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Affaire Linda SunDes textos révèlent l’ampleur des liens entre une ex collaboratrice de la gouverneure de l’État de New York et le consulat chinois
Les procureurs affirment que des SMS échangés avec des agents consulaires chinois révèlent la collaboration étroite de l'assistante avec le PCC dans la gestion des relations entre Taïwan et les responsables de l'État de New York.
Linda Sun (à d.), ex collaboratrice de la gouverneure de l’État de New York Kathy Hochul, et son mari, Chris Hu, quittent le tribunal fédéral de Brooklyn, à New York, le 3 septembre 2024.
Photo: Huang Xiaotang/Epoch Times
NEW YORK — Une ancienne assistante de la gouverneure de New York est accusée d’avoir travaillé comme agent non enregistré pour la Chine. Elle aurait consulté un haut diplomate chinois pour déterminer comment gérer les relations avec Taïwan au nom de l’État de New York, selon des SMS présentés au tribunal.
Le 24 novembre, les procureurs ont indiqué que des messages échangés entre Linda Sun et plusieurs vice‑consuls chinois mettaient en évidence un schéma de coopération étroite entre Mme Sun et le consulat de Chine à New York pour contrôler l’accès de Taïwan aux gouverneurs de l’État, d’abord Andrew Cuomo, puis sa successeure et actuelle gouverneure, Kathy Hochul.
Ces textos ont été présentés au bout de deux semaines de procès, prévu pour durer un mois, devant un tribunal fédéral de Brooklyn. Mme Sun a été inculpée l’an dernier pour avoir, selon l’accusation, utilisé ses fonctions au sein de l’administration de l’État afin de promouvoir les intérêts du Parti communiste chinois (PCC), en échange de millions de dollars versés aux activités commerciales de son mari en Chine.
En tant que chargée des relations avec les Américains d’origine asiatique au cabinet du gouverneur, Mme Sun était l’interlocutrice principale pour les demandes émanant du consulat chinois comme du Bureau économique et culturel de Taipei (TECO : Taipei Economic and Cultural Office), la représentation officieuse de Taïwan dans l’État de New York.
Les textos échangés avec le consul général Huang Ping font apparaître, selon les procureurs, une relation chaleureuse avec l’un des plus hauts responsables chinois en poste aux États‑Unis.
Lorsqu’un représentant de Taïwan a demandé à rencontrer Mme Sun dans les bureaux du gouverneur, celle‑ci a écrit au consul général pour obtenir ses instructions.
« Je présume qu’une visite dans les bureaux du gouverneur est sans doute à éviter, de peur qu’ils n’en tirent argument pour prétendre que nous les reconnaissons officiellement. Mais je voulais m’assurer que nous sommes sur la même ligne », a‑t‑elle écrit le 7 août 2019. M. Huang ne lui a pas répondu.
Dans ce même message, Mme Sun rappelait à M. Huang : « Comme vous le savez, j’ai réussi à bloquer toutes les réunions formelles et informelles entre le gouverneur, la lieutenante‑gouverneure et le TECO. Pour ma part, je me suis contentée de maintenir avec eux une relation strictement minimale. » À l’époque, Andrew Cuomo était gouverneur.
Des courriels échangés entre Mme Sun et une collègue montrent qu’elles ont finalement rencontré le représentant taïwanais le 20 août 2019, mais en dehors des locaux du gouverneur.
La défense a soutenu que le rôle de Mme Sun consistait précisément à entretenir de bonnes relations avec la communauté chinoise. Des courriels versés au dossier montrent que des collègues de l’administration de l’État de New York sollicitaient son avis sur des invitations à des événements et d’autres requêtes liées à Taïwan et à la Chine.
Le ministère public a, lui, affirmé qu’en prodiguant ses conseils, Mme Sun avait introduit l’agenda du PCC au cœur de son travail pour l’État de New York. Les procureurs ont présenté plus d’une douzaine de conversations avec différents agents consulaires.
En janvier 2019, par inadvertance, le consulat n’avait pas convié Mme Sun à une réception du Nouvel An chinois qu’il organisait. Lorsqu’elle a découvert l’existence de cette soirée, elle a contacté son interlocuteur au consulat, qui l’a invitée à se joindre à la fête, même sans invitation officielle.
Mme Sun a alors répondu en mettant en avant tout ce qu’elle avait fait pour favoriser la bonne entente entre le consulat et l’État de New York.
« Je ne veux pas créer de malaise en me présentant à la fête demain sans prévenir. J’attache une grande importance à ma relation avec le consulat et j’ai beaucoup œuvré, durant mon passage auprès du gouverneur, pour que les liens entre l’État et le consulat se développent. J’ai notamment réussi à faire cesser toute relation entre le TECO et l’État. J’ai rejeté toutes les demandes provenant de leurs bureaux », a‑t‑elle écrit le 24 janvier 2019.
En réponse, le vice-consul a reconnu la valeur de Mme Sun pour le consulat dans son travail : « Vous êtes le lien le plus important qui nous relie au gouverneur Cuomo et à son équipe. »
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