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Les conseils de Benjamin Franklin aux étudiants d’aujourd’hui

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Comme Benjamin Franklin, les étudiants modernes peuvent prendre en charge leur éducation en combinant études formelles et exploration indépendante.

Photo: Crédit photo skynesher/Getty Images

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Durée de lecture: 11 Min.

La rentrée bat son plein. Parents et enseignants prodiguent aux élèves de tout âge les conseils habituels : soigner leurs notes, rester assidus dans leurs devoirs. Dans les écoles primaires et au lycée, la première journée a souvent été consacrée à la distribution des manuels scolaires, parfois accompagnée d’un programme détaillé du semestre. Sur certains campus, les présidents d’université ont prononcé leur discours inaugural, rappelant que l’éducation est un privilège et exhortant chacun à tirer le meilleur parti de son passage à l’université.
Rien de véritablement nouveau, si ce n’est les circonstances particulières. Depuis toujours, parents et professeurs insistent sur l’importance de l’instruction et sur l’influence décisive qu’elle peut exercer sur une vie.

Sans surprise, plusieurs Pères fondateurs des États-Unis ont défendu l’idée d’une nation instruite. Thomas Jefferson, par exemple, est à l’origine de la création de l’Université de Virginie. Abigail Adams était en faveur de l’éducation des femmes et écrivait à son mari John, en pleine guerre d’Indépendance : « Si nous voulons avoir des Héros, des Hommes d’État et des Philosophes, nous devons avoir des femmes instruites. » Quant à George Washington, il comptait parmi ceux qui ont fait appel à la fondation d’une université nationale , destinée à former les jeunes hommes aux « sciences du gouvernement ».

Une autodidaxie précoce et exemplaire

Benjamin Franklin (1706-1790) avait reçu peu d’instruction formelle : une année seulement sur les bancs de l’école, une autre auprès d’un précepteur, avant de quitter définitivement les études pour travailler dès l’âge de dix ans. Pourtant, parmi tous les premiers patriotes américains, il était sans doute le plus fervent défenseur des livres, du savoir et de l’importance capitale de l’éducation, notamment dans une république.

Et ses conseils, encore aujourd’hui, conservent toute leur pertinence pour les étudiants.

« L’apprentissage dépend de l’élève »

En 1749, Benjamin Franklin a rédigé et publié une brochure intitulée Proposals Relating to the Education of Youth in Pensilvania (Propositions relatives à l’éducation des jeunes en Pennsylvanie).

Dès la première phrase de ce texte, il constatait : « Depuis longtemps, on regrette comme une infortune pour la jeunesse de cette province de ne point disposer d’une ACADÉMIE où elle pourrait acquérir les accomplissements d’une véritable éducation. »

Ce texte a joué un rôle décisif dans la création de l’Académie de Philadelphie, laquelle a fusionné en 1791 avec l’Université de l’État de Pennsylvanie pour donner naissance à l’actuelle Université de Pennsylvanie.

La prose qui suit l’introduction de M. Franklin se distingue par sa clarté et sa concision, au point de rester parfaitement accessible aux lecteurs contemporains. Parmi les références citées dans ses Proposals, on retrouve les écrits de John Milton et de John Locke, mais aussi ceux d’auteurs aujourd’hui moins connus, alors réputés pour leurs réflexions sur l’éducation.

Qu’un homme ayant reçu si peu d’instruction formelle ait pu autant lire et écrire avec tant de talent en dit long sur sa soif de savoir, nourrie aussi bien par les livres que par l’expérience. Dès l’adolescence, il s’est efforcé de perfectionner son style d’écriture. En parallèle, il travaillait comme imprimeur — un métier qu’il a exerçé très jeune et dont il est resté fier toute sa vie. Ce travail lui a permis de s’immerger dans l’actualité et la littérature, tout en affinant son orthographe et sa lecture.

Grâce à cette autodidaxie infatigable, Benjamin Franklin est devenu un scientifique et un inventeur reconnu, l’auteur d’une autobiographie considérée comme l’une des plus remarquables de la littérature américaine, mais aussi un homme d’État et une figure publique respectée aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. Le philosophe Emmanuel Kant l’avait d’ailleurs surnommé « le Prométhée des temps modernes ».

La leçon pour les étudiants d’aujourd’hui est claire : l’adage « Instruis-toi toi-même » demeure plus que jamais valable. Que vous soyez inscrit dans un lycée public, scolarisé à domicile, élève d’un établissement privé, étudiant d’un collège ou d’une université de renom, si vous suivez l’exemple de Benjamin Franklin et poursuivez intentionnellement votre instruction, vous recevrez bel et bien une éducation. Et, comme lui, vous pourrez choisir de rester un apprenant tout au long de votre vie.

Bouger et bien se nourrir

Dans ses Proposals, il recommandait aux étudiants de manger « simplement, avec modération et frugalité » et de veiller à ce que, « pour conserver leur santé et fortifier leur corps, ils pratiquent fréquemment la course, le saut, la lutte et la natation ». Dans ses notes, il citait le philosophe et éducateur écossais George Turnbull : « L’exercice corporel vivifie autant l’âme que le corps. »

Benjamin Franklin mettait ses conseils en pratique. À son époque, il était un nageur accompli : dès l’âge de 11 ans, il a inventé une paire de palmes — sa première tentative dans le domaine de l’invention — et, à l’âge adulte, il a enseigné la natation.

Pour les étudiants, le message est clair : maintenir une alimentation saine et pratiquer régulièrement une activité physique est aussi essentiel que les études, que l’on soit au lycée, à l’université ou dans le monde du travail.
Étudier l’histoire
Dans ses Proposals, il recommandait des cours de composition anglaise, de langues étrangères, de géométrie, d’éloquence ou d’astronomie. Mais pour lui, l’histoire restait la reine de toutes les disciplines. Il en adoptait une conception très large, intégrant la géographie, la religion, la nature, le commerce et bien d’autres domaines. Il comprenait que l’histoire offre des enseignements bien au-delà des simples dates et noms.

« En effet, la tendance naturelle de la lecture de la bonne Histoire doit être de fixer dans l’esprit des jeunes de profondes impressions sur la beauté et l’utilité de toutes sortes de vertus, de l’esprit civique et de la force morale », écrivait-il.

Un conseil précieux pour les jeunes générations : suivre des cours d’histoire et plonger dans le passé permet de s’enrichir à la fois en tant que citoyen et en tant qu’observateur de la nature humaine.

Le monde est votre salle de classe

Les Proposals de Franklin annoncent à bien des égards la méthode Montessori, puisqu’il préconisait à plusieurs reprises de combiner activités extrascolaires et apprentissage académique.

Benjamin Franklin lui-même était un adepte de l’apprentissage par la pratique. Dans son adolescence, après avoir découvert The Spectator, un magazine britannique réputé pour la qualité de ses textes, il a transformé les essais qu’il y lisait en une sorte de laboratoire d’écriture. Il disséquait paragraphes et phrases pour en comprendre le charme, puis s’efforçait de reproduire le même effet dans ses propres textes. Il appliquait cette méthode empirique à son travail d’imprimeur, à ses inventions, ainsi qu’à l’étude de l’électricité et des courants océaniques.

Apprendre par la pratique

Les Proposals adoptent la même approche pour les étudiants. Les étudiants peuvent suivre le même principe : écrire des lettres, résumer leurs lectures, raconter ou rédiger les histoires qu’ils découvrent dans leurs propres mots. Pour ceux qui étudient l’histoire naturelle, pratiquer le jardinage, la plantation ou visiter les meilleures exploitations agricoles complète l’apprentissage. Les futurs ingénieurs peuvent analyser et reproduire des plans de machines. Plus largement, visiter un champ de bataille, tenir un journal ou observer le style d’auteurs célèbres sont autant de moyens de progresser.
Comprendre pourquoi vous êtes à l’école

Dans le dernier paragraphe de ses Proposals, Benjamin Franklin résumait l’objectif ultime de l’éducation : « L’idée de ce qui constitue le véritable mérite devrait être présentée aux jeunes, expliquée et gravée dans leur esprit, comme consistant en une inclination jointe à la capacité de servir l’humanité, sa patrie, ses amis et sa famille ; capacité qui, avec la bénédiction de Dieu, peut être acquise ou fortement accrue par le véritable apprentissage, et qui devrait en effet être le grand but de tout apprentissage. »

C’est là un point essentiel des leçons de M. Franklin pour les étudiants d’aujourd’hui : si l’on ne sait pas où l’on va, on n’ira nulle part. En revanche, si l’on a une idée claire de l’objectif et de la finalité de son apprentissage, il y a de fortes chances que l’on excelle dans ses études.

Benjamin Franklin est souvent cité pour cet adage : « Si un homme vide sa bourse dans sa tête, nul ne pourra le lui prendre. L’investissement dans le savoir rapporte toujours les meilleurs intérêts. »

Se former, c’est accumuler des dividendes pour toute la vie.

Jeff Minick, auteur, a quatre enfants et un nombre croissant de petits-enfants. Pendant 20 ans, il a enseigné l’histoire, la littérature et le latin en cours à domicile à Asheville, en Caroline du Nord. Aujourd’hui, il vit et écrit à Front Royal, en Virginie, aux États-Unis.

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