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Le gouvernement Lecornu II pourrait tomber dès mercredi, sans le soutien du Parti socialiste

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Le Premier ministre Sébastien Lecornu.

Photo: MARTIN LELIEVRE/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Le gouvernement Lecornu II est déjà menacé de chute, à peine une semaine après sa nomination. En effet, plusieurs groupes d’opposition ont déposé – ou annoncé leur intention de déposer – des motions de censure à l’Assemblée nationale.
La coalition portée par Sébastien Lecornu pourrait donc vaciller, si la gauche et le Rassemblement national parvenaient à s’entendre pour faire tomber l’exécutif lors d’un vote attendu cette semaine.
Cette crise sans précédent intervient dans un contexte de défiance généralisée vis-à-vis du chef de l’État et de sa majorité relative. Les débats autour de la réforme des retraites et la méthode gouvernementale ont cristallisé les mécontentements, donnant aux oppositions une fenêtre de tir inespérée pour tenter de renverser le gouvernement.
À la veille du discours de politique générale de Sébastien Lecornu, le suspense est total sur l’issue de cette séquence politique.

Les forces d’opposition à l’offensive

Dès ce lundi, deux motions de censure ont été déposées par le Rassemblement national et La France insoumise, auxquelles se sont joints des élus écologistes et communistes, selon LCP.
À travers ces textes, les oppositions entendent dénoncer ce qu’elles présentent comme un « simulacre d’ouverture » et réclament une dissolution immédiate de l’Assemblée nationale, pour « redonner la parole au peuple » selon Marine Le Pen. La présidente du groupe RN à l’Assemblée, appuyée par son allié Eric Ciotti du groupe Union des droites pour la République, signe une motion qui appelle à trancher dans la crise par la voie électorale.
Simultanément, la NUPES se positionne comme chef de file de la contestation à gauche. Le texte de leur motion, porté par le groupe LFI et signé aussi par des écologistes et des communistes, fustige la reconduction du Premier ministre à Matignon et dénonce l’absence de véritable rupture politique.
Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, conseille d’ailleurs aux nouveaux ministres « de ne pas déballer trop vite leurs cartons », pariant sur la brièveté de ce nouveau gouvernement selon BFM.

Le Parti socialiste en arbitre

Le Parti socialiste (PS) occupe une position charnière dans cette crise. Refusant pour l’instant de se joindre directement aux autres oppositions, il pose ses propres conditions pour une éventuelle censure.
Boris Vallaud, président du groupe socialiste, a prévenu que si le discours de politique générale de Sébastien Lecornu – attendu mardi – ne répondait pas à leurs « exigences démocratiques et sociales », le PS déposerait sa propre motion de censure.
Parmi leurs revendications majeures figurent la suspension de la réforme des retraites, l’engagement de sortir du recours au 49-3, et de vraies avancées sur le pouvoir d’achat.
L’attitude du PS sera décisive : une alliance de la gauche, du RN et d’autres groupes minoritaires aurait alors, ensemble, la capacité de réunir la majorité nécessaire pour censurer le gouvernement.
Le doute subsiste néanmoins quant à la discipline de vote de chacun et à la capacité des députés socialistes, parfois divisés sur la ligne à adopter, à voter en bloc pour la chute de Lecornu.

Un gouvernement sur la sellette, une dissolution en ligne de mire

La situation politique est si tendue que certains commentateurs évoquent déjà la fin rapide du gouvernement Lecornu II. Beaucoup s’attendent à un vote mercredi ou jeudi sur les différentes motions, après la déclaration de politique générale du Premier ministre.
Si la censure était votée, la chute du gouvernement serait immédiate – une hypothèse discrètement envisagée au sein même de la majorité, tant les marges sont étroites.
La menace de dissolution plane également sur l’Assemblée nationale. Le Rassemblement national en fait un slogan, réclamant des élections législatives anticipées.
Dans tous les cas, cette semaine s’annonce donc décisive pour l’avenir politique du gouvernement et, peut-être, pour tout le système institutionnel français.