Le comité Nobel défend le choix de Machado plutôt que Trump pour le prix Nobel de la paix

Une plaque représentant Alfred Nobel lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix 2008 à l'hôtel de ville d'Oslo, en Norvège, le 10 décembre 2008.
Photo: Chris Jackson/Getty Images
Le président du Comité Nobel norvégien a défendu, vendredi, la décision d’attribuer le prix Nobel de la paix de cette année à la dirigeante de l’opposition vénézuélienne María Corina Machado, plutôt qu’à Donald Trump, pourtant salué pour ses démarches ayant abouti à des accords de paix à travers le monde.
Lors de la cérémonie d’annonce du prix à Oslo, le président du comité, Jørgen Watne Frydnes, a été interrogé sur les nombreux appels à décerner le prix au président américain, qui avait laissé entendre qu’il s’agirait d’un « grand affront » pour les États-Unis s’il n’était pas sélectionné.
« Je pense que, dans la longue histoire du prix Nobel de la paix, ce comité a vu toutes sortes de campagnes et d’attention médiatique », a déclaré M. Frydnes. « Nous recevons chaque année des milliers et des milliers de lettres de personnes souhaitant nous dire ce qui, selon elles, mène à la paix. »
« Ce comité siège dans une salle remplie des portraits de tous les lauréats, et cette pièce est empreinte de courage et d’intégrité. C’est pourquoi nous fondons uniquement notre décision sur le travail et la volonté d’Alfred Nobel. »
M. Frydnes n’a pas commenté le calendrier des candidatures. La date limite de soumission était le 31 janvier, soit quelques jours seulement après le début du second mandat présidentiel de Trump, ce qui signifie que les nominations prenant en compte ses actions les plus récentes dans le domaine de la résolution des conflits mondiaux ne seraient éligibles que pour le prix Nobel 2026.
Le comité a précisé que Mme Machado — qui a été contrainte de se cacher après l’élection présidentielle vénézuélienne très contestée de 2024, laquelle a accordé un troisième mandat de six ans à l’homme fort socialiste Nicolás Maduro — avait été sélectionnée « pour son travail infatigable en faveur des droits démocratiques du peuple vénézuélien et pour sa lutte visant à instaurer une transition juste et pacifique de la dictature vers la démocratie ».

Maria Corina Machado. (Jesus Vargas/Getty Images)
Steven Cheung, directeur de la communication de la Maison-Blanche, a dénoncé la décision, accusant le comité Nobel d’agir par intérêts politiques plutôt que dans le respect de la mission du prix.
« Il a le cœur d’un humanitaire, et personne ne sera jamais comme lui, capable de déplacer des montagnes par la seule force de sa volonté », a écrit M. Cheung sur X, en faisant référence à Donald Trump.
« Le comité Nobel a prouvé qu’il privilégie la politique à la paix. »
S’exprimant le mois dernier à l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Trump s’est attribué le mérite d’avoir mis fin à ce qu’il a qualifié de « sept guerres interminables » depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier.
« J’ai mis fin à sept guerres et, dans tous les cas, elles faisaient rage avec des milliers de morts », a-t-il déclaré.
« Cela inclut le Cambodge et la Thaïlande, le Kosovo et la Serbie, le Congo et le Rwanda — une guerre vicieuse et violente —, le Pakistan et l’Inde, Israël et l’Iran, l’Égypte et l’Éthiopie, ainsi que l’Arménie et l’Azerbaïdjan. »
« Aucun président ni Premier ministre — et d’ailleurs, aucun autre pays — n’a jamais rien accompli de comparable. »
Alors que le comité Nobel, composé de cinq membres, avait déjà pris sa décision plus tôt dans la semaine, certains alliés de Donald Trump ont tenté une ultime manœuvre pour qu’il soit récompensé pour avoir contribué à négocier un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas — ce qui porterait à huit le nombre de ses accomplissements diplomatiques dans la résolution des conflits.
Israël et le Hamas ont signé un accord le 9 octobre en vue de la libération d’otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens — première phase de la feuille de route proposée par Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza. Ce conflit fait rage depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle des terroristes dirigés par le Hamas ont attaqué Israël, tuant environ 1200 personnes — principalement des civils — et emmenant plus de 250 otages.

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