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La Corée du Nord tire un missile balistique vers ses eaux orientales
Ce tir intervient dans un contexte de tensions croissantes et de récentes discussions de défense États Unis Corée du Sud.

Des passagers regardent un reportage télévisé sur un essai de missile nord coréen, dans une gare à Séoul, le 7 novembre 2025.
Photo: ANTHONY WALLACE/AFP via Getty Images
La Corée du Nord a lancé un missile balistique vers ses eaux orientales le 7 novembre, ont indiqué Séoul et Tokyo, signant le deuxième tir nord‑coréen en moins de trois semaines après avoir mené un essai juste avant la visite du président américain Donald Trump en Corée du Sud le mois dernier.
Selon l’armée sud‑coréenne, le missile balistique de courte portée aurait été tiré depuis la région nord‑ouest du pays, près de la frontière chinoise, et parcouru environ 700 km.
Les systèmes de surveillance sud‑coréens et américains ont repéré des signes préalables au lancement, ont suivi le missile pendant son vol, puis partagé ces informations avec le Japon.
La Première ministre japonaise Sanae Takaichi a déclaré que le missile est vraisemblablement tombé en dehors de la zone économique exclusive japonaise, s’étendant jusqu’à 200 milles nautiques (370 km) au large de ses côtes.
« Aucun dommage n’a été confirmé pour l’instant », a-t-elle indiqué dans un communiqué publié vendredi. « En réponse à cette situation, vers 12h38, j’ai donné des instructions pour informer le public et assurer la sécurité publique, entre autres. Nous continuerons à recueillir et à analyser des informations. »
Le mois dernier, Pyongyang avait affirmé avoir testé un nouveau missile de croisière dans la mer à l’ouest du pays. Ce tir a eu lieu quelques heures avant l’arrivée du président Trump à Séoul, le 29 octobre, pour le sommet de la Coopération économique Asie‑Pacifique (APEC).
L’essai de missile viole les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU interdisant à la Corée du Nord d’employer une technologie balistique et marque le premier lancement depuis l’arrivée au pouvoir du président sud‑coréen Lee Jae Myung en juin, qui s’est engagé à privilégier le dialogue avec Pyongyang.
Avant sa visite en Corée du Sud, Trump s’est dit ouvert à une rencontre avec le leader nord‑coréen Kim Jong Un, précisant que les deux hommes entretiennent de « bonnes relations ».
Lors de son premier mandat, Trump avait rencontré le chef communiste à trois reprises, devenant le premier président américain en exercice à poser le pied en Corée du Nord.
En septembre, Kim Jong Un a affirmé garder de « précieux souvenirs » de Trump et n’avoir aucune raison d’éviter le dialogue avec Washington, à condition que les États‑Unis abandonnent leur exigence de dénucléarisation.
Il a réitéré que la Corée du Nord ne renoncerait jamais à son arsenal nucléaire en échange d’une levée des sanctions.
La Corée du Nord disposerait d’environ 50 ogives nucléaires, selon la Federation of American Scientists.
Alliance Corée du Sud–États-Unis
Plus tôt dans la semaine, le secrétaire d’État américain à la Guerre, Pete Hegseth, était en visite pour deux jours en Corée du Sud, où il a rencontré son homologue sud‑coréen Ahn Gyu‑back.
Les États‑Unis restent mobilisés pour dissuader Pyongyang et garantir qu’il ne constitue pas une menace pour Séoul, a indiqué M. Hegseth, affirmant que l’alliance entre les deux pays est « plus forte que jamais » dans un environnement sécuritaire dangereux.
« De nombreuses menaces pèsent sur le monde, face auxquelles nous sommes préparés. Nous avons mené de nombreuses conversations utiles, autour d’un objectif clé : permettre à la République de Corée de renforcer son autonomie, conduire la défense conventionnelle sur la péninsule et contenir la Corée du Nord », a déclaré M. Hegseth à la presse, au ministère de la Défense nationale à Séoul, le 4 novembre.
La République de Corée (ROK) est le nom officiel de la Corée du Sud.
Le même jour, M. Lee a appelé les parlementaires sud‑coréens à valider une hausse de 8,2 % du budget de défense, spécifiant que cet effort financier contribuerait à moderniser l’arsenal national et à réduire la dépendance vis‑à‑vis des États‑Unis.
Une décision saluée par M. Hegseth, qui estime qu’un renforcement du budget militaire permettra à Séoul de mieux dissuader Pyongyang.
En 2022, la Corée du Nord a voté une loi autorisant des frappes nucléaires automatiques contre toute « force hostile » jugée menaçante, selon l’agence officielle KCNA.
Pyongyang a revendiqué la possession d’armes nucléaires dès 2005, d’après la Nuclear Threat Initiative, organisation indépendante.
Le mois dernier, lors d’un défilé militaire marquant les 80 ans du Parti des travailleurs, la Corée du Nord a dévoilé son tout nouveau missile balistique intercontinental (ICBM), en présence de hauts officiels chinois et russes.
Les médias officiels nord‑coréens assurent que le défilé mettait en vedette un nouvel ICBM, pas encore testé, baptisé Hwasong‑20, présenté comme le « système nucléaire stratégique le plus puissant du pays ».

Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.
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