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L’ONU refuse l’accès à la presse à Epoch Times alors que la campagne de pression du PCC s’intensifie sur le sol américain

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Le siège des Nations unies dans le quartier de Manhattan à New York, le 9 septembre 2025.

Photo: Spencer Platt/Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

NEW YORK — Les Nations unies ont de nouveau refusé d’accréditer plusieurs journalistes de deux médias américains, Epoch Times et son média partenaire NTD, perpétuant une pratique observée depuis près de vingt ans qui nourrit les inquiétudes concernant l’influence exercée en coulisses par la Chine.
Emel Akan, correspondante principale à la Maison-Blanche pour Epoch Times, s’est rendue à New York en compagnie du pool presse du département d’État afin de couvrir des activités auxquelles assistaient le président Donald Trump et le secrétaire d’État Marco Rubio lors de l’Assemblée générale de l’ONU du 22 septembre.
Mme Akan avait déposé sa demande d’accréditation auprès de l’ONU via le département d’État et reçu un courriel lui indiquant de venir retirer son badge à New York. À son arrivée, le 22 septembre, un fonctionnaire du département d’État lui a signifié que l’ONU avait rejeté sa demande, arguant que Epoch Times était reconnu comme une organisation non gouvernementale, et non comme un média.
« Epoch Times est le quatrième journal des États-Unis. Il est inacceptable que les Nations unies cèdent à la censure imposée par le Parti communiste chinois sur le sol américain », a réagi Jasper Fakkert, rédacteur en chef d’Epoch Times, dans un communiqué publié le 23 septembre.
« Nous appelons les Nations unies à délivrer à Epoch Times les accréditations nécessaires à l’exercice de sa mission d’information factuelle et impartiale. »
Deux membres du bureau washingtonien de NTD, la correspondante Maison-Blanche Mari Otsu et le vidéaste Chen Lei, n’ont jamais reçu de confirmation à la suite du dépôt de leur dossier. Un représentant de l’ONU a indiqué par téléphone à Mari Otsu qu’elle ne répondait pas aux critères, sans fournir d’autres explications.

Campagne de pression croissante aux États-Unis

Epoch Times a été fondé en 2000 aux États-Unis par des sino-américains, en réaction à la censure et aux violations des droits humains perpétrées en Chine. Ce média indépendant publie aujourd’hui dans 22 langues et 33 pays.
Les premiers membres de la rédaction basés en Chine furent arrêtés et torturés, plusieurs écopant de dix ans de prison. Depuis, le quotidien fait face à des tentatives répétées du régime chinois pour le faire taire : attaques contre les journalistes, sabotages de locaux d’impression à Hong Kong, cyberattaques récurrentes.

Des journaux Epoch Times imprimés dans une imprimerie du New Jersey, le 23 janvier 2024. (Samira Bouaou/Epoch Times)

En 2022, Xi Jinping, dirigeant du Parti communiste chinois (PCC), a personnellement donné l’ordre aux services de renseignements chinois de renforcer la répression d’Epoch Times et de NTD dans le cadre d’une campagne internationale de répression, ont révélé des lanceurs d’alerte en 2024.
En mars 2024, les autorités américaines ont incriminé une douzaine de pirates informatiques et responsables de l’application de la loi chinois pour avoir mené durant plusieurs années une vaste campagne de cyberattaques ayant notamment visé Epoch Times.
Plus récemment, des cyberacteurs chinois ont usurpé l’identité d’Epoch Times pour menacer des agences fédérales américaines.
Depuis des années, Pékin exerce des pressions sur l’ONU afin qu’elle entrave l’activité journalistique d’Epoch Times.
En 2019, l’ONU avait également refusé la demande d’accréditation d’Emel Akan pour couvrir des réunions de haut niveau, sans fournir d’explications. Malgré plusieurs relances par courriel, l’ONU n’a répondu qu’après deux semaines : un membre du département de la communication globale, anonyme et via une adresse générique, a simplement indiqué à Mme Akan que « le média pour lequel vous avez postulé ne remplit pas les conditions requises pour être reconnu comme média ». Aucun détail supplémentaire n’a été donné, et les demandes d’appel du refus sont restées sans suite, chaque demande étant examinée « au cas par cas ».
En 2003, après plusieurs jours sans réponse, un agent de presse de l’ONU à New York a indiqué à NTD que « des pressions venues de Chine » compliquaient la délivrance d’un badge presse pour les événements de la Commission des droits de l’homme à Genève. La même situation s’était reproduite en juin 2004, un agent de l’ONU reconnaissant alors avoir reçu des appels de responsables chinois au sujet de l’accréditation du diffuseur. Après un premier refus, l’accréditation avait finalement été accordée.

La salle de rédaction d’Epoch Times au siège new-yorkais du journal. (Epoch Times)

Malgré cela, l’ONU a limité ou rejeté de multiples tentatives du média pour accroître la présence de ses journalistes auprès de l’organisation. Les deux reporters accrédités ont vu leur champ d’action restreint, les responsables du bureau presse de l’ONU ayant limité leur accès à certains événements en se fondant sur les plaintes de la délégation chinoise.
L’influence de Pékin sur l’ONU se manifeste par d’autres aspects : ainsi, Taïwan reste exclu des événements onusiens, comme l’Assemblée générale et l’Organisation mondiale de la santé, bien que les États-Unis et d’autres nations le réclament régulièrement.
L’ONU refuse par ailleurs d’accréditer les journalistes taïwanais.
En avril 2024, le représentant Chris Smith (Républicain du New Jersey) a déclaré à Epoch Times que le régime chinois « agit en toute impunité tout en manipulant le système onusien ».
« Où que l’on regarde, la situation empire, et la Chine fait campagne tous azimuts aux Nations unies pour le dissimuler », a estimé Chris Smith.
L’ONU n’a pas répondu aux multiples sollicitations d’Epoch Times concernant l’influence du PCC dans cette décision de refus d’accréditation. Un porte-parole orientait alors Epoch Times vers le bureau d’accréditation des médias de l’organisation, lequel est resté silencieux jusqu’à la publication de l’article.
« Epoch Times a été confronté à une campagne incessante menée depuis des décennies par le PCC visant ses journalistes, ses annonceurs et ses imprimeries. Nous continuerons à défendre notre engagement en faveur de la liberté de la presse », conclut M. Fakkert.
Eva Fu est rédactrice pour Epoch Times à New York spécialisée dans les relations entre les États-Unis et la Chine, la liberté religieuse et les droits de l'homme.

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