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France Télévisions : plus de cent comédiens sonnent l’alarme face aux restrictions budgétaires
Plus de cent dix acteurs et actrices incontournables des fictions françaises ont pris la parole ce jeudi dans les colonnes du Parisien. Leur message est sans équivoque : la création audiovisuelle est un pilier fondamental du service public qu'il faut préserver à tout prix face aux restrictions financières annoncées.

France Télévisions, siège social situé dans le 15e arrondissement de Paris, le 1er avril 2025.
Photo: RICCARDO MILANI/Hans Lucas/AFP via Getty Images
Dans leur appel collectif, ces personnalités reconnues du paysage télévisuel hexagonal alertent sur une menace qui pèse sur l’ensemble de la chaîne créative. Laure Calamy, vedette de la série à succès Dix pour cent, Laura Smet de Surface, Thierry Godard d’Un village Français, ou encore Alix Poisson et Benjamin Lavernhe de Des vivants figurent parmi les signataires. Leur constat est alarmant : le projet de budget pour 2026 met en danger toutes les formes de création, qu’il s’agisse de fictions, documentaires, programmes d’animation ou spectacles vivants.
Un enjeu démocratique majeur
Pour ces artistes, les répercussions dépassent largement le cadre professionnel. Ils insistent sur la nécessité de préserver une offre culturelle accessible gratuitement à l’ensemble de la population française. « Ne sacrifions pas la richesse de notre création, la qualité et l’amplitude d’une offre qui touche quotidiennement des millions de citoyens », martèlent-ils. Leur revendication ? Permettre à France Télévisions de continuer à incarner les principes de pluralisme, d’égalité républicaine et de cohésion nationale.
Avec 65 millions d’euros en moins pour France Télévisions
Les chiffres donnent le vertige. Le texte budgétaire envisage une réduction de 65,3 millions d’euros des ressources allouées au groupe audiovisuel public. Mardi dernier, lors de son audition sénatoriale, Rachida Dati, ministre de la Culture, a admis la difficulté de l’équation. « Cette diminution budgétaire représente un véritable obstacle pour l’entreprise », a-t-elle déclaré, reconnaissant comprendre les craintes qu’une telle décision soulève dans le secteur.
Un risque systémique pour toute la filière
Dès septembre, lors du festival de la fiction de La Rochelle, Delphine Ernotte, directrice générale de France Télévisions, avait tiré la sonnette d’alarme. Selon ses projections, l’enveloppe dédiée à la création audiovisuelle passerait de 440 à 380 millions d’euros. Un véritable « séisme économique » pour l’industrie, comme elle l’a qualifié, rappelant que France Télévisions finance à lui seul 35% de la production de fiction nationale, soit le double de l’investissement cumulé de toutes les plateformes de streaming.
Quarante soirées de programmation annuelle supprimées
Iris Bucher, à la tête du syndicat des producteurs Uspa, a chiffré l’impact de cette amputation budgétaire : 60 millions d’euros de moins en 2026 équivaudraient à la suppression de 85 épisodes de 52 minutes, soit approximativement quarante soirées de programmation annuelle. En résumé, une case horaire entièrement dédiée à la fiction disparaîtrait des grilles de France Télévisions. « Les conséquences seraient dramatiques », a-t-elle martelé, illustrant ainsi la gravité d’une situation qui menace l’écosystème créatif français dans son ensemble.
Avec AFP

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