« Fousseynou Cissé est un héros » : l’homme sera décoré pour avoir sauvé six personnes d’un incendie à Paris
Fousseynou Cissé évacue six personnes piégées dans un appartement à Paris, le 4 juillet.
Photo: Crédit photo capture d'écran X
Fousseynou Cissé, habitant du XVIIIe arrondissement de Paris, est devenu un héros depuis ce vendredi 4 juillet. Alors qu’un immeuble voisin du sien était envahi par les fumées, il n’a pas hésité à se hisser jusqu’à la corniche pour évacuer six personnes dont quatre enfants, les faisant passer d’une fenêtre à l’autre. Il va être récompensé par le ministère de l’Intérieur pour son acte de bravoure.
Ce vendredi 4 juillet, Fousseynou Cissé a bravé tous les dangers pour sauver six personnes piégées dans un appartement situé rue de la Chapelle, dans le 18e arrondissement de la capitale, rapporte Le Figaro. Ce logement était envahi par la fumée provoquée par un incendie survenu quelques étages en dessous.
Perché sur une mince corniche à 20 mètres de haut
Fousseynou Cissé venait tout juste de rentrer du travail lorsqu’une forte odeur de fumée l’a alerté. En regardant par la fenêtre, il a aperçu un épais panache s’élevant de l’immeuble voisin. Plusieurs personnes étaient bloquées dans un appartement, et il était impossible d’emprunter les escaliers intérieurs en raison de la densité des émanations.
Après avoir alerté un voisin, il est passé par la fenêtre de ce dernier, dont l’ouverture jouxtait celle de l’appartement touché. Perché sur une mince corniche, il a réussi à attraper un premier bébé, puis un second, ainsi que deux autres enfants et deux adultes, les passant un à un d’une fenêtre à l’autre. Tous les occupants du logement ont ainsi pu être mis en sécurité.
Bien que perché à 20 mètres du vide et n’écoutant que son bon cœur, il n’a pas réalisé qu’il risquait lui-même sa vie pour sauver celle des victimes. « Je n’ai pas hésité à sauter par la fenêtre et j’ai vu que je pouvais mettre quelque part mes pieds pour me tenir bon sur les rebords », a expliqué Fousseynou Cissé à BFMTV.
« Ce sont surtout les bébés qui m’ont poussé à faire cette action-là »
« Je n’ai pas calculé est-ce que moi-même je suis en danger ou pas », a-t-il encore confié. « C’est après que les images sont passées que moi-même je me suis dit que je pouvais mourir en fait, tomber du sixième étage ! », a-t-il compris après coup, assurant que « ce sont surtout les bébés » qui l’ont poussé à faire cette action-là, « sans réfléchir ». « C’était automatique ! […] C’est une question de survie », a-t-il conclu.
Les images de la scène, spectaculaires, ont été filmées par une voisine depuis sa fenêtre. Elles ont ensuite circulé en boucle sur les réseaux sociaux.
Le Parisien relate que Naomie et ses deux garçons de 9 et 11 ans, n’ayant pas pu fuir en raison des fumées, s’étaient réfugiés chez l’une de leur voisine, maman de deux petits de 5 mois et 1 an et demi. Ce sont ces six personnes qui, grâce à l’intervention héroïque de Fousseynou Cissé, ont pu être sauvées. Après quoi, elles ont été prise en charge à l’hôpital Robert-Debré, mentionne encore Le Figaro.
Nos confrères indiquent également avoir appris ce lundi d’une source proche du ministre de l’Intérieur que Fousseynou Cissé allait être décoré de la médaille d’honneur pour acte de courage et dévouement. Au total, au moins treize personnes de cet immeuble ont été intoxiquées et huit d’entre elles étaient encore hospitalisées samedi soir, a indiqué Ian Brossat, co-président du groupe communiste au Conseil de Paris. Dix-huit habitants ont dû être relogées.
La maire de Paris salue « son courage exceptionnel et son sang-froid »
Plusieurs personnes ont d’ailleurs salué le courage de cet homme, dont des personnalités politiques, à commencer par la maire de Paris Anne Hidalgo. « Fousseynou Cissé est un héros ! » a déclaré l’édile dans un message sur WhatsApp, reconnaissant « son courage exceptionnel et son sang-froid ». « Il fait la fierté de Paris ! Notre reconnaissance est immense », a-t-elle ajouté.
Sur X, le député européen Matthieu Valet a lui aussi salué le courage de cet homme, qui « aurait pu fuir » mais « a choisi de rester ». « Sans arme. Sans casque. Juste son courage. L’agent technique des collèges de Paris est devenu un héros de la République. Il mérite l’Ordre national du Mérite et surtout notre reconnaissance éternelle », a-t-il conclu.
Le colonel Jean-Paul Bosland, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, a indiqué au micro de France Info ce lundi que le sauveteur avait eu « une action très forte, une vraie action engagée ».
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