Les députés ont voté un impôt qui devrait taxer l’assurance-vie, le placement préféré des Français
Un amendement adopté vendredi 31 octobre à l'Assemblée nationale pourrait soumettre les contrats d'assurance-vie en fonds euros à un nouvel impôt sur la fortune. Cette décision suscite une vive inquiétude chez les acteurs économiques et politiques qui y voient une menace pour l'épargne des Français.

Photo: viriya/Shutterstock
Une réforme qui élargit considérablement l’assiette taxable
Un rôle économique majeur
La décision parlementaire a provoqué l’indignation d’Adrien Couret, directeur général d’Aéma Groupe (Macif et Aésio). Sur BFM Business lundi, il a fustigé les « apprentis sorciers » de l’Assemblée. « Ce qualificatif d »improductif’ pour l’assurance-vie en euros (…) m’a énormément choqué », a-t-il affirmé, rappelant que ce produit représente « deux tiers du PIB français ».
Le dirigeant mutualiste a souligné le rôle économique majeur de l’assurance-vie qui finance « les entreprises et la dette de l’État » et, par extension, « des hôpitaux, des écoles, des infrastructures », selon ses propos rapportés par BFMTV. Il a dénoncé « ce manque de culture flagrant, délibéré ou non » observé à l’Assemblée nationale.
Le député LR Philippe Juvin a abondé également en ce sens en rappelant que « l’assurance vie, c’est d’abord le placement favori des Français » et qu’il s’agit d’« un des outils qui permet à la France de s’endetter puisque les contrats d’assurance vie gagent la dette française », selon Capital
Un signal politique jugé désastreux
Adrien Couret craint que cette réforme n’entraîne des retraits massifs. « Des centaines de millions, voire des milliards d’euros » pourraient quitter ce placement si sa fiscalité avantageuse était remise en cause.
Pour Philippe Juvin, cette mesure « recrée un impôt sur la fortune » et envoie « un très mauvais signal ». Il regrette par ailleurs que les débats se focalisent sur la fiscalité plutôt que sur la maîtrise des dépenses.
Le directeur d’Aéma a également insisté sur la dimension psychologique de cette mesure. « Au moment où (les Français) doutent de l’avenir, ils ont besoin d’un contrat d’assurance, d’épargne qui leur permet de se projeter dans l’avenir », a-t-il souligné sur BFMTV, expliquant que « l’assurance-vie fait le bon équilibre entre rendement et sécurité. »
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