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plus-iconEnfants migrants aux États-Unis

Le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis et ses partenaires lancent une initiative pour protéger 450.000 enfants confiés à des parrains non vérifiés

L’administration Trump a localisé à ce jour plus de 24.400 de ces enfants à travers le pays.

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Un enfant migrant attend d’être pris en charge par des agents de la Border Patrol à Otay Mesa, Californie, le 29 février 2024.

Photo: John Fredricks/Epoch Times

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Durée de lecture: 6 Min.

Le Service de l’immigration et des douanes (ICE : Immigration and Customs Enforcement) a lancé une initiative visant à protéger 450.000 mineurs non accompagnés (UAC : Unaccompanied children) ayant été introduits illégalement aux États-Unis, puis confiés à des parrains non vérifiés durant le mandat Biden, selon un communiqué du Département de la Sécurité intérieure (DHS) daté du 14 novembre.
L’ICE met en œuvre l’Initiative de vérification de la sécurité des mineurs non accompagnés (UAC Safety Verification Initiative) en partenariat avec la police locale et les forces de l’ordre des États sous le programme 287(g), a précisé le DHS. Ce programme permet aux forces de l’ordre locales et régionales de faire appliquer certains volets du droit fédéral en matière d’immigration.
L’objectif principal de l’initiative est d’effectuer des contrôles de bien-être sur près de 500.000 enfants afin de s’assurer qu’ils vivent dans des conditions sûres et ne sont pas exposés à l’exploitation, selon le DHS.
Le département a mis en cause les politiques frontalières permissives de l’administration Biden, les accusant d’avoir « favorisé » les trafiquants d’êtres humains et de mineurs, et affirmant que l’administration Trump entend briser ces réseaux d’exploitation.
Entre le 21 janvier et le 31 octobre de cette année, on a dénombré 106.134 interventions aux frontières du sud-ouest, contre une moyenne mensuelle de 155.485 interventions sous la présidence de Joe Biden, selon un communiqué du DHS publié le 5 novembre.

Déploiement progressif de l’initiative et arrestations

L’initiative UAC Safety Verification a débuté le 10 novembre en Floride et sera prochainement étendue à d’autres États, précise le département.
Parmi les nombreux parrains déjà arrêtés par l’ICE pour faits criminels, on retrouve : un Hondurien installé en Floride condamné au niveau local pour agression, un Guatémaltèque en Géorgie reconnu coupable de violences domestiques, et un Salvadorien dans le Michigan condamné pour trafic de stupéfiants.
La secrétaire du DHS, Kristi Noem, « dirige les efforts visant à sauver et protéger les 450.000 mineurs non accompagnés perdus ou confiés à des parrains non vérifiés sous l’administration Biden. De nombreux enfants ayant franchi la frontière seuls ont été placés chez des parrains qui étaient eux-mêmes passeurs ou trafiquants sexuels », indique Tricia McLaughlin, secrétaire adjointe du DHS.
Mme McLaughlin affirme que l’administration Trump a déjà retrouvé plus de 24.400 de ces enfants à travers le pays.
« Nous avons relancé nos efforts pour secourir les enfants victimes de traite sexuelle ou de travail, en collaborant étroitement avec nos partenaires locaux pour les localiser », explique-t-elle.

Chiffres alarmants et responsabilité administrative

Un rapport publié en août 2024 par l’Office de l’Inspecteur général du DHS signale que 323.000 enfants migrants demeurent introuvables sur le territoire.
Au mois de mai 2024, ce chiffre incluait plus de 32.000 enfants assignés à comparaître devant les tribunaux et n’ayant pas répondu à cette injonction. Par ailleurs, la sécurité de 291.000 enfants supplémentaires n’a pas pu être confirmée, selon le même rapport.

Contestations juridiques et conditions de détention

L’administration Trump fait face à des défis judiciaires concernant les mineurs isolés.
En octobre, les associations American Immigration Council et National Immigrant Justice Center ont déposé une procédure d’urgence afin de faire appliquer un arrêt de 2021 qui interdit à l’ICE de transférer des mineurs migrants non accompagnés dans des centres de détention pour adultes à leur majorité, selon un communiqué daté du 4 octobre.
D’après ces associations, lorsque des enfants non accompagnés arrivent sur le territoire, ils sont tout d’abord pris en charge par les refuges du Bureau de réinstallation des réfugiés (ORR : Office of Refugee Resettlement), puis remis à des membres familiaux ou à des parrains validés – et non à des centres de détention de l’ICE. Ces dispositifs tiennent compte du fait que l’enfant nécessite protection et soutien, plutôt que sanction.
« Incarcérer ces jeunes gens dans des prisons de l’ICE surpeuplées, dangereuses et éloignées de leurs proches ne renforce pas la sécurité de nos communautés ; cela ne fait qu’aggraver la vulnérabilité de ces mineurs », insiste Michelle Lapointe, directrice juridique de l’American Immigration Council. La requête d’urgence a été acceptée par le tribunal.
Selon l’ICE, sa branche Opérations d’exécution et d’expulsion (ERO : Enforcement and Removal Operations) gère la détention administrative dans le cadre de l’immigration civile. L’ICE précise ne pas détenir de mineurs non accompagnés, sauf circonstances exceptionnelles.
La prise en charge et la garde de ces enfants relèvent de l’ORR, un organisme dépendant du Département de la Santé et des Services sociaux (Department of Health and Human Services), précise ICE.
Conformément à la Loi sur la reconduction de la protection des victimes de la traite des êtres humains (TVPRA : Trafficking Victims Protection Reauthorization Act) de 2008, les équipes de l’ERO collaborent de manière inter-administrative afin d’assurer le transfert rapide et sécurisé des mineurs migrants non accompagnés, du DHS vers la tutelle de l’ORR.