Saisie par Interpol de 1,5 M de tonnes de déchets de contrebande en juin

Déchets électroniques à Abidjan en octobre 2015.
Photo: ISSOUF SANOGO/AFP/Getty Images
Interpol a annoncé mardi la saisie dans le monde de plus d’un million et demi de tonnes de déchets illégaux en juin, dans le cadre d’une opération présentée comme la plus grande jamais menée, avec la participation de 43 polices.
« Oeuvrer ensemble » pour lutter contre la criminalité
« Cela montre ce que l’on peut faire quand les pays œuvrent ensemble pour détecter, interrompre et empêcher la criminalité en matière de pollution », s’est félicité Joseph Poux, du département américain de la Justice, cité dans un communiqué de l’agence de coopération policière internationale, dont le siège est à Lyon (centre-est de la France). L’opération a été baptisée « Trente jours d’action ». Elle s’est étalée du 1er au 30 juin. Elle constitue un avertissement en direction de la criminalité spécialisée dans ce type de trafic, a relevé M. Poux.
Les déchets illégaux saisis sont pour l’essentiel des rebuts électroniques ou métalliques, provenant généralement de l’industrie automobile, précise Interpol dans son communiqué. L’opération a permis de recenser 85 sites où avaient été déposés au total plus d’un million de tonne de déchets. 326 personnes et 244 compagnies sont mises en cause pour des délits d’ordre criminel ou administratif. Les résultats de l’opération ont confirmé que l’Asie et l’Afrique représentent les principales destinations des déchets exportés illégalement depuis l’Europe ou l’Amérique du nord, un trafic existant aussi entre pays européens, relève Interpol.
Un traffic à l’échelle planétaire
Selon le communiqué, les autorités néerlandaises ont ainsi découvert plus de dix mille tonnes de déchets qui pourraient faire partie d’un trafic au sein même de l’Europe ou actif entre les Pays-Bas et l’Afrique occidentale, ou encore l’Asie du Sud ou du Sud-Est. L’opération a également permis la mise au jour de nouveaux circuits pour ce type de trafic, empêchant notamment le transfert de 300 tonnes de déchets dangereux depuis Chypre vers l’Amérique centrale, alors que cette dernière région n’était pas spécifiquement jusqu’ici liée à ce type de trafic.
Le trafic de déchets, dans lequel la criminalité organisée est active, cherche à profiter des différences existant entre les pays et les régions dans la gestion de ce type de produits, ou encore de législations laxistes. Son coût sur l’environnement est considérable, pouvant être à l’origine de la pollution des sols, de l’air ou de l’eau. Ce phénomène figure pour ces cinq prochaines années comme l’une des priorités de l’Union européenne dans la lutte contre la criminalité organisée.
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