Les conseils de Benjamin Franklin aux étudiants d’aujourd’hui

Comme Benjamin Franklin, les étudiants modernes peuvent prendre en charge leur éducation en combinant études formelles et exploration indépendante.
Photo: Crédit photo skynesher/Getty Images
Sans surprise, plusieurs Pères fondateurs des États-Unis ont défendu l’idée d’une nation instruite. Thomas Jefferson, par exemple, est à l’origine de la création de l’Université de Virginie. Abigail Adams était en faveur de l’éducation des femmes et écrivait à son mari John, en pleine guerre d’Indépendance : « Si nous voulons avoir des Héros, des Hommes d’État et des Philosophes, nous devons avoir des femmes instruites. » Quant à George Washington, il comptait parmi ceux qui ont fait appel à la fondation d’une université nationale , destinée à former les jeunes hommes aux « sciences du gouvernement ».
Une autodidaxie précoce et exemplaire
Et ses conseils, encore aujourd’hui, conservent toute leur pertinence pour les étudiants.
« L’apprentissage dépend de l’élève »
Dès la première phrase de ce texte, il constatait : « Depuis longtemps, on regrette comme une infortune pour la jeunesse de cette province de ne point disposer d’une ACADÉMIE où elle pourrait acquérir les accomplissements d’une véritable éducation. »
La prose qui suit l’introduction de M. Franklin se distingue par sa clarté et sa concision, au point de rester parfaitement accessible aux lecteurs contemporains. Parmi les références citées dans ses Proposals, on retrouve les écrits de John Milton et de John Locke, mais aussi ceux d’auteurs aujourd’hui moins connus, alors réputés pour leurs réflexions sur l’éducation.
Grâce à cette autodidaxie infatigable, Benjamin Franklin est devenu un scientifique et un inventeur reconnu, l’auteur d’une autobiographie considérée comme l’une des plus remarquables de la littérature américaine, mais aussi un homme d’État et une figure publique respectée aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. Le philosophe Emmanuel Kant l’avait d’ailleurs surnommé « le Prométhée des temps modernes ».
La leçon pour les étudiants d’aujourd’hui est claire : l’adage « Instruis-toi toi-même » demeure plus que jamais valable. Que vous soyez inscrit dans un lycée public, scolarisé à domicile, élève d’un établissement privé, étudiant d’un collège ou d’une université de renom, si vous suivez l’exemple de Benjamin Franklin et poursuivez intentionnellement votre instruction, vous recevrez bel et bien une éducation. Et, comme lui, vous pourrez choisir de rester un apprenant tout au long de votre vie.
Bouger et bien se nourrir
Benjamin Franklin mettait ses conseils en pratique. À son époque, il était un nageur accompli : dès l’âge de 11 ans, il a inventé une paire de palmes — sa première tentative dans le domaine de l’invention — et, à l’âge adulte, il a enseigné la natation.
« En effet, la tendance naturelle de la lecture de la bonne Histoire doit être de fixer dans l’esprit des jeunes de profondes impressions sur la beauté et l’utilité de toutes sortes de vertus, de l’esprit civique et de la force morale », écrivait-il.
Un conseil précieux pour les jeunes générations : suivre des cours d’histoire et plonger dans le passé permet de s’enrichir à la fois en tant que citoyen et en tant qu’observateur de la nature humaine.
Le monde est votre salle de classe
Benjamin Franklin lui-même était un adepte de l’apprentissage par la pratique. Dans son adolescence, après avoir découvert The Spectator, un magazine britannique réputé pour la qualité de ses textes, il a transformé les essais qu’il y lisait en une sorte de laboratoire d’écriture. Il disséquait paragraphes et phrases pour en comprendre le charme, puis s’efforçait de reproduire le même effet dans ses propres textes. Il appliquait cette méthode empirique à son travail d’imprimeur, à ses inventions, ainsi qu’à l’étude de l’électricité et des courants océaniques.
Apprendre par la pratique
Dans le dernier paragraphe de ses Proposals, Benjamin Franklin résumait l’objectif ultime de l’éducation : « L’idée de ce qui constitue le véritable mérite devrait être présentée aux jeunes, expliquée et gravée dans leur esprit, comme consistant en une inclination jointe à la capacité de servir l’humanité, sa patrie, ses amis et sa famille ; capacité qui, avec la bénédiction de Dieu, peut être acquise ou fortement accrue par le véritable apprentissage, et qui devrait en effet être le grand but de tout apprentissage. »
C’est là un point essentiel des leçons de M. Franklin pour les étudiants d’aujourd’hui : si l’on ne sait pas où l’on va, on n’ira nulle part. En revanche, si l’on a une idée claire de l’objectif et de la finalité de son apprentissage, il y a de fortes chances que l’on excelle dans ses études.
Benjamin Franklin est souvent cité pour cet adage : « Si un homme vide sa bourse dans sa tête, nul ne pourra le lui prendre. L’investissement dans le savoir rapporte toujours les meilleurs intérêts. »
Se former, c’est accumuler des dividendes pour toute la vie.

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