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La mise en place de la loi interdisant les réseaux sociaux aux mineurs approche en Australie : Meta émet des réserves, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen approuvent.

Meta a fait savoir, le 19 novembre, qu’elle avait commencé à alerter des milliers de jeunes Australiens pour qu’ils sauvegardent les données de leurs comptes Facebook, Instagram et Threads avant l’entrée en vigueur, le mois prochain, de l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 16 ans.

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Illustration - Des adolescentes regardent un téléphone portable pendant une pause sur le campus scolaire. Nimito/Gettyimages

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Durée de lecture: 4 Min.

Plus tôt dans le mois, le gouvernement australien avait précisé que ces trois plateformes de Meta — ainsi que Snapchat, TikTok, X, YouTube, Reddit et Kick — devraient, à partir du 10 décembre, mettre en place des mesures suffisantes pour empêcher les moins de 16 ans d’utiliser leurs services.

Meta ajoute qu’à compter du 4 décembre, les comptes des utilisateurs concernés commenceront à être désactivés, et que toute nouvelle inscription émanant d’un mineur de moins de 16 ans sera automatiquement refusée.

Avec ce calendrier, Meta devient la première entreprise à appliquer concrètement l’interdiction australienne.

« Nous allons commencer dès aujourd’hui à prévenir les adolescents concernés, afin qu’ils puissent sauvegarder leurs contacts et leurs souvenirs », explique le groupe dans un message publié le 19 novembre sur Medium.

La société précise également que cette période de préavis doit permettre aux jeunes de mettre à jour leurs coordonnées, pour que Meta puisse les recontacter et les aider à récupérer l’accès à leurs comptes une fois qu’ils auront fêté leurs 16 ans.

Vérification d’âge

Meta rappelle toutefois que, même si elle appliquera la loi, les limites du dispositif sont réelles : « Les adolescents sont ingénieux et chercheront probablement à contourner les outils de vérification pour accéder à des services restreints », souligne-t-elle.

L’entreprise ajoute : « En réalité, nous ne pouvons pas aller beaucoup plus loin pour déterminer l’âge d’un utilisateur sans exiger une pièce d’identité de tout le monde — ce qui serait risqué, peu protecteur de la vie privée et susceptible de favoriser les usurpations d’identité. »

Selon le régulateur australien de l’internet, Facebook compte environ 153.000 utilisateurs mensuels âgés de 13 à 15 ans, et environ 350.000 pour Instagram.

« Nous respecterons la loi, mais nous avons exprimé à plusieurs reprises de sérieuses réserves », a indiqué un porte-parole de Meta à Epoch Times.

« Les experts, les associations de jeunes et de nombreux parents le disent : une interdiction uniforme n’est pas la solution. Elle coupe les adolescents de leurs communautés en ligne et de nombreuses sources d’information, tout en offrant une protection inégale d’une application à l’autre. »

Le porte-parole estime qu’une approche plus juste consisterait à « donner aux parents la possibilité d’approuver les téléchargements d’applications et de vérifier l’âge de leurs enfants ». Selon lui, cela permettrait aux familles — et non à l’État — de décider à quelles applications leurs adolescents peuvent accéder.

Adoptée en novembre 2024, la loi interdit aux jeunes de moins de 16 ans d’ouvrir un compte sur un réseau social — soit trois ans de plus que la limite actuelle.

Selon Google, la mesure serait « extrêmement difficile à faire appliquer » et pourrait, paradoxalement, rendre les enfants moins en sécurité en ligne.

Pourtant d’autres pays s’engage dans une voie similaire, notamment au Danemark et en Norvège.

En septembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a félicité l’Australie qu’elle estime être pionière en la matière.

En juin, Emmanuel Macron a lui aussi déclaré qu’il demanderait à l’Union européenne d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans — et que si Bruxelles ne bougeait pas, il imposerait cette règle en France.

Avec Reuters et AP