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Le président de la commission sur le PCC de la Chambre des représentants des États-Unis souhaite un nouvel algorithme pour TikTok

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Le président de la commission spéciale de la Chambre sur le Parti communiste chinois (PCC), le représentant John Moolenaar, prend la parole lors d’un événement à Washington, le 11 février 2025.

Photo: Madalina Vasiliu/Epoch Times

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Durée de lecture: 5 Min.

Le président de la commission spéciale de la Chambre des représentants sur le Parti communiste chinois (PCC) a déclaré jeudi qu’il souhaitait que la technologie de recommandation qui propose des contenus aux utilisateurs — l’algorithme — utilisée par TikTok soit réécrite.
Le représentant John Moolenaar (Républicain, Michigan) a indiqué qu’il attendait un briefing de la Maison-Blanche après l’annonce, fin septembre, des derniers éléments de l’accord, selon lesquels Oracle devait surveiller une copie de l’algorithme à des fins de sécurité et gérer le stockage des données des Américains, précisant que cet accord restait très loin d’être finalisé, car toujours en cours d’élaboration, et qu’il n’excluait pas des ajustements.
Tout accord de licence concernant l’algorithme avec ByteDance, basé en Chine, « soulève de graves préoccupations », a déclaré M. Moolenaar, ajoutant que « chaque fois que le PCC dispose d’un levier sur l’algorithme, cela pose problème ».
Il a expliqué s’être entretenu avec des experts technologiques ayant examiné l’algorithme de TikTok, et que « pour environ la moitié, ils ne parviennent pas à comprendre ce qu’il contient ». « Je pense tout simplement qu’il faut un nouvel algorithme », a insisté M. Moolenaar, qui s’exprimait jeudi à l’Hudson Institute sur l’état des relations sino-américaines.
Le contrôle de l’algorithme est devenu un point d’achoppement majeur dans la finalisation de l’accord.
Le droit américain exige que TikTok soit coupé de toute « relation opérationnelle » avec ByteDance.
« Il faut être très clair sur le fait que nous ne voulons pas [que ByteDance ait la] capacité de contrôler l’algorithme », a affirmé M. Moolenaar, qui a indiqué qu’il assurerait une supervision complète de l’accord.
Le président de la commission spéciale sur le PCC a aussi déclaré vouloir sensibiliser davantage au fait que le PCC n’est pas une influence bénigne. Par le passé, « nous avons adhéré à l’idée que la Chine deviendrait un partenaire fiable, et nous devons vraiment réexaminer cette hypothèse », a-t-il dit.

Contrôles à l’importation

Alors que l’on parle beaucoup de contrôles à l’exportation sur les technologies sensibles, M. Moolenaar a suggéré qu’il fallait également des contrôles à l’importation sur les biens de consommation chinois, citant le routeur Wi-Fi domestique TP-Link, omniprésent et largement diffusé sur le marché américain.
« Dans une relation commerciale normale avec un pays ami, on dirait très bien, c’est gagnant-gagnant. Mais avec les capacités de surveillance [de la Chine], les préoccupations sont immenses », a déclaré M. Moolenaar.
L’an dernier, une enquête d’une commission de la Chambre sur la sécurité intérieure a découvert des dispositifs de communication inexpliqués à l’intérieur d’équipements de grues de fret chinoises utilisées dans les ports américains, dispositifs absents des spécifications et dont les responsables portuaires ignoraient la raison d’être ; M. Moolenaar a indiqué qu’ils servaient à observer les volumes de marchandises entrant et sortant des ports américains.
« Quand on regarde l’État de surveillance qui existe en Chine, […] ils tentent de [l’]exporter à travers le monde », a averti M. Moolenaar, soulignant que la dépendance américaine dans d’autres domaines rendait le pays vulnérable — en particulier s’agissant des drones, des infrastructures d’IA et des serveurs de centres de données.

Encadrer l’investissement américain en Chine

M. Moolenaar se dit également optimiste quant à la finalisation, d’ici la fin de l’année, d’une législation imposant des restrictions aux investissements américains en Chine, affirmant la nécessité d’établir des « garde-fous clairs » sur les types d’investissements autorisés pour l’État fédéral, Wall Street ou les fonds de pension privés.
Il a souligné qu’un examen approfondi des investissements financés par le contribuable avait montré que le Département de la Guerre et le Département de l’Énergie des États-Unis finançaient des recherches présentant des bénéfices évidents pour l’armée chinoise et pour l’industrie de défense de la Chine.
« Il faut continuer à mettre en lumière, de manière visible, le fait que lorsque vous engagez des capitaux d’investisseurs américains dans des entités qui collaborent avec l’armée chinoise ou l’État de surveillance, ce n’est pas une décision patriotique ; nous devons définir clairement ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. »
Il a ajouté que les législateurs travaillaient à une « liste noire d’investissement » et à des lignes directrices à l’intention des investisseurs.
M. Moolenaar s’est dit optimiste quant à une adoption d’ici la fin de l’année.