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La Corée du Nord tire des missiles balistiques à la veille de la tournée asiatique de Donald Trump
Le président américain doit s’envoler pour l’Asie à la fin de la semaine.

Des voyageurs regardent, dans une gare de Séoul, un journal télévisé diffusant des images d’archives d’un essai de missile nord coréen, le 22 octobre 2025.
Photo: JUNG YEON JE/AFP via Getty Images
La Corée du Nord a tiré, le 22 octobre, plusieurs missiles balistiques à courte portée, selon l’état‑major interarmées sud‑coréen. Il s’agit des premiers tirs depuis mai, à une semaine du sommet de la Coopération économique Asie‑Pacifique (APEC) à Gyeongju, en Corée du Sud, auquel le président américain Donald Trump et d’autres dirigeants mondiaux doivent assister les 31 octobre et 1er novembre.
L’état‑major sud‑coréen a indiqué que les projectiles avaient été lancés d’une zone proche de Pyongyang dans la nuit du 21 au 22 octobre et parcouru environ 350 kilomètres vers le nord‑est. Un responsable militaire a précisé que les missiles semblaient être tombés à l’intérieur des terres.
La Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, a déclaré que ce tir ne constituait pas une menace immédiate pour la sécurité du Japon, en soulignant que Tokyo partageait en temps réel des informations avec Washington et Séoul.
Cet essai viole les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU interdisant à Pyongyang tout recours à la technologie balistique. Il s’agit aussi du premier lancement depuis l’entrée en fonctions, en juin, du président sud‑coréen Lee Jae‑myung, qui a promis de poursuivre le dialogue avec le Nord, après avoir pris ses fonctions.
La tournée asiatique de Trump
Trump doit quitter les États‑Unis pour l’Asie à la fin de la semaine, pour son premier déplacement dans la région depuis le début de son second mandat.
Il prévoit de se rendre d’abord en Malaisie pour un sommet régional, puis au Japon, avant de gagner la Corée du Sud pour le rendez‑vous de l’APEC.
« Je serai en Malaisie, je serai au Japon, et dans quelques autres [pays]. Nous ferons, en quelque sorte, une petite tournée », a déclaré Trump aux journalistes le 20 octobre.
Des responsables sud‑coréens ont indiqué, le 20 octobre, qu’ils espéraient finaliser leur propre accord commercial avec les États‑Unis lors des négociations en présentiel à venir.
Le 30 juillet, Trump avait annoncé la conclusion d’un accord de principe visant à ramener à 15 % les droits de douane sur les produits sud‑coréens et à obtenir un investissement de 350 milliards de dollars en provenance de Corée du Sud aux États‑Unis.
Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a ensuite précisé dans les médias que, bien qu’un accord de principe ait été trouvé, aucun document formel n’avait encore été signé.
Dynamiques régionales
En août, Trump a laissé entendre qu’un sommet avec le dirigeant nord‑coréen Kim Jong‑un pourrait avoir lieu.
« J’aimerais le rencontrer cette année… J’ai hâte de rencontrer Kim Jong‑un en temps utile », a déclaré Trump.
Lors de son premier mandat, Trump a rencontré à trois reprises le dirigeant communiste, devenant le premier président américain en exercice à poser le pied en Corée du Nord.
En septembre, Kim a affirmé garder un bon souvenir de Trump et ne voir aucune raison d’éviter des discussions avec Washington si les États‑Unis renonçaient à exiger l’abandon de l’arsenal nucléaire nord‑coréen.
Il a répété que la Corée du Nord n’abandonnerait jamais ses armes en échange d’un allègement des sanctions.
Kim a déclaré avoir rejeté de récentes propositions de Séoul et de Washington, dont l’offre sud‑coréenne de démanteler par étapes le programme nucléaire de Pyongyang.
Avant de partir pour New York le 22 septembre, afin d’assister à l’Assemblée générale de l’ONU, M. Lee a présenté le gel du programme nucléaire comme une « mesure d’urgence provisoire » et une « alternative réaliste » à une dénucléarisation complète.
« Tant que nous ne renonçons pas à l’objectif de long terme de dénucléarisation, je pense qu’il y a des avantages clairs à ce que la Corée du Nord cesse le développement de ses capacités nucléaires et balistiques », a déclaré M. Lee à la BBC le mois dernier. « La question est de savoir si nous persistons dans des tentatives vaines vers l’objectif ultime ou si nous fixons des objectifs plus réalistes et en atteignons certains. »
Plus tôt ce mois‑ci, Kim a exhibé le dernier missile balistique intercontinental de la Corée du Nord lors d’une parade militaire marquant le 80e anniversaire du Parti des travailleurs, en présence de hauts responsables chinois et russes.
La Corée du Nord s’est proclamée puissance nucléaire en 2022 et a adopté une loi l’autorisant à déclencher une frappe nucléaire « automatiquement » contre toute « force hostile » présentant une menace imminente pour la nation, selon un rapport de l’agence officielle KCNA.
Catherine Yang, l’Associated Press et Reuters ont contribué à la rédaction de cet article.

Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.
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