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Les dirigeants européens se réunissent pour discuter du plan de paix en Ukraine

Les responsables européens se retrouvent en présentiel et en visioconférence en marge du sommet Union européenne–Union africaine à Luanda, en Angola.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) et le président du Conseil européen Antonio Costa (à droite) s'adressent à la presse à leur arrivée au sommet européen réunissant les 27 chefs d'État ou de gouvernement pour débattre de l’Ukraine, de la défense européenne, des derniers développements au Moyen-Orient, de la compétitivité, du logement et de la migration, à Bruxelles le 23 octobre 2025.

Photo: JOHN THYS/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Les dirigeants de l’Union européenne se réunissent le 24 novembre pour examiner la proposition américaine de paix en Ukraine, dévoilée la semaine dernière.
La réunion se tient en marge du sommet UE–Union africaine à Luanda, en Angola, certains chefs d’État participant à distance.
Le président du Conseil européen, António Costa, a déclaré le 24 novembre sur X avoir échangé avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky en amont de cette rencontre « pour recueillir son analyse de la situation ».
« Une position européenne unie et coordonnée est essentielle pour garantir le succès des négociations de paix – pour l’Ukraine comme pour l’Europe », a-t-il souligné.
Zelensky, intervenant par visioconférence depuis un sommet parallèle avec les alliés de l’Ukraine en Suède, a affirmé que son pays continuerait « à œuvrer avec ses partenaires, en particulier les États‑Unis, afin de rechercher des compromis qui nous renforceront sans jamais nous affaiblir ». Il a ajouté que Moscou devra payer pour la guerre et qu’une décision sur la confiscation des avoirs russes gelés serait déterminante.
« Nous sommes à un moment critique : nous travaillons avec les États‑Unis, les partenaires européens et de nombreux autres pour définir les étapes susceptibles de mettre un terme à la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine, et d’établir une sécurité réelle », a-t-il assuré.

Allers-retours diplomatiques et nouvelle version du plan

Ce sommet fait suite à un week‑end de tractations transatlantiques intensives, après que le plan de Donald Trump pour régler le conflit a été rendu public le 20 novembre.
Le 23 novembre, Washington et Kiev ont annoncé avoir « actualisé et affiné » le cadre des négociations au terme de discussions à Genève. Cette démarche faisait suite à des critiques jugeant la version initiale trop conciliante envers le Kremlin.
D’après un communiqué conjoint de la Maison-Blanche, la nouvelle version de l’accord offrirait des garanties de sécurité renforcées pour protéger l’Ukraine contre de futures agressions russes.
« Les deux parties… ont réaffirmé que tout accord futur devra pleinement respecter la souveraineté ukrainienne et instaurer une paix durable et juste », précise la déclaration commune.
Selon la Maison-Blanche, l’Ukraine a jugé que cette mouture « répond à ses intérêts nationaux ».

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio (à dr.) et le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak (à g.), lors d’une conférence de presse à l’issue de leurs entretiens fermés sur le plan de paix américain, à la mission des États‑Unis à Genève, le 23 novembre 2025. (Fabrice Coffrini/AFP via Getty Images)

Les deux pays ont parlé de « réunion hautement productive », un constat partagé par Marco Rubio, en charge de la négociation côté américain. « À mon sens, il s’agit sans doute de l’entretien le plus constructif et significatif mené à ce jour dans tout ce processus », a‑t‑il confié aux journalistes le 23 novembre.

Réactions et perspectives européennes

Le 24 novembre, plusieurs gouvernements européens ont salué les avancées obtenues à Genève.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a estimé que ces conversations représentaient « un succès décisif pour les Européens », soulignant sur Deutschlandfunk que « toutes les questions concernant l’Europe, y compris celles portant sur l’OTAN, ont été retirées du projet : c’est la réussite obtenue hier ».
« Dès le départ, nous avons martelé qu’aucun accord ne devait être conclu par-dessus la tête des Européens et des Ukrainiens », a-t-il insisté.
Le président finlandais Alexander Stubb a également salué les progrès suisses, tout en précisant que des points majeurs restaient en suspens. « Je salue les avancées d’hier entre les États‑Unis et l’Ukraine à Genève », a‑t‑il écrit sur X. « Les négociations marquent une étape, mais d’importants sujets sont encore à régler. Toute décision relevant de l’UE ou de l’OTAN sera discutée et tranchée séparément par leurs membres respectifs. »

Portrait du ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto lors d’une session ministérielle, premier jour du World Nuclear Exhibition WNE 2025, Paris Nord Villepinte, 4 novembre 2025. (BASTIEN OHIER/Hans Lucas/AFP via Getty Images)

Le chef de la diplomatie hongroise, Peter Szijjarto, affiche quant à lui son soutien à l’initiative de Trump. « Le plan de paix en 28 points représente une formidable chance de mettre fin à la guerre en Ukraine. Pourtant, certains dirigeants d’Europe occidentale cherchent à le bloquer », a‑t‑il affirmé sur X. « Pour nous, chaque responsable politique européen a le devoir de soutenir ce plan pleinement et sans condition : c’est le choix rationnel et humain. »
La Russie indique pour sa part n’avoir reçu aucune information officielle sur les conclusions des discussions genevoises. « Nous n’avons encore rien reçu. Bien entendu, nous suivons de près les dépêches en provenance de Genève, mais nous n’avons pour l’instant rien d’officiel », a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l’agence d’État TASS.
« Nous n’avons pas vu de projet d’accord ; nous avons simplement pris connaissance des commentaires publiés à Genève. Certaines modifications ont été apportées au texte que nous avions vu précédemment. »
Il a ajouté qu’aucune discussion n’était prévue cette semaine avec les États‑Unis sur le sujet.
Jacob Burg, Joseph Lord ont contribué à la rédaction de cet article.
Avec Reuters