LifeWise Academy s’efforce de « transmettre la Parole de Dieu à la prochaine génération »
Fondée par Joel Penton, ancien joueur de football américain de l'université d'État de l'Ohio, cette organisation à but non lucratif basée à Columbus sera présente dans 34 États d'ici la fin de l'année.
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Basée dans la banlieue de Columbus (Ohio), LifeWise Academy propose un enseignement du caractère fondé sur la Bible aux élèves des écoles publiques pendant les heures de cours, dans le cadre des lois sur l’instruction religieuse en « released time ».
HILLIARD (Ohio) — À l’heure du déjeuner, dans le comté de Clark (Ohio), un groupe d’enfants quitte l’école pour étudier la Bible, prier et chanter des cantiques.
Ils participent à la LifeWise Academy, une organisation à but non lucratif qui propose aux élèves des écoles publiques un enseignement du caractère inspiré par la foi pendant le temps scolaire, dans le cadre des lois dites de « released time » (temps libre), qui autorisent les élèves à être dispensés de cours ordinaires avec l’accord des parents.
Nikohl Hamilton est la directrice du programme du chapitre local. Son fils Ethan, 7 ans, fait partie des élèves. Lancé en mars 2024 comme un projet pilote avec 13 enfants, le programme est passé à 30 en fin d’année, puis à 75 au début de l’année scolaire en cours.
Même si certaines données indiquent une hausse de la fréquentation des églises depuis l’assassinat de l’activiste conservateur Charlie Kirk, la tendance générale est à la baisse depuis un certain temps, souligne Mme Hamilton.
Selon elle, les enfants ne sont plus exposés comme autrefois aux principes et aux valeurs bibliques, et LifeWise comble ce manque.
Elle cite un exemple qui illustre la manière dont le programme remplit sa mission de transmettre la Parole de Dieu à la prochaine génération.
« Un après‑midi, une enseignante recueillait des intentions de prière et a demandé à un enfant s’il souhaitait prier. Le garçon a répondu qu’il ne savait pas prier, alors l’enseignante a interrompu la séance pour apprendre aux enfants comment prier », raconte‑t‑elle.
LifeWise « sème des graines et inspire les enfants à chercher davantage », poursuit Mme Hamilton.
Joel Penton est le fondateur de LifeWise, basé dans la banlieue de Columbus (Ohio). Plus tôt cette année, il a reçu le Prix de l’innovation de la Heritage Foundation pour avoir « renforcé le choix des parents grâce au enseignement religieux pendant les heures de cours ».
Originaire de Van Wert, dans le nord‑ouest de l’Ohio, M. Penton a été joueur de ligne défensive à l’Université d’État de l’Ohio. Après ses études, il a parcouru le pays comme conférencier motivationnel. Ayant découvert un programme de released time religieux dans sa ville natale, et encouragé par ses organisateurs à en faire un concept national, il a lancé LifeWise.
Quand il a fondé LifeWise en 2019, son objectif initial était de desservir 25 écoles d’ici 2025. Ce cap a été dépassé en moins d’un an, dit‑il.
Joel Penton, fondateur de LifeWise Academy (Ohio). (Crédit Photo LifeWise Academy)
D’ici fin 2025, M. Penton prévoit que LifeWise sera présent dans 1 174 établissements de 34 États, touchant 100.000 élèves. Rien qu’en Ohio, l’organisation intervient dans 305 des 611 districts scolaires publics.
Ces dernières années, des conservateurs ont exprimé leurs inquiétudes au sujet de l’école publique, qu’il s’agisse des questions LGBT, de la présence de garçons dans les vestiaires et équipes féminins, de livres à caractère sexuel, ou encore de programmes faisant place à la théorie critique de la race, entre autres sujets.
Il fut un temps où la plupart des parents ne s’inquiétaient guère de ce que leurs enfants apprenaient à l’école publique ni de l’environnement, confie M. Penton à Epoch Times.
« Je ne crois pas que beaucoup de parents le pensent encore aujourd’hui », souligne‑il. « Ils veulent de la stabilité pour leurs enfants quand ils sont à l’école, loin de la maison. »
Le programme pédagogique de LifeWise a été élaboré en collaboration avec le Gospel Project, un parcours d’étude biblique produit par une entité de la Southern Baptist Convention.
L’organisation fonctionne selon un modèle de type franchise, « plug‑and‑play », qui permet à des groupes locaux d’ouvrir des antennes. Des volontaires de la communauté lèvent des fonds et trouvent une église pour accueillir les cours. LifeWise fournit le reste : contenus, enseignants rémunérés, vérifications d’antécédents, explique M. Penton.
Les bénévoles et personnels de l’organisation acheminent les élèves de l’école vers les lieux du programme, ou utilisent des sites proches et encadrent les trajets à pied.
Des détracteurs critiquent LifeWise et d’autres programmes de released time, affirmant qu’ils enfreignent la séparation de l’Église et de l’État.
En vertu du Premier Amendement, les écoles publiques ne peuvent promouvoir aucune religion, mais un arrêt de la Cour suprême de 1952 a ouvert la voie à des programmes comme LifeWise, à condition qu’ils se déroulent hors site scolaire, soient financés par des fonds privés et autorisés par les parents.
L’organisation a produit un documentaire récemment sorti, « Hors de l’enceinte scolaire : résoudre la question de la séparation de l’Église et de l’État », qui retrace le retrait de la Bible des écoles et les efforts pour réintroduire un tel enseignement auprès des élèves. Le film a été présenté en octobre.
« Lorsque la Bible a été retirée de nos écoles, quelque chose d’essentiel a été perdu — pas seulement sur le plan spirituel, mais aussi culturel et académique », explique M. Penton. « Ce n’est pas un hasard si, quand nous avons chassé Dieu, le chaos est entré. Eh bien, nous avons trouvé un moyen de le faire revenir, et ce mouvement rassemble déjà des dizaines de milliers de familles », poursuit‑il.
Un sondage LifeWise réalisé avec RMG Research entre les 25 et 26 février indique que 78 % des répondants soutiennent l’enseignement du caractère et de la morale aux élèves des écoles publiques, et que 67 % approuvent que cet enseignement soit fondé sur la Bible, pourvu qu’il soit mené dans le respect de la loi.
Selon M. Penton, cette enquête « devrait être un signal d’alarme pour les législateurs du pays : ils doivent soutenir les programmes de released time religieux que la Cour suprême des États‑Unis a déjà jugés constitutionnels, que les Américains souhaitent et dont il a été prouvé qu’ils améliorent le comportement et les performances des élèves. »
Les écoles publiques sont confrontées à une crise du comportement et de la discipline, ajoute M. Penton : enseignants et chefs d’établissement ont besoin d’une solution éprouvée. Il cite la partie du sondage selon laquelle 59 % des répondants estiment que le comportement et la discipline se sont détériorés ces dernières années.
La National Education Association a publié une étude montrant que de nombreux enseignants citent le comportement des élèves comme préoccupation majeure, après l’escalade d’incivilités, parfois violentes, durant l’année 2022‑2023.
Un sondage du Pew Research Center, évoqué par le syndicat, a révélé que 68 % des professeurs interrogés disent avoir été pris à partie ou menacés par un élève.
La société d’études Thomas P. Miller & Associates a collecté et analysé en 2023 des données provenant de 6478 écoles en Ohio, Indiana et Iowa afin d’évaluer l’efficacité des programmes LifeWise dans la région.
L’enquête a constaté que les établissements dotés d’un programme LifeWise signalaient des progrès en matière de « conduite des élèves, engagement académique et moral scolaire ».
Selon LifeWise, l’assiduité s’est améliorée de 7 % et la participation des élèves a augmenté de 10 %.
L’étude a également relevé que les écoles disposant de LifeWise depuis deux ou trois ans observaient des améliorations disciplinaires, avec une baisse des exclusions temporaires.
Dans certains États et districts dépourvus de politique de released time, LifeWise a sollicité l’aval des conseils scolaires. La plupart ont voté l’autorisation du programme, indique M. Penton.
Certains districts ont toutefois refusé, invoquant le risque de perturbations de la journée scolaire.
D’après LifeWise, 39 États disposent de lois encadrant la pratique du released time pour l’instruction religieuse. Douze États exigent des conseils scolaires qu’ils adoptent de telles politiques pour l’enseignement religieux hors site, et 11 États ont des textes en attente.
En 2024, le gouverneur républicain de l’Indiana, Eric Holcomb, a promulgué une loi imposant aux écoles publiques d’accommoder des programmes comme LifeWise. La même année, l’Assemblée générale de l’Ohio a adopté une loi similaire.
Un certain nombre de districts d’Ohio avaient approuvé une politique interdisant aux organisations telles que LifeWise de distribuer aux élèves des documents, encas, vêtements, confiseries, objets promotionnels ou autres. Le parlement de l’État a réagi en insérant dans le budget biennal une disposition empêchant les districts d’interdire la diffusion de supports des programmes LifeWise.
M. Penton confie à Epoch Times que les critiques reposent souvent sur des « idées fausses » à propos de LifeWise, ce qui suscite parfois de l’opposition.
Par exemple, explique‑t‑il, « il est naturel que des enfants partagent avec leurs camarades ce qu’ils ont appris sur la Bible et sur Dieu. »
« L’amour de Dieu, et sa Parole, changent des vies. Partager cela devrait être accueilli favorablement », dit‑il.
Il voit en LifeWise « une grande manifestation » de la séparation de l’Église et de l’État, puisque le modèle prévoit la participation des élèves en dehors de l’enceinte scolaire.
« Je parcours le pays et j’échange avec de nombreux parents et enseignants du public. Leurs retours me confortent : notre programme est inestimable pour les élèves et les communautés que nous servons », poursuit M. Penton.
« Quand les élèves reçoivent une instruction religieuse, ils connaissent une croissance spirituelle et une meilleure santé mentale. Leur comportement et leur participation en classe s’améliorent, et enseignants comme parents disposent d’un soutien décisif pour aider les enfants à devenir une influence plus positive auprès de leurs pairs », ajoute‑t‑il. « Nos cours bibliques garantissent aux élèves non seulement l’acquisition de connaissances, mais aussi l’inspiration d’une sagesse qui façonnera leur caractère. »
Casey Coffey est surintendant du district de New Lexington, dans le sud‑est de l’Ohio. New Lexington est un bourg de 4435 habitants.
« LifeWise a, sans aucun doute, eu un impact très positif sur l’assiduité et le comportement de nos élèves. Cela leur donne davantage de confiance et leur transmet des valeurs bibliques comme la compassion et la bonté », déclare M. Coffey à Epoch Times.
Si la population de New Lexington est modeste, l’engagement bénévole est considérable : 50 parents épaulent sept enseignants de LifeWise. « Ces enfants côtoient des modèles positifs au sein de la communauté, en complément de l’enseignement dispensé à l’école. Ils grandissent spirituellement en découvrant l’Évangile et en le comprenant mieux », poursuit‑il. « Nous avons vu des enfants témoigner auprès de leurs parents de ce qu’ils vivaient à LifeWise, et ces derniers ont décidé de renouer avec leur foi en famille. »
Mme Hamilton abonde dans son sens.
Elle confie à Epoch Times avoir grandi dans une « confusion spirituelle », ayant des proches à la fois Chrétiens scientistes et juifs.
« Ma mère, ma sœur et moi étions des “Christers”, c’est‑à‑dire que nous allions à l’église à Noël et à Pâques. Nous choisissions la plus grande église possible, nous asseyions tout au fond, et partions le plus tôt possible. Nous n’étions pas des chrétiennes pratiquantes », explique Mme Hamilton.
Nikohl Hamilton, directrice du programme du chapitre “Northeastern Schools” de LifeWise Academy. Son fils Ethan, 7 ans, est élève de l’académie. (Crédit Photo Nikohl Hamilton)
Après son mariage avec Bryon et la naissance de leurs enfants, dit‑elle, sa foi s’est affermie lors d’une « période difficile » et est devenue centrale dans la vie familiale.
Leur fils aîné, aujourd’hui âgé de 17 ans, a été invité il y a environ cinq ans par un ami à un groupe de jeunes d’une église, raconte‑t‑elle.
« Nous avons vu l’influence que cela a eue sur notre fils, ce qui nous a amenés à fréquenter l’église et à développer une relation personnelle avec le Seigneur », souligne Mme Hamilton.
« Nous avons vu, en tant que parents, comment la force d’influence d’un enfant peut toucher une famille entière et la conduire au Christ », ajoute‑t‑elle. « Ce fut une rédemption pour toute notre famille. Participer à LifeWise a du sens, parce que cela change des vies et touche des familles au‑delà des seuls élèves. »
Paul Robson est membre du conseil du chapitre LifeWise de Mechanicsburg, un village du centre de l’Ohio. Ses trois enfants y sont inscrits.
« Certains enfants sont tellement inspirés par ce qu’ils apprennent qu’ils demandent à leurs parents ou grands‑parents de les emmener à l’église, et cela fortifie la foi au sein de la famille. Cela favorise aussi la communion avec d’autres enfants. C’est un moment qu’ils attendent avec impatience », explique M. Robson, dont les enfants sont scolarisés à domicile.
« Nous sommes attentifs à ce que nous transmettons à nos enfants. Et nous pensons que la Bible devrait faire partie de l’instruction fondamentale, à côté des mathématiques, des sciences, de l’anglais et de l’histoire », ajoute‑t‑il.
Le bus rouge de LifeWise transporte les élèves du chapitre local depuis l’école jusqu’à une église voisine. (Crédit Photo Nikohl Hamilton)
LifeWise emploie désormais plus de 1700 personnes et s’appuie sur 10.000 bénévoles.
En septembre, l’organisation a emménagé dans un siège de 2230 mètre carré en banlieue de Columbus.
« Le plus grand obstacle auquel nous sommes confrontés, c’est que trop peu de gens savent, à l’échelle nationale, que le released time est possible et que LifeWise est possible. Nous voulons utiliser ce siège pour amplifier ce message », explique M. Penton.
« Dans chaque communauté, nous avons un directeur, un conseil, des enseignants et des bénévoles. Nous réunissons les ressources au siège, mais cette croissance et ces réussites n’auraient pas lieu sans nos communautés locales », ajoute‑t‑il.
M. Penton nourrit de fortes ambitions pour maintenir l’essor, mu par ce qu’il considère comme un appel de Dieu.
« Il y a 13.000 districts scolaires dans le pays, 90.000 établissements publics, 50 millions d’élèves des écoles publiques », énumère‑t‑il. « Nous pensons qu’il est de notre responsabilité de rendre l’enseignement biblique accessible à tous. C’est notre objectif. »
Jeff Louderback assure la couverture médiatique de la maison blanche pour Epoch Times.