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Le Premier ministre Pedro Sánchez partage son « admiration » des manifestations propalestiniennes en marge de la Vuelta

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Des manifestants propalestiniens envahissent la rue lors de la 21e et dernière étape de la Vuelta a Espana 2025, près de la gare d'Atocha à Madrid, le 14 septembre 2025.

Photo: Pierre-Philippe MARCOU / AFP

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Durée de lecture: 5 Min.

Au lendemain de la fin chaotique de la Vuelta à Madrid, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a réaffirmé lundi son « admiration » pour les manifestants propalestiniens qui ont perturbé la course cycliste.  L’opposition rapporte la « honte internationale » des ces manifestations qui ont compromis « la sécurité des athlètes, des citoyens et de la police ».  

« Nous, bien sûr, rejetons toujours la violence. Cela va de soi. Nous l’avons toujours fait. Nous ressentons, comme je l’ai dit hier, une profonde admiration et un grand respect pour nos sportifs, pour les cyclistes du Tour d’Espagne », a déclaré le chef du gouvernement lors d’une réunion avec des parlementaires socialistes. « Mais nous ressentons également un immense respect et une profonde admiration pour une société civile espagnole qui se mobilise contre l’injustice et défend ses convictions de manière pacifique », a-t-il ajouté.

Policiers blessés, chute de cyclistes…

Néanmoins, le syndicat de police unifié accuse le gouvernement de privilégier les intérêts politiques au détriment de la sécurité des policiers, rapporte Epoch Times. Selon des sources policières, un total de 22 policiers nationaux ont été blessés dans l’après-midi avec des contusions de gravité variable en raison du jet de clôtures et d’objets lors d’incidents violents, au cours desquels 2 personnes ont été arrêtées.

Le syndicat majoritaire de la Police nationale a déclaré que « ce qui s’est passé aujourd’hui a clairement démontré qu’il y a eu une tentative de perturber la Vuelta, compromettant la sécurité des athlètes, des citoyens et de la police elle-même, tout cela pour des raisons politiques ».
Par ailleurs, des vidéos virales contrastent avec le récit « pacifique » exprimé par la ministre de la Santé, Mónica García, selon Epoch Times : l’une montre des manifestants jetant des objets sur la police ; une autre filme des émeutes à Callao ; une autre documente la destruction de panneaux ; tandis qu’une autre vidéo enregistre le blocus forcé du peloton.
Les actions militantes, qui visaient notamment l’exclusion de l’équipe Israel-Premier Tech, ont parfois provoqué la chute de coureurs ou l’écourcissement d’étapes. « Ce qu’il s’est passé est totalement inacceptable », a réagi lundi Javier Guillén, directeur du Tour d’Espagne, inquiet pour la tenue des futures courses. « D’ici au Tour de France, espérons que le conflit à Gaza soit résolu », a-t-il ajouté, alors que le départ de l’édition 2026 est prévu à Barcelone.

Israël ne devrait participer à « aucune compétition internationale »

Dimanche, l’ultime étape de la Vuelta avait été interrompue après l’envahissement du parcours madrilène par des milliers de manifestants. Le Premier ministre n’avait pas réagi immédiatement, mais lundi il a emboîté le pas à sa ministre du Travail, Yolanda Díaz, en affirmant qu’Israël ne devrait participer à « aucune compétition internationale (…) tant que la barbarie continuerait » à Gaza, citant l’exemple des sanctions visant les sportifs russes depuis l’invasion de l’Ukraine.

Son ministre de la Culture, Ernest Urtasun, a également estimé que l’Espagne devait boycotter la prochaine édition de l’Eurovision tant qu’Israël y participerait.

« Honte pour l’Espagne »

Ces prises de position ont valu à Pedro Sánchez de nouvelles critiques virulentes du ministre israélien des Affaires étrangères, Gidéon Saar, qui l’a accusé d’avoir « encouragé les manifestants à sortir dans les rues » et qualifié son gouvernement de « honte pour l’Espagne ». Les relations entre les deux pays, déjà tendues depuis la reconnaissance de l’État de Palestine par Madrid en 2024, se sont encore détériorées après l’annonce récente de nouvelles mesures espagnoles pour « mettre un terme au génocide à Gaza ».

Sur le plan national, l’opposition de droite accuse l’exécutif de passivité, voire de complicité. « Le gouvernement a non seulement permis, mais aussi encouragé l’interruption de la Vuelta, provoquant ainsi une honte internationale relayée dans le monde entier », a fustigé dimanche soir Alberto Nuñez Feijoó, chef du Parti populaire (PP).

La Fédération des Communautés juives d’Espagne (FCJE), jusqu’alors silencieuse face aux actions propalestiniennes qui avaient émaillé presque chaque étape depuis l’arrivée de la course en Espagne, a dénoncé lundi « toute permissivité face à la violence », qu’elle juge être « un recul démocratique et un grave risque pour la cohésion sociale ». Elle a également condamné le climat d’hostilité « intolérable » visant la communauté juive, forte de 45.000 membres dans le pays.