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Emmanuel Macron annonce que la France dépensera 6,5 milliards d’euros supplémentaires pour son armée

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Le Président Emmanuel Macron prononce un discours devant les chefs d'état-major à l'Hôtel de Brienne à Paris, le 13 juillet 2025, à la veille du défilé annuel du 14 juillet.

Photo: LUDOVIC MARIN/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Le Président Emmanuel Macron a déclaré le 13 juillet que la France allouerait 6,5 milliards d’euros supplémentaires aux dépenses de défense pour accélérer son réarmement en réponse aux nouvelles menaces sécuritaires.
Dans un discours prononcé à la veille du 14 juillet, M. Macron a déclaré que l’Europe est confrontée à un mélange de menaces persistantes et émergentes, allant du terrorisme islamiste et des cyberattaques à la guerre entre la Russie et l’Ukraine aux portes de l’OTAN.
« Sans doute jamais, depuis 1945, la liberté n’avait été si menacée, et jamais à ce point, la paix sur notre continent n’avait dépendu de nos décisions présentes », a déclaré M. Macron. « Oui, nous assistons au retour du fait nucléaire, de la prolifération des conflits majeurs. »
Emmanuel Macron s’est engagé à dépenser 3,5 milliards d’euros supplémentaires en 2026 et 3 milliards d’euros supplémentaires en 2027, la dernière année de son deuxième mandat, pour la défense.
Il a déclaré qu’au total, la France viserait à dépenser 64 milliards d’euros pour la défense en 2027, soit le double des 32 milliards d’euros que le pays a dépensés lorsqu’il a pris ses fonctions en 2017.
La France développe également des partenariats stratégiques de défense avec ses alliés européens.
Le 10 juillet, Macron et le Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer, se sont engagés à coordonner leurs forces de dissuasion nucléaires indépendantes si nécessaire pour défendre l’Europe. C’était la première fois que la France et le Royaume-Uni, seules puissances nucléaires de l’OTAN sur le continent, convenaient de coordonner leur utilisation de l’arme nucléaire.
Abordant l’accord avec M. Starmer, M. Macron a déclaré le 13 juillet : « J’ai réaffirmé avec le Premier ministre britannique cette semaine qu’il n’existe aucune menace extrême contre l’Europe qui ne susciterait pas de réponse de nos deux nations. »
M. Macron a également déclaré qu’il avait chargé ses plus hauts responsables militaires et de défense de tenir un dialogue stratégique avec ses partenaires européens sur le rôle que la dissuasion nucléaire française pourrait jouer dans la sauvegarde du continent, s’appuyant sur sa suggestion antérieure selon laquelle la France pourrait étendre son parapluie nucléaire à d’autres pays.
« Soyons clairs : nous, Européens, devons désormais assurer notre propre sécurité »
M. Macron a également indiqué que face à ces menaces hybrides, les pays européens devraient adopter une approche plus indépendante en matière de défense.
« Soyons clairs : nous, Européens, devons désormais assurer notre sécurité nous-mêmes », a-t-il déclaré.
Ces projets de dépenses s’inscrivent dans un contexte de pression plus large sur les pays européens pour qu’ils augmentent leurs dépenses de défense. Le Président américain Donald Trump a fait pression sur ses alliés pour qu’ils s’engagent davantage en faveur de la défense, une priorité de longue date du président républicain depuis son premier mandat.
Le déséquilibre entre les dépenses de défense des États-Unis et de leurs autres alliés « est constant », selon l’OTAN, qui affirme : « La richesse combinée des alliés non américains, mesurée en PIB, est presque égale à celle des États-Unis. Cependant, les alliés non américains dépensent ensemble moins de la moitié de ce que les États-Unis dépensent pour la défense. »
Le 25 juin, les alliés de l’OTAN ont approuvé un engagement visant à augmenter les dépenses de défense à 5 % du produit intérieur brut d’ici 2035. Les alliés ont convenu que 3,5 % devraient être consacrés à la défense de base, comme les armes et les troupes, le reste étant alloué aux infrastructures liées à la sécurité et à la protection des câbles sous-marins et des pipelines énergétiques.
Renforcer l’industrie de défense européenne, une priorité absolue
La semaine dernière, la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a déclaré que l’Europe devait construire une industrie de défense plus forte et se réarmer dans les cinq prochaines années pour contrer toute menace potentielle de la Russie.

La Première ministre du Danemark Mette Frederiksen. (TOBIAS SCHWARZ/AFP via Getty Images)

Dans son discours du 8 juillet marquant le lancement du mandat de six mois du Danemark à la tête de la présidence de l’UE, Mme Frederiksen a déclaré au Parlement européen que le renforcement de l’industrie de défense européenne était une priorité absolue.
« Nous devons être capables de nous défendre d’ici 2030 au plus tard. […] Le réarmement militaire de la Russie signifie qu’elle pourrait, d’ici deux à cinq ans, représenter une menace militaire crédible pour l’Europe et l’OTAN », a souligné Mme Frederiksen. « Et la Russie n’agit pas seule. Nous le constatons en Ukraine. La Corée du Nord fournit des soldats et des munitions. L’Iran fournit des missiles. Et la Chine fournit des technologies militaires. Nous devons agir maintenant pour répondre à cette menace. »