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Le Venezuela mobilise ses forces armées face à la présence américaine dans la région
Alors que les États-Unis ont déployé leur plus grand navire de guerre dans les Caraïbes, le régime de Maduro organise jusqu’à mercredi des exercices terrestres, aériens et navals.

Des membres de la Milice nationale bolivarienne participent à un entraînement militaire sur la Plaza Bolívar à Caracas, le 4 octobre 2025.
Photo: PEDRO MATTEY/AFP via Getty Images
Après le rejet par le Sénat américain d’une résolution visant à bloquer les actions militaires américaines contre le Venezuela et la confirmation par le Pentagone de l’envoi du plus grand porte-avions américain en Amérique latine, le Venezuela riposte par une mobilisation militaire de deux jours.
Le ministre vénézuélien de la Défense, le général Vladimir Padrino López, a annoncé lors d’une conférence de presse, mardi, une mobilisation militaire d’ampleur, la qualifiant de riposte défensive face à ce qui est perçu comme une menace en provenance des États-Unis.
« Près de 200.000 soldats ont été déployés sur tout le territoire national pour cet exercice, et je précise que cela ne se fait pas au détriment du dispositif quotidien mis en œuvre par le Commandement stratégique opérationnel », a déclaré Padrino López dans cette allocution télévisée.
Le ministère vénézuélien de la Défense a également relayé des informations sur l’exercice via les réseaux sociaux.
L’allocution, diffusée sur la chaîne publique Venezolana de Televisión (VTV), a détaillé l’élargissement du « Plan Indépendance 200 » du président Nicolás Maduro, une stratégie civilo-militaire visant à associer forces armées conventionnelles, police et autres corps de sécurité en vue de la défense nationale.
Les propos de Padrino López faisaient écho à un contexte d’intensification des activités militaires américaines en mer des Caraïbes, avec notamment le déploiement du porte-avions USS Gerald R. Ford — le plus grand porte-avions américain — et l’ensemble de ses moyens navals et aériens. Trump a également confirmé qu’il avait autorisé la CIA à opérer clandestinement au Venezuela le mois dernier.
« La présence renforcée des forces américaines dans la zone de responsabilité du Southern Command renforcera la capacité des États-Unis à détecter, surveiller et perturber les acteurs et activités illicites qui compromettent la sécurité et la prospérité du territoire américain ainsi que la nôtre dans l’hémisphère occidental », a déclaré, mardi, le porte-parole en chef du Pentagone, Sean Parnell, dans un communiqué.
Depuis septembre, les forces américaines ont détruit plusieurs embarcations au large du Venezuela et dans d’autres zones, affirmant que ces navires étaient pilotés par une organisation terroriste désignée et qu’ils servaient au trafic de drogue à destination des États-Unis. Au moins 19 frappes confirmées ont été menées en mer des Caraïbes et au large des côtes pacifiques de pays d’Amérique latine.
Trump a accusé Maduro de soutenir les cartels de la drogue dans son pays, accusation que Maduro a démentie.
Les responsables vénézuéliens présentent les actions américaines comme une « menace impérialiste » cherchant à renverser Maduro et à exploiter les ressources du pays, notamment les réserves pétrolières. Les États-Unis ont, de leur côté, affirmé que leurs opérations s’inscrivent dans une campagne anti-trafic de stupéfiants visant le pays latino-américain.
Le secrétaire à la Guerre, Pete Hegseth, a comparé les cartels au groupe terroriste Al-Qaïda sur les réseaux sociaux.
« Les narco-terroristes qui comptent empoisonner nos régions ne trouveront aucun havre de paix dans notre hémisphère », a-t-il écrit sur X en octobre. « Tout comme Al-Qaïda a mené la guerre sur notre territoire, ces cartels mènent la guerre à notre frontière et à notre peuple. Il n’y aura ni refuge, ni pardon — seulement la justice. »
Padrino López a expliqué que les exercices visaient à « optimiser le commandement, le contrôle et les communications ».
Le Venezuela fait aussi face à des sanctions économiques et à des tensions politiques dans le sillage d’élections contestées.
Jack Phillips a contribué à la rédaction de cet article.

Kimberly Hayek est journaliste pour Epoch Times. Elle couvre l'actualité californienne et a travaillé comme rédactrice et reporter sur le terrain à la frontière américano-mexicaine pendant la crise migratoire de 2018.
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