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L’Europe semble suivre l’Amérique dans sa politique envers la Chine

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(De g. à dr.) Le président du Conseil européen Antonio Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le chancelier allemand Friedrich Merz et la présidente de l'Union européenne Ursula von der Leyen lors du sommet du Groupe des sept (G7) à Kananaskis, au Canada, le 16 juin 2025.

Photo: Suzanne Plunkett/Pool/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

L’Europe a pris des mesures pour ralentir les importations de dispositifs médicaux fabriqués en Chine. Contrairement à l’administration américaine, l’Union européenne (UE) n’a pas eu recours à des tarifs douaniers pour atteindre cet objectif. Elle s’est contentée d’interdire les produits chinois dans certains secteurs du marché. Toutefois, à l’instar de l’approche américaine, l’objectif est de faire pression sur Pékin pour qu’il modifie ses pratiques commerciales déloyales.
Cette dernière initiative fait suite aux recommandations de l’Instrument européen relatif aux marchés publics internationaux (IMPI) de l’UE. Jusqu’à nouvel ordre, l’Union européenne exclura les produits fabriqués en Chine des achats publics de dispositifs médicaux dépassant 5 millions d’euros. La part des intrants chinois est limitée à 50 % du total dans les offres retenues, avec quelques exceptions limitées lorsqu’il n’existe pas d’autres fournisseurs. Étant donné qu’une grande partie des dépenses médicales et hospitalières en Europe est nationalisée, ces nouvelles règles excluent de fait les sociétés chinoises de la plupart du marché européen des dispositifs médicaux.
Les autorités de l’UE ont expliqué ces nouvelles mesures comme une réponse à l’exclusion de longue date par la Chine des dispositifs médicaux fabriqués en Europe de ses marchés publics. Ces autorités européennes soulignent que l’ouverture du marché de l’Europe a permis aux exportations chinoises de dispositifs médicaux vers l’UE de doubler entre 2015 et 2023, tandis que Pékin, de son côté, a eu recours aux pratiques « d’exclusion » pour refuser environ 87 % des marchés publics chinois de dispositifs médicaux aux produits fabriqués dans l’UE.
Le commissaire européen au commerce, Maroš Šefčovič, a clairement indiqué que ces nouvelles mesures n’étaient pas punitives. Elles visent plutôt à amener la Chine à modifier ses pratiques protectionnistes de longue date qu’il a qualifiées de discriminatoires. « Nous sommes déterminés à dialoguer avec la Chine pour résoudre cette question », a-t-il déclaré.
M. Šefčovič a également remarqué que si Pékin répondait aux préoccupations de l’IMPI, l’UE suspendrait ou retirerait les nouvelles mesures. Bien que son style et son ton soient très différents de ceux de Donald Trump, le fond de son message est bien similaire.
La réponse initiale de Pékin laisse peu d’espoir d’une résolution rapide. Guo Jiakun, parlant au nom du ministère chinois des Affaires étrangères, a complètement passé sous silence l’exclusion de longue date par Pékin de tous les fabricants étrangers de dispositifs médicaux. Il a tout de suite accusé l’UE de dériver vers le protectionnisme et de recourir à des outils économiques et commerciaux unilatéraux. Plutôt que de céder à l’Europe ou même de négocier, la Chine, a-t-il déclaré, « défendra fermement les droits et intérêts légitimes des sociétés chinoises ».
Les nouvelles mesures prises par l’UE, qui s’ajoutent à sa décision relativement récente d’imposer des droits de douane élevés sur les voitures électriques fabriquées en Chine, envoient le même message à Pékin que celui envoyé par l’administration Trump. L’Occident a autrefois toléré le protectionnisme et les pratiques commerciales déloyales et agressives de la Chine dans l’espoir que, grâce au développement de l’économie de marché, ce pays adhérerait de plus en plus à l’esprit d’entreprise et aux valeurs universelles, qu’il achèverait la transformation de son système totalitaire et deviendrait un État libre et démocratique.
Les investissements massifs occidentaux et l’accès à la technologie moderne ont permis à la Chine de se transformer en une superpuissance industrielle et militaire. Toutefois, au lieu de montrer des signes de démocratisation, le pays a préservé son régime totalitaire qui, au fil du temps, a commencé à devenir de plus en plus dictatorial. L’État-parti a profité de la liberté et de la tolérance des systèmes démocratiques des pays occidentaux pour s’y infiltrer, envahir beaucoup de marchés avec des produits massivement subsidiés et voler ce qu’il pouvait dans les domaines économique, technologique, scientifique, politique et culturel.
Les pays occidentaux ne peuvent plus se permettre une attitude aussi ouverte et conciliante qu’auparavant. Ils ne sont certainement plus disposés à le faire. Le régime chinois doit prendre conscience que ces anciens arrangements ont peu de chances de revenir de sitôt, voire jamais. Il serait bon que Pékin agisse en conséquence.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Milton Ezrati, auteur, est collaborateur de la rédaction de The National Interest, une filiale du Centre d'études sur le capital humain de l'université de Buffalo (SUNY), et économiste en chef de Vested, une société de communication basée à New York. Avant de rejoindre Vested, il a été chef de la stratégie de marché et économiste pour Lord, Abbett & Co. Il écrit également fréquemment pour le City Journal et blogue régulièrement pour Forbes.

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