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Le Premier ministre taïwanais rejette l’appel de Xi Jinping à un « retour à la Chine »
Cho Jung tai a tenu ces propos après un entretien entre Donald Trump et le dirigeant du PCC, Xi Jinping.

Le Premier ministre taïwanais Cho Jung tai (au c.) devant le Yuan législatif, à Taipei, le 11 juin 2024.
Photo: Sung Pi Lung/Epoch Times
Le Premier ministre taïwanais Cho Jung‑tai a rejeté, le 25 novembre, l’appel lancé par le dirigeant du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping, à un « retour à la Chine » de Taïwan, affirmant qu’une telle option n’existait tout simplement pas pour son pays.
M. Cho a formulé ces remarques après que Xi a réaffirmé les prétentions de Pékin à la souveraineté sur l’île lors d’un entretien téléphonique avec le président américain Donald Trump.
« Nous devons redire avec force que la République de Chine, Taïwan, est un pays pleinement souverain et indépendant », a déclaré M. Cho devant le Parlement, à Taipei. « Pour les 23 millions d’habitants de notre nation, un “retour” n’est pas une option : c’est parfaitement clair. »
La République de Chine est le nom officiel de Taïwan. Dans le système taïwanais, le Premier ministre, nommé par le président, dirige l’action quotidienne du gouvernement, tandis que la défense et les affaires étrangères relèvent généralement du chef de l’État.
Donald Trump s’est entretenu par téléphone avec Xi le 24 novembre, deux mois après leur rencontre en face à face dans la ville sud‑coréenne de Busan.
Selon l’agence officielle chinoise Xinhua, Xi a déclaré que la Chine et les États‑Unis devaient travailler de concert pour « préserver les acquis de la Seconde Guerre mondiale » et affirmé que le « retour de Taïwan à la Chine » faisait partie intégrante de l’ordre international d’après‑guerre.
Le Parti communiste chinois, qui n’a jamais gouverné Taïwan, revendique cette démocratie autonome comme faisant partie de son territoire et se réserve le droit de la soumettre par la force si nécessaire.
D’après le compte‑rendu chinois de l’échange, les deux dirigeants ont également évoqué la guerre en Ukraine. Xi a exprimé l’espoir de voir les différentes parties au conflit parvenir à un accord contraignant.
Donald Trump n’a pas mentionné Taïwan dans un message publié le 24 novembre sur Truth Social à propos de son appel avec Xi.
« Je viens d’avoir un très bon entretien téléphonique avec le président Xi, de Chine », a‑t‑il écrit, expliquant que les deux hommes avaient abordé de nombreux sujets, parmi lesquels l’Ukraine et la Russie, le fentanyl, le soja et d’autres produits agricoles, et se félicitant d’un accord « important » conclu en faveur des agriculteurs américains, tout en soulignant que la relation entre Washington et Pékin était « extrêmement solide ».

Des systèmes de missiles Patriot de l’US Air Force sont déployés dans un parc de Taipei lors des manœuvres annuelles Han Kuang, le 11 juillet 2025. (I‑Hwa Cheng/AFP via Getty Images)
Donald Trump a indiqué avoir accepté l’invitation de Xi à se rendre à Pékin en avril.
L’entretien téléphonique entre M. Trump et M. Xi est intervenu alors que le PCC accroît la pression économique et diplomatique sur le Japon, après les déclarations de la Première ministre japonaise Sanae Takaichi, qui a estimé qu’une attaque chinoise hypothétique contre Taïwan pourrait constituer une « menace existentielle » pour le Japon et entraîner une réaction militaire.
En réponse à ces propos, Pékin a imposé un boycott des voyages à destination du Japon.

Des réservistes participent à un entraînement préalable au combat lors de la 41e édition des exercices militaires Han Kuang, à Miaoli, Taïwan, le 9 juillet 2025. (Annabelle Chih/Getty Images)
Les tensions entre Tokyo et Pékin se sont encore accrues le 23 novembre, lorsque le ministre japonais de la Défense a confirmé la volonté du pays de déployer des missiles sol‑air sur une base militaire proche de Taïwan.
Ce déploiement sur l’île de Yonaguni, située à seulement 68 milles (environ 109 km) au large de la côte orientale de Taïwan, permettrait de « réduire la probabilité d’attaques armées contre le Japon », a déclaré le ministre japonais de la Défense, Shinjiro Koizumi, lors d’une visite de la base des Forces d’autodéfense japonaises sur place.

Vue de l’île de Yonaguni, le 13 avril 2022. (Carl Court/Getty Images)
Après son entretien avec Xi, Donald Trump s’est entretenu avec Mme Takaichi le 25 novembre.
« Le président Trump a brièvement décrit l’état récent des relations sino‑américaines », a déclaré Mme Takaichi devant les journalistes à l’issue de l’appel, selon le Japan Times, sans donner davantage de précisions.
Sur fond de tensions persistantes entre Tokyo et Pékin, Washington a réaffirmé la semaine dernière l’alliance nippo‑américaine et son opposition à toute tentative de modifier le statut de Taïwan par la force ou la coercition.
« L’alliance entre les États‑Unis et le Japon demeure la pierre angulaire de la paix et de la sécurité dans l’Indo‑Pacifique », a déclaré le porte‑parole du département d’État, Tommy Pigott, dans un communiqué publié le 20 novembre. « Nous nous opposons fermement à toute tentative unilatérale de changer le statu quo, y compris par la force ou la coercition, dans le détroit de Taïwan, en mer de Chine orientale ou en mer de Chine méridionale. »
Bill Pan, Dorothy Li ont contribué à la rédaction de cet article.
Avec Reuters

Guy Birchall est un journaliste britannique qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la liberté d'expression et les questions sociales.
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