était prête à en discuter avec Washington « parce qu’il y a un certain nombre de questions qui ont besoin d’éclaircissement ».