Les décès dus au choléra augmenteront de 46% en 2025, selon l’OMS

Un membre du personnel médical zimbabwéen administre un vaccin contre le choléra à un jeune garçon lors d'une campagne de vaccination le 5 octobre 2018, à la suite d'une épidémie mortelle de cette maladie dans la capitale du pays, Harare.
Photo: JEKESAI NJIKIZANA/AFP via Getty Images
Les cas de choléra dans le monde ont diminué cette année par rapport à 2024, mais le nombre de décès a augmenté de 46 %, principalement en raison des conflits et de la pauvreté, ce qui représente un défi majeur pour la santé publique dans plusieurs régions, a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 29 août.
« Entre le 1er janvier et le 17 août 2025, un total de 409.222 cas de choléra/diarrhée aqueuse aiguë (DAA) et 4738 décès ont été signalés dans le monde, dans 31 pays, six d’entre eux affichant des taux de létalité supérieurs à 1 %, ce qui témoigne de graves lacunes dans la prise en charge des cas et d’un accès retardé aux soins », a déclaré l’OMS dans une mise à jour.
Le nombre de décès imputables au choléra a été le plus élevé en Afrique, qui a enregistré à elle seule 3763 décès et un taux de mortalité élevé de 2,2 %.
Selon la Mayo Clinic, le choléra se caractérise par une diarrhée sévère et une déshydratation. Il est causé par la bactérie Vibrio cholerae qui libère une toxine dans l’intestin grêle, ce qui provoque une perte d’eau importante, entraînant une déshydratation et potentiellement la mort.
Elle se transmet par l’eau et les aliments contaminés. Bien que facile à traiter, elle peut être mortelle si elle n’est pas maîtrisée. Grâce à l’avènement des réseaux d’assainissement modernes, la maladie a été quasiment éradiquée dans les pays développés, mais elle persiste en Afrique, en Asie du Sud et du Sud-Est et en Amérique latine, où les populations sont touchées par la pauvreté, la guerre ou les catastrophes naturelles.
« En 2025, la Région de la Méditerranée orientale a enregistré le plus grand nombre de cas de choléra/AWD (230.991 cas, six pays), suivie de la Région africaine (172.750 cas, 23 pays), de la Région de l’Asie du Sud-Est (2985 cas de choléra/AWD, cinq pays) et de la Région des Amériques (2496 cas, un pays) », a indiqué l’OMS dans la mise à jour.
Résurgence en Afrique au milieu des conflits et des guerres
« La charge de morbidité reste élevée, en particulier dans les pays suivants qui connaissent actuellement des épidémies aiguës : le Tchad, [la République démocratique du Congo], la République du Congo, le Soudan du Sud et le Soudan », a déclaré l’OMS.
« Ces pays continuent de signaler des taux de transmission et de létalité élevés et sont confrontés à des défis importants en matière de contrôle des épidémies et d’accès aux soins. »
Le Tchad, un pays enclavé du centre-nord de l’Afrique, et la République du Congo, située en Afrique centrale, n’avaient pas signalé de nombre important de cas depuis des années.
Le Tchad a signalé un total de 776 cas de choléra, dont 53 décès, entre le 13 juillet et le 19 août, a indiqué l’OMS, soulignant un taux de létalité élevé de 6,8 %. Selon la Banque mondiale, le Tchad est marqué par une instabilité et une pauvreté généralisées, 44,8 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté national.
En République du Congo, le taux était encore plus élevé, le pays ayant enregistré un taux de létalité de 7,7 %. Entre le 23 juin et le 17 août, on a recensé 457 cas suspects de choléra et 35 décès. La tranche d’âge la plus touchée est celle des 15 à 24 ans, représentant 19 % de tous les cas signalés, selon l’OMS.

Des militantes pour la santé communautaire issus de certains des groupes religieux les plus importants brandissent des banderoles de sensibilisation au choléra lors du lancement d’une campagne de vaccination dans les zones touchées, à la polyclinique Kuwadzana de Harare, le 29 janvier 2024. (JEKESAI NJIKIZANA/AFP via Getty Images)
Depuis le début de l’année, 46.800 cas de choléra et 1362 décès, soit un taux de mortalité de 2,9 %, ont été recensés en RDC. La région est en guerre. Selon le Council on Foreign Relations (CFR), la RDC est riche en ressources naturelles et le conflit a des répercussions mondiales, car les entreprises chinoises se disputent et contrôlent la plupart des mines de cobalt, d’uranium et de cuivre du pays.
« La Chine est impliquée dans le conflit interne du Congo ainsi que dans son économie », selon le rapport du CFR. Depuis début 2024, près de 358.000 personnes ont été déplacées au Congo, selon le CFR.
Quant au Soudan du Sud et au Soudan, les deux pays ont enregistré ensemble 120.593 cas de choléra et 2288 décès depuis le début de l’année.
Selon le CFR, le Soudan du Sud connaît une instabilité persistante marquée par des violences sporadiques, tandis que le Soudan est en proie à une guerre civile.
Depuis le début de la dernière guerre au Soudan il y a deux ans, « plus de quatorze millions de personnes ont été déplacées, donnant lieu à la pire crise de déplacement au monde », selon le CFR.
L’OMS a déclaré que les épidémies de choléra continuent de s’intensifier dans plusieurs pays, sept des 31 pays signalant désormais des taux de mortalité supérieurs à 1 %, au 17 août.

Naveen Athrappully est un journaliste qui couvre l'actualité économique et internationale
Articles actuels de l’auteur









