Les Halles : des scènes d’émeutes en plein cœur de Paris après l’annulation du concert de rap gratuit

Des jeunes spectateurs assistent à un concert dans le cadre d'un événement de rap français de quatre jours appelé Centrale Place, organisé par La Place, sous La Canopée de Châtelet-Les Halles, à Paris, le 11 octobre 2025.
Photo: MARTIN LELIEVRE/AFP via Getty Images
Des scènes d’émeutes ont éclaté ce week-end en plein cœur de Paris, au Forum des Halles, à la suite de l’annulation d’un concert gratuit du groupe de rap L2B.
Le rassemblement, conçu comme le final de l’événement rap francophone « Centrale Place », devait réunir plusieurs centaines de jeunes mais a rapidement dégénéré en violents affrontements entre des participants et les forces de l’ordre, contraignant la préfecture de police à intervenir en urgence et à évacuer la foule.
L’annulation de la deuxième partie du concert – décidée par les autorités en raison d’une affluence excédant largement la jauge prévue – a provoqué une vague de violences envers les forces de police.
Un concert qui dérape sous la Canopée
Samedi 11 octobre, la troisième édition du festival « Centrale Place » battait son plein sous la Canopée des Halles. Ce rendez-vous, appuyé par la mairie de Paris, mêlait des concerts en intérieur et en extérieur, et devait se conclure par la prestation gratuite du groupe L2B, figure montante de la scène rap francilienne.
Dès l’ouverture des portes, la foule s’est massée près du centre commercial, bien au-delà des 800 places autorisées par arrêté préfectoral. Selon la préfecture, ce sont près de 2.000 personnes – parfois jusqu’à 4.000 selon certains témoins – qui se pressaient pour assister au concert, selon Le Figaro.
Face à l’ampleur du rassemblement, le dispositif de sécurité a été renforcé. Vers 19h, constatant des mouvements de foule et des tensions, la préfecture a pris la décision d’annuler la suite de l’événement. La dispersion ordonnée s’est alors retournée contre les forces de l’ordre : rapidement, des groupes ont affronté les policiers, lancés des projectiles et tenté de forcer les barrières, créant des scènes de panique.
Une séquence de chaos virale sur les réseaux
Les vidéos diffusées en direct sur les réseaux sociaux témoignent de la brutalité des affrontements. On y voit un policier en civil violemment lynché au sol, avant que ses collègues n’interviennent pour lui porter secours, tandis que la foule, chauffée à blanc par l’annulation, s’en prend massivement aux forces de l’ordre. Accompagnés de renforts, les policiers déploient gaz lacrymogènes et charges pour tenter de rétablir la sécurité et disperser les spectateurs.
Le quartier des Halles, habitué aux grandes affluences, n’en est pas à sa première flambée de violences. Cet été déjà, la fête de la Musique et plusieurs opérations commerciales avaient donné lieu à des incidents similaires : distribution de nourriture gratuite virant à l’émeute, échauffourées et malaises.
Un constat relayé par la préfecture, qui avait mis en place une captation vidéo spécifique le soir du concert, en s’appuyant sur le précédent du rassemblement géant autour du rappeur Tiakola à La Courneuve en juillet dernier, selon le JDD.
Un défi sécuritaire pour les grands rassemblements dans la capitale
Plusieurs éléments expliquent le dérapage de la soirée. D’abord, l’attrait pour la gratuité et la notoriété croissante du groupe L2B ont généré un engouement démultiplié : « Le fait que ce soit gratuit, et surtout à Châtelet, a attiré énormément de monde », témoigne un spectateur cité par RTL, reconnaissant que l’endroit ne se prêtait pas à accueillir une telle foule.rtl
Ensuite, la gestion des flux et la communication autour de l’événement semblent avoir été sous-dimensionnées. Si la préfecture avait anticipé d’éventuels troubles en prenant des arrêtés sécuritaires, l’affluence a rapidement dépassé les estimations, aggravée par la configuration « en cuvette » du Forum des Halles, peu propice à une dispersion rapide et calme. Enfin, la frustration accumulée par certains groupes venus parfois de loin pour assister au concert annulé a cristallisé les tensions.
Selon le bilan officiel, quatre policiers ont été blessés et huit personnes interpellées – les faits étant en majeure partie liés à des actes d’agression contre les forces de l’ordre. Les autorités font état de « multiples jets de projectiles, bousculades et bagarres », sans dégât majeur recensé sur les infrastructures privées, mais avec des questions croissantes sur le maintien de l’ordre lors des concerts urbains gratuits face aux problèmes croissants de sécurité et d’émeutes.
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